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Politique Publié le samedi 10 octobre 2009 | Nord-Sud

Rencontres avec le Premier ministre hier : La Société civile demande le report de la présidentielle

Des Organisations non gouvernementales et autres structures de la société civile ont plaidé hier au Palais pour un décalage de la date du scrutin présidentiel. Et ce, pour se donner le temps de traiter tous les cas d'inscriptions litigieuses.


«C'est dès maintenant qu'il faut commencer à sensibiliser les populations en leur fournissant les informations relatives aux difficultés qui rendent le 29 novembre impossible». Hier, devant le Premier ministre (PM) et l'ensemble des structures impliquées dans le processus électoral, Salimata Porquet a souhaité que le gouvernement ait le «courage» de parler dès maintenant. «Nous reconnaissons qu'il y a la pression de la communauté internationale, des acteurs politiques et de la population. C'est pourquoi il faut vous appuyer sur la société civile. Nous irons vers tout le monde pour donner l'information sur la nature des difficultés», a suggéré la présidente du Réseau paix et sécurité des femmes de l'espace Cedeao. Avant elle, Dr Kadjo Marie Paule, présidente de la Coordination des femmes de Côte d'Ivoire pour les élections et la reconstruction post-crise a soutenu qu'il est «totalement impossible» de distribuer les cartes d'identité, les cartes d'électeur et de gérer les contentieux autour de 2,7 millions de cas d'inscriptions non élucidées en un mois. «Nous sommes pour le report des élections. Mais, que cela se fasse de façon concertée», a proposé M. Traoré, président de la Coalition de la société civile pour la paix. En l'absence des centrales syndicales Dignité et Fesaci qui n'ont pas daigné répondre à l'invitation du PM, l'Ugtci, le Midh, Wanep, Cri Afrique… ont formulé des préoccupations autour de la nécessité de vite ramener la paix par des élections en Côte d'Ivoire où 750 entreprises ont fermé durant cette crise jetant plus de 80.000 travailleurs à la rue, soit une masse salariale annuelle de 135 milliards supprimée. Ils ont également souhaité une formalisation du cadre de leur collaboration avec la Commission électorale indépendante (Cei), le financement de leurs actions de terrain etc. En réponse aux suggestions sur le report de la présidentielle, le président de la Cei a promis jouer la transparence. «Le 29 novembre est la date que nous avons proposée. Nous y tenons. Mais, en même temps, nous nous rendons compte que l'ampleur de la tâche qui nous attend sur les cas des 2,7 millions (Ndlr : cas à élucider) va exiger de nous non seulement de la rapidité mais aussi beaucoup de rigueur et de transparence pour que la liste qui va sortir soit une liste propre. On peut respecter le 29 novembre, mais si la liste n'est pas propre il y aura des incompréhensions aux conséquences insoupçonnées», a-t-il averti. Mambé Beugré a promis que son institution fera «la conjonction» entre le respect de la date du 29 novembre et le respect d'un travail de qualité. «Si l'une des conditions nous amène à revoir notre dispositif au plan calendaire, ce ne sera pas faute d'avoir fait le maximum», a-t-il affirmé.
Quant au Premier ministre, il a demandé à la société civile d'aider le pays à rassurer les populations sur la fiabilité du processus. «Nous voulons que le travail délicat et complexe que nous avons à réaliser ces jours-ci se fasse dans la sérénité et la tranquillité. Je voudrais que vous puissiez donner les informations exactes et que vous mettiez fin à la désinformation. Le processus issue de l'Accord politique de Ouagadougou que nous conduisons ne peut pas être mis en place pour consacrer l'exclusion de quiconque. C'est processus qui se veut transparent et juste», a promis Guillaume Soro. Il a invité les Ivoiriens à voir les enjeux du processus au-delà du 29 novembre. «Ce que nous voulons réaliser, c'est d'avoir pour notre pays une liste électorale de qualité qui ne servira pas seulement qu'aux élections. Il permettra de délivrer des cartes nationales d'identité. Et bien mieux, en parlant avec le ministre de la Justice, on sait que la liste électorale pourra être consacrée comme étant une preuve de la nationalité ivoirienne. Quand vous avez une si grande ambition, vous êtes tenus d'y consacrer toute la vigilance», a noté le chef du gouvernement. Pour lui, il s'agira de faire un choix : «C'est vrai qu'il peut y avoir des retards d'une semaine, deux semaines, peut-être un mois, je n'en sais rien, mais quand on pense à l'état de la Côte d'Ivoire et à la nation qu'on veut construire, on peut s'interroger de savoir ce que cela peut faire de prendre une semaine ou deux semaines de plus».

Djama Stanislas
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