Le samedi 5 septembre restera sans nul doute pour les Etalons, et pour longtemps, un jour de deuil. En match comptant pour les Eliminatoires combinées de la CAN et du Mondial 2010, ils ont, en effet, été laminés le samedi dernier par une équipe conquérante et irrésistible (en 2e mi-temps) des Eléphants qui a barri cinq fois. Alors qu’ils s’étaient montrés nettement à leur avantage, pendant les 45 premières minutes, les Etalons du Burkina vont totalement déjouer en 2e mi-temps concédant coup sur coup quatre buts dont deux de l’inévitable Didier Drogba Tebily. A la vérité, ‘’Dahizoko’’ a confondu hier ses détracteurs qui l’ont souvent accusé d’être techniquement limité et de n’être qu’un buteur sans génie. Le samedi dernier, il a montré et démontré qu’il est et reste un joueur de dimension mondiale et que les buts qu’il marque ne sont point le fait du hasard. Il en a administré, la preuve par deux hier. Ce Drogba-là, on en redemande. Il booste le jeu et le moral de la sélection nationale. Comme Kader Kéita ‘’La popizaï’’ qui a illuminé hier le Félicia par ses gris-gris dont il a fait sa marque de fabrique. En clair, les Eléphants ont été formidables et parler de chacun d’eux serait fastidieux. On rappellera simplement qu’ils avaient balayé les Flames du Malawi sur le même score le 29 mars dernier (5-0). Serait-ce devenu le tarif unique pour les visiteurs du Félicia ? Les Eléphants fonctionneraient-ils désormais à la puissance 5 à domicile ? Il faut l’espérer. Même si la victoire a plusieurs papas, celle d’hier et celles des autres jours enregistrés par les Eléphants, n’en ont qu’un seul : Jacques Bernard Daniel Anouma, président de la FIF. Critiqué et vilipendé plus souvent qu’à son tour, il n’en continue pas moins de donner et de se donner corps et âme pour le devenir du football ivoirien. Après les événements du 29 mars dernier, comment ne pas le rappeler, une camarilla de dirigeants revanchards avaient voulu récupérer ce drame national à des fins personnelles et avaient exigé le départ du président de la FIF. Mais, leur sinistre entreprise s’est terminée en eau de boudin. Et, la tête basse, la queue entre les jambes, ils ont dû rentrer dans le rang en faisant quasiment amende honorable. « Aux innocents, les mains pleines » dit l’adage. Jacques Anouma qui n’a jamais eu que des ambitions nobles pour le football ivoirien, est en train de récolter les fruits de son professionnalisme. Qui pourra nier tout ce qu’il a fait et continue de faire pour le foot local ? Après un premier Mondial en 2006, les Eléphants sont en route pour le Mondial sud-africain, celui qu’aucune sélection nationale d’Afrique qui se respecte ne voudra, pour rien au monde, manquer. Si on le doit à la valeur de notre équipe nationale, on le doit aussi, pour partie, à l’organisation mise en place par le président de la FIF qui, avant tous ses compatriotes et même parfois contre leur volonté, a eu des ambitions mondialistes pour les Eléphants. Il était bon qu’on le rappelle. La génération Drogba n’est pas, faut-il l’indiquer, la plus talentueuse que les Eléphants aient connue. Mais elle est celle qui aura permis à la Côte d’Ivoire d’être présente à deux reprises à la fête planétaire du football. Ce n’est pas rien. Et même si, à l’heure du bilan, cette équipe n’a pas conquis de trophées, il est évident qu’il lui sera beaucoup pardonné parce qu’elle aura beaucoup donné à ce pays en termes de joie, de fierté et de dignité. Cela a-t-il un prix ? Désormais à un kilomètre de la nation arc-en-ciel, les Eléphants qui ont déjà fait le gros du boulot peuvent pousser un ouf de soulagement. Et nous aussi. Demain sera un autre jour.
Sportivement…
Sran Kouassi Franck
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Sran Kouassi Franck