Pour leurs communications autour du processus électoral en cours, les structures impliquées devraient désormais obtenir l'aval du chef du gouvernement.
Les structures nationales impliquées dans le processus électoral ont écopé, samedi, d'une sévère mise en garde pour excès de communication dans la presse. «A compter de ce jour, je ne veux pas qu'une structure fasse des déclarations à la presse sans l'avis et l'accord de la Primature», a décidé le chef du gouvernement qui les recevait à son cabinet. La réunion devait faire le point d'avancement des opérations de traitement des données pour la production de la liste électorale provisoire. C'était en présence du président de la Commission électorale indépendante (Cei), des représentants du SG des Nations Unies, du facilitateur, du Pnud et de la Commission européenne. Quelques instants plus tôt, en entrant dans la salle de réunion, le Premier ministre (Pm) avait formellement indexé le responsable de structure qui l'oblige à prendre ces mesures. Il s'agit du président de la Commission nationale de supervision de l'identification (Cnsi), Yua Koffi. La veille, un communiqué signé de ce dernier annonçait trois types de dossiers litigieux dans les opérations en cours. En lui serrant la main, le Pm l'avait apostrophé en ces termes : «Monsieur, j'aurai besoin de vous parler sérieusement. Parce que vous travaillez dans la presse maintenant. La Cnsi, c'est bien une structure sous tutelle non ?» S'adressant par la suite à l'ensemble des structures, il leur rappellera qu'il y a des «informations importantes» qui doivent être gérées «de façon stratégique». «Si chacun communique dans la presse, ce n'est pas la presse qui va faire la liste électorale pour nous. C'est nous qui faisons la liste provisoire et on la donne à la presse. Il faut qu'on sache communiquer», a interpellé Guillaume Soro. Il a regretté les procès d'intention. «On n'est pas encore au stade où chacun doit incriminer l'autre. On a un destin commun. C'est ensemble que nous ferons la liste provisoire. C'est aussi ensemble que nous ferons la liste définitive. Si chacun doit dire moi j'ai fait mon travail, je dis non ! Ce n'est même pas à vous d'arbitrer ça. C'est nous qui pouvons arbitrer», a-t-il insisté. Avant d'indiquer qu'il est nécessaire que l'on veille à «préserver un climat de sérénité». Sa mise en garde ne concernait pas la Cei, l'«institution indépendante», sur laquelle il dit n'avoir «pas beaucoup de choses à dire» en la matière. «Mais, toutes les autres structures vous êtes sous tutelle des différents ministères. L'institution, c'est le gouvernement, la Primature. Donc, désormais vous nous demanderez si vous pouvez parler. Et on vous dira si oui vous pouvez parler. Si on dit que vous ne pouvez pas parler, alors vous ne parlerez pas. Sinon après, ça va dans tous les sens. Et on n'a plus la sérénité nécessaire pour travailler», a poursuivi le chef du gouvernement. Situant le cadre de la rencontre, il a affirmé qu'il s'agit pour lui d'«être tenu informé du déroulement de tout le processus électoral» et de s'assurer «que les travaux avancent bien». «Il est important aujourd'hui que nous soyons informé avec exactitude de la réalisation de ce travail (Ndlr : la préparation de la liste électorale provisoire attendue pour le 15 septembre)», a souligné le Pm. Il s'est prononcé sur les informations faisant état de l'incapacité des structures à produire la liste dans les délais afin que le rendez-vous du 29 novembre (Ndlr, élection présidentielle) soit respecté. «En ce qui me concerne, je suis très confiant parce qu'il y a une caractéristique dans ce processus. Chaque fois qu'on commence une opération, il y a beaucoup d'inquiétudes, de commentaires mais en définitive, on arrive à la réussir dans le consensus. Rappelez-vous simplement quand il a fallu faire asseoir l'Ins et la Sagem pour travailler. Certains avaient parié que ce ne serait pas possible. Mais, ils (Ins et Sagem) sont les deux meilleurs amis aujourd'hui qui travaillent sur ce processus. Je suis optimiste. Je pense qu'il faut continuer dans cette voie. C'est à vous les techniciens de nous dire aujourd'hui, ce qu'il est possible de faire», a-t-il exhorté. Les échanges à huis clos dont rien n'a filtré ont été suivis par une visite de Guillaume Soro et de tous ses hôtes sur le site central de coordination à Abidjan (Plateau-Forum). Après s'être fait expliquer le fonctionnement dudit site, le PM s'est adressé à la presse. «La qualité de la liste électorale que nous élaborons va influer sur l'atmosphère, l'environnement des élections. J'ai insisté auprès de toutes les structures pour qu'on ait une liste électorale provisoire de qualité. Nous sommes déjà entre 90 et 95% du travail à faire. Il reste encore 5%. Nous leur avons demandé de faire le maximum pour qu'au plus tôt on ait la liste provisoire», a-t-il commenté.
Djama Stanislas
Les structures nationales impliquées dans le processus électoral ont écopé, samedi, d'une sévère mise en garde pour excès de communication dans la presse. «A compter de ce jour, je ne veux pas qu'une structure fasse des déclarations à la presse sans l'avis et l'accord de la Primature», a décidé le chef du gouvernement qui les recevait à son cabinet. La réunion devait faire le point d'avancement des opérations de traitement des données pour la production de la liste électorale provisoire. C'était en présence du président de la Commission électorale indépendante (Cei), des représentants du SG des Nations Unies, du facilitateur, du Pnud et de la Commission européenne. Quelques instants plus tôt, en entrant dans la salle de réunion, le Premier ministre (Pm) avait formellement indexé le responsable de structure qui l'oblige à prendre ces mesures. Il s'agit du président de la Commission nationale de supervision de l'identification (Cnsi), Yua Koffi. La veille, un communiqué signé de ce dernier annonçait trois types de dossiers litigieux dans les opérations en cours. En lui serrant la main, le Pm l'avait apostrophé en ces termes : «Monsieur, j'aurai besoin de vous parler sérieusement. Parce que vous travaillez dans la presse maintenant. La Cnsi, c'est bien une structure sous tutelle non ?» S'adressant par la suite à l'ensemble des structures, il leur rappellera qu'il y a des «informations importantes» qui doivent être gérées «de façon stratégique». «Si chacun communique dans la presse, ce n'est pas la presse qui va faire la liste électorale pour nous. C'est nous qui faisons la liste provisoire et on la donne à la presse. Il faut qu'on sache communiquer», a interpellé Guillaume Soro. Il a regretté les procès d'intention. «On n'est pas encore au stade où chacun doit incriminer l'autre. On a un destin commun. C'est ensemble que nous ferons la liste provisoire. C'est aussi ensemble que nous ferons la liste définitive. Si chacun doit dire moi j'ai fait mon travail, je dis non ! Ce n'est même pas à vous d'arbitrer ça. C'est nous qui pouvons arbitrer», a-t-il insisté. Avant d'indiquer qu'il est nécessaire que l'on veille à «préserver un climat de sérénité». Sa mise en garde ne concernait pas la Cei, l'«institution indépendante», sur laquelle il dit n'avoir «pas beaucoup de choses à dire» en la matière. «Mais, toutes les autres structures vous êtes sous tutelle des différents ministères. L'institution, c'est le gouvernement, la Primature. Donc, désormais vous nous demanderez si vous pouvez parler. Et on vous dira si oui vous pouvez parler. Si on dit que vous ne pouvez pas parler, alors vous ne parlerez pas. Sinon après, ça va dans tous les sens. Et on n'a plus la sérénité nécessaire pour travailler», a poursuivi le chef du gouvernement. Situant le cadre de la rencontre, il a affirmé qu'il s'agit pour lui d'«être tenu informé du déroulement de tout le processus électoral» et de s'assurer «que les travaux avancent bien». «Il est important aujourd'hui que nous soyons informé avec exactitude de la réalisation de ce travail (Ndlr : la préparation de la liste électorale provisoire attendue pour le 15 septembre)», a souligné le Pm. Il s'est prononcé sur les informations faisant état de l'incapacité des structures à produire la liste dans les délais afin que le rendez-vous du 29 novembre (Ndlr, élection présidentielle) soit respecté. «En ce qui me concerne, je suis très confiant parce qu'il y a une caractéristique dans ce processus. Chaque fois qu'on commence une opération, il y a beaucoup d'inquiétudes, de commentaires mais en définitive, on arrive à la réussir dans le consensus. Rappelez-vous simplement quand il a fallu faire asseoir l'Ins et la Sagem pour travailler. Certains avaient parié que ce ne serait pas possible. Mais, ils (Ins et Sagem) sont les deux meilleurs amis aujourd'hui qui travaillent sur ce processus. Je suis optimiste. Je pense qu'il faut continuer dans cette voie. C'est à vous les techniciens de nous dire aujourd'hui, ce qu'il est possible de faire», a-t-il exhorté. Les échanges à huis clos dont rien n'a filtré ont été suivis par une visite de Guillaume Soro et de tous ses hôtes sur le site central de coordination à Abidjan (Plateau-Forum). Après s'être fait expliquer le fonctionnement dudit site, le PM s'est adressé à la presse. «La qualité de la liste électorale que nous élaborons va influer sur l'atmosphère, l'environnement des élections. J'ai insisté auprès de toutes les structures pour qu'on ait une liste électorale provisoire de qualité. Nous sommes déjà entre 90 et 95% du travail à faire. Il reste encore 5%. Nous leur avons demandé de faire le maximum pour qu'au plus tôt on ait la liste provisoire», a-t-il commenté.
Djama Stanislas