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Politique Publié le lundi 5 octobre 2009 | Nord-Sud

Guerre ou paix après l`élection : Les grandes manœuvres de Soro

Une série de rencontres permettra au Premier ministre d'échanger cette semaine avec presque toutes les forces vives du pays. Une large concertation qui traduit des craintes bien fondées.


Le calme avant la tempête ? La liste électorale provisoire qui doit être officiellement remise au chef de l'Etat cette semaine pourrait réveiller les passions. Et pour cause. Les partis politiques fourbissent déjà leurs armes. « 3 millions de cas suspects », titrait vendredi le journal du Front populaire ivoirien. De là à parler d'étrangers, il n'y a qu'un pas que certains pourraient allègrement franchir. Selon une source bien informée, le Rassemblement des républicains (Rdr) a lui saisi les Nations Unies car 2 millions de ses sympathisants auraient été retirés de la liste. Au plan technique, il faut noter que le nombre de fichiers historiques a été porté de 12 à 22. Au terme des croisements, il ressort qu'encore 2,5 millions de personnes enrôlées n'ont pu être correctement suivies. Certaines sont nouvellement inscrites sur la liste et ne se retrouvent sur aucun des fichiers historiques. Dans certains cas, il se pose aussi la question de la traçabilité des parents.
Autant d'éléments qui indiquent que la question de la nationalité va très vite s'inviter dans celle de la liste électorale. Un sujet sensible pour qui connaît l'histoire de la crise. « Il y a trop de fantasmes autour de cette liste », note une source proche du dossier.

Du côté de la Primature, l'on prend au sérieux la menace. Elle avait été abordée au cours de la visite d'Etat du président burkinabé. D'où l'appel au calme lancé par Blaise Compaoré et son homologue ivoirien, Laurent Gbagbo alors que certaines chapelles politiques cristallisaient le débat autour du respect vaille que vaille de la date du 29 novembre. Conscient de négocier là un passage crucial du processus électoral, le Premier ministre cherche visiblement à réaliser un consensus national autour de la question. Il joue une partie serrée à la salle « des pas perdus » de la présidence de la République de mercredi à vendredi : partis et forces politiques chefs traditionnels et chefs religieux ; secteur privé ; centrales syndicales, Convention de la société civile.


La guerre n'est pas finie !

Il devrait mettre à profit ces moments importants pour mettre chacun devant ses responsabilités. Car, le processus d'élaboration de la liste électorale ne relève pas du secret d'Etat. Ni sa complexité et surtout son importance pour la tenue d'élections apaisées. Dès lors, la question qui s'impose est celle-là : faut-il courir des risques inutiles avec des élections précipitées ou faire en sorte que les élections servent de base solide à une paix durable ?

Le chef de l'Etat ne rate plus une occasion pour lancer aux Ivoiriens : « La guerre est finie ! ». Le discours politique s'est approprié cette phrase célèbre lancée depuis Bouaké lors de la cérémonie de la Flamme de la Paix.

Certes, la proximité des élections, la pré-campagne, peuvent donner un contenu à ces propos. Mais, il serait sans doute plus sage de se remémorer la première clause du Préambule de la constitution de l'Unesco, adoptée le 16 novembre 1945 : « Les guerres prenant naissance dans l'esprit des hommes, c'est dans l'esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix». Qu'est-ce qui a été entrepris pour élever les défenses de la paix dans l'esprit des Ivoiriens ?

Jusqu'à présent, l'on a vu se constituer des gouvernements bigarrés qui ont tenté de mettre en œuvre des accords surtout orientés vers des élections présidentielles ouvertes à tous les candidats. C'est tout. La crise peut-elle se résumer à des élections ouvertes? Non.
Certains Ivoiriens continuent de nier que d'autres aient été frustrés dans leur citoyenneté par des politiques d'Etat. D'autres trouvent encore fallacieux les arguments relatifs à l'exclusion. L'on attend toujours le repentir sincère des leaders politiques qui ont créé ou utilisé l'Ivoirité à des fins politiques.

Kesy B. Jacob
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