Boni Gnahoré est un artiste-chanteur, maître percussionniste et formateur. Ancien membre du mythique groupe Kiyi M'bock du Village Kiyi . Il vit aujourd'hui en Europe. De passage à Abidjan, à l'occasion du Festival Marcellin Yacé, Le Temps l'a rencontré. Entretien.
Pourquoi êtes-vous à Abidjan ?
Je suis à Abidjan depuis jeudi dernier avec ma fille Daubet Gnahoré et ses musiciens. Nous sommes là, sur invitation du comité d'organisation du festival Marcellin Yacé. Évidemment, nous avons profité pour voir la famille, les enfants et quelques frères du village. C'est aussi intéressant pour le moral.
Que représente Marcellin Yacé pour vous ?
D'abord, je suis heureux d'être à ce festival hommage à Marcellin Yacé. J'ai foi que ce festival hommage va prendre une grande dimension pour pérenniser le nom de Yacé. Mais il faut dire que Marcellin était quelqu'un avec qui j'ai beaucoup travaillé au village Kiyi. Qui nous a donné son savoir et sa compétence. Il était pétri de connaissances. A travers lui, on a découvert beaucoup de musicalité dans le pays. Donc, c'est quelqu'un que j'estimais beaucoup et je pense qu'il faut l'honorer .Et surtout ne pas l'oublier. J'étais là pour 5 jours. Nous avons fait la fête hommage à Yacé samedi dernier, je repars demain (la veille de mercredi 7 octobre).
Que fait Boni Gnahoré en Europe ?
J' y suis pour continuer la création. Mais mon domaine de compétence s'élargit. Je suis connu en tant que chanteur et acteur. Mais je suis aussi formateur. Et à ce titre, je forme des gens qui veulent être des artistes. Même au village Kiyi, je formais des artistes.
Avez-vous une école là-bas ?
Non, je n'ai pas d'école. Mais je suis embauché dans des écoles où je travaille en tant que formateur. Je suis professeur de musique dans trois écoles. A côté de ça, j'ai mon groupe avec qui je répète. Aussi, nous jouons dans les festivals et concerts là-bas. Voici ce que je fais en Europe.
Vous disiez tantôt que c'est à cause de la crise que vous êtes parti en Europe. N'était-ce pas une fuite de responsabilité en tant qu'artiste ?
Je n'ai jamais fui mon pays. La preuve, quand la crise est intervenue, je suis venu pour dire non à ça. A travers Attegbonou qui veut dire en bété, ne faisons pas palabre. J'ai calmé le jeu. Pour dire, nous sommes tous des Ivoiriens et des frères. Mettons- nous ensemble pour travailler pour le développement de notre pays. Mais en tant qu'artiste, je serai toujours dans mon pays. Mon dernier album Africa non stop a été enregistré en 2004 - 2005 en Côte d'Ivoire et le prochain va s'enregistrer dans mon pays.
A quand le prochain album ?
Je le prévois en principe pour la fin décembre. Ce qui fait que je suis constamment présent en Côte d'ivoire. Donc Boni Gnahoré ne fuit pas son pays. Mais plutôt l'égoïsme, la méchanceté des hommes. Des gens qui ne comprennent pas l'importance de l'art. Je cherche des moyens pour former des gens. Et je l'ai déjà fait.
Quels sont les thèmes qui seront développés dans ton prochain album ?
Dans mon prochain album, c'est un appel à l'unité des Ivoiriens, et aussi la reconnaissance des valeurs artistiques. Parce que le continent africain est riche, pas seulement de son sous-sol. Mais riche également de sa musicalité, de sa tradition. Je ferai aussi beaucoup de percussions, puisque je suis moi-même maître percussionniste. Parler également de l'amour. Vous savez, Boni Gnahoré est parti du théâtre. Raison pour laquelle, dans ses précédents albums, il y a avait beaucoup de théâtralité. Maintenant, je vais chanter avec le tambour.
Pourquoi ce changement ?
Non, il n'y a pas de pourquoi (il se marre). C'est un choix, mais sans laisser ma base qui est la théâtralité. Je vais désormais, à travers cet album, me rapprocher du village. Aujourd'hui, je vais mettre en exergue le " Lougboutrou welli ", c'est-à-dire le gospel chez les krou. Notamment, chez les Bété et Dida. On parle souvent des gospels européens et américains, alors que nous-mêmes avons notre gospel. Et c'est sur cela que je travaille en ce moment.
Votre regard sur la musique ivoirienne...
J'ai beaucoup apprécié ce qui s'est passé au festival Marcellin Yacé. Avec les prestations des Go du Kotéba. Il y a une grande avancée. Je suis venu au pays pour ce festival, faire la fête et rendre hommage à ce grand homme, Marcellin Yacé. Donc, je n'étais pas à cette fête en tant que critique. Cela dit, nous trouverons l'occasion de parler de la musique en Côte d'Ivoire. Toutefois, vous savez que la musique ivoirienne tourne en ce moment autour du coupé-décalé. Ce sont de belles mélodies à quelques notes près. Mais cela ne rend pas la source de la musique ivoirienne. Arrêtons le coupé-décalé et mettons-nous au travail.
La côte d'Ivoire est aujourd'hui dans une situation irréversible de retour à la paix. Votre message aux Ivoiriens en tant qu'artiste ?
Ma prière est que tous ceux qui sont candidats se comprennent et qu'ils s'entendent. Parce que les élections, c'est ce que nous souhaitons tous. Afin que la paix revienne dans le pays. Nous souhaitons également qu'il n'y ait pas de fraude. Et que tous les Ivoiriens applaudissent le futur président qui sera élu.
Réalisé par Renaud Djatchi
Pourquoi êtes-vous à Abidjan ?
Je suis à Abidjan depuis jeudi dernier avec ma fille Daubet Gnahoré et ses musiciens. Nous sommes là, sur invitation du comité d'organisation du festival Marcellin Yacé. Évidemment, nous avons profité pour voir la famille, les enfants et quelques frères du village. C'est aussi intéressant pour le moral.
Que représente Marcellin Yacé pour vous ?
D'abord, je suis heureux d'être à ce festival hommage à Marcellin Yacé. J'ai foi que ce festival hommage va prendre une grande dimension pour pérenniser le nom de Yacé. Mais il faut dire que Marcellin était quelqu'un avec qui j'ai beaucoup travaillé au village Kiyi. Qui nous a donné son savoir et sa compétence. Il était pétri de connaissances. A travers lui, on a découvert beaucoup de musicalité dans le pays. Donc, c'est quelqu'un que j'estimais beaucoup et je pense qu'il faut l'honorer .Et surtout ne pas l'oublier. J'étais là pour 5 jours. Nous avons fait la fête hommage à Yacé samedi dernier, je repars demain (la veille de mercredi 7 octobre).
Que fait Boni Gnahoré en Europe ?
J' y suis pour continuer la création. Mais mon domaine de compétence s'élargit. Je suis connu en tant que chanteur et acteur. Mais je suis aussi formateur. Et à ce titre, je forme des gens qui veulent être des artistes. Même au village Kiyi, je formais des artistes.
Avez-vous une école là-bas ?
Non, je n'ai pas d'école. Mais je suis embauché dans des écoles où je travaille en tant que formateur. Je suis professeur de musique dans trois écoles. A côté de ça, j'ai mon groupe avec qui je répète. Aussi, nous jouons dans les festivals et concerts là-bas. Voici ce que je fais en Europe.
Vous disiez tantôt que c'est à cause de la crise que vous êtes parti en Europe. N'était-ce pas une fuite de responsabilité en tant qu'artiste ?
Je n'ai jamais fui mon pays. La preuve, quand la crise est intervenue, je suis venu pour dire non à ça. A travers Attegbonou qui veut dire en bété, ne faisons pas palabre. J'ai calmé le jeu. Pour dire, nous sommes tous des Ivoiriens et des frères. Mettons- nous ensemble pour travailler pour le développement de notre pays. Mais en tant qu'artiste, je serai toujours dans mon pays. Mon dernier album Africa non stop a été enregistré en 2004 - 2005 en Côte d'Ivoire et le prochain va s'enregistrer dans mon pays.
A quand le prochain album ?
Je le prévois en principe pour la fin décembre. Ce qui fait que je suis constamment présent en Côte d'ivoire. Donc Boni Gnahoré ne fuit pas son pays. Mais plutôt l'égoïsme, la méchanceté des hommes. Des gens qui ne comprennent pas l'importance de l'art. Je cherche des moyens pour former des gens. Et je l'ai déjà fait.
Quels sont les thèmes qui seront développés dans ton prochain album ?
Dans mon prochain album, c'est un appel à l'unité des Ivoiriens, et aussi la reconnaissance des valeurs artistiques. Parce que le continent africain est riche, pas seulement de son sous-sol. Mais riche également de sa musicalité, de sa tradition. Je ferai aussi beaucoup de percussions, puisque je suis moi-même maître percussionniste. Parler également de l'amour. Vous savez, Boni Gnahoré est parti du théâtre. Raison pour laquelle, dans ses précédents albums, il y a avait beaucoup de théâtralité. Maintenant, je vais chanter avec le tambour.
Pourquoi ce changement ?
Non, il n'y a pas de pourquoi (il se marre). C'est un choix, mais sans laisser ma base qui est la théâtralité. Je vais désormais, à travers cet album, me rapprocher du village. Aujourd'hui, je vais mettre en exergue le " Lougboutrou welli ", c'est-à-dire le gospel chez les krou. Notamment, chez les Bété et Dida. On parle souvent des gospels européens et américains, alors que nous-mêmes avons notre gospel. Et c'est sur cela que je travaille en ce moment.
Votre regard sur la musique ivoirienne...
J'ai beaucoup apprécié ce qui s'est passé au festival Marcellin Yacé. Avec les prestations des Go du Kotéba. Il y a une grande avancée. Je suis venu au pays pour ce festival, faire la fête et rendre hommage à ce grand homme, Marcellin Yacé. Donc, je n'étais pas à cette fête en tant que critique. Cela dit, nous trouverons l'occasion de parler de la musique en Côte d'Ivoire. Toutefois, vous savez que la musique ivoirienne tourne en ce moment autour du coupé-décalé. Ce sont de belles mélodies à quelques notes près. Mais cela ne rend pas la source de la musique ivoirienne. Arrêtons le coupé-décalé et mettons-nous au travail.
La côte d'Ivoire est aujourd'hui dans une situation irréversible de retour à la paix. Votre message aux Ivoiriens en tant qu'artiste ?
Ma prière est que tous ceux qui sont candidats se comprennent et qu'ils s'entendent. Parce que les élections, c'est ce que nous souhaitons tous. Afin que la paix revienne dans le pays. Nous souhaitons également qu'il n'y ait pas de fraude. Et que tous les Ivoiriens applaudissent le futur président qui sera élu.
Réalisé par Renaud Djatchi