Gagnoa - La cité aux “mille hôtels”

Depuis 2000, les hôtels poussent comme des champignons à Gagnoa. Malgré la crise, ce secteur enregistre chaque jour de nouveaux opérateurs.

Gagnoa était pauvre en réceptifs hôteliers. Puis l’an 2000 est arrivé. A ce jour, la cité du Fromager est l’une des plus nanties du pays. « Il y a dix ans, on pouvait compter ainsément les hôtels de Gagnoa. Mais aujourd’hui, ce n’est pas possible car ils ont poussé comme des champignons », fait remarquer Gnaoré M, un habitant de la capitale du Fromager.
Les espaces hôteliers qui ont fait les beaux jours de « Tahiti » ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. Le temps a eu raison du « Cottage » et de l’hôtel Fromager, qui ont été les fleurons de de cette ville du Centre-Ouest. A côté de ces reliques, de nombreux hôtels ont fleuri dans les dernières années. « Depuis 2000, les hôtels ont poussé partout à une vitesse effrénée », confirme Gohan Patrick, président des hôteliers de Gagnoa. La ville qui comptait à peine une dizaine d’hôtels dans les années 1980 enregistre aujourd’hui près d’une cinquantaine. «A Gagnoa, nous avons aujourd’hui 42 hôtels dont 33 peuvent être qualifiés d’hôtels de qualité. Et dans les 33 nous avons 10 de haut standing », ajoute-t-il. Chaque quartier est servi. Garahio, Babré, Sogefiha, Zapata, le Commerce, le Camp fonctionnaire, le Quartier millionnaire, le Nouveau quartier, Saint Georges, Soleil ont leur lieu de tourisme. Ce sont : le Gloria, le Bon Samaritain, le Mirador, Hirram, Petit Montreuil, Gô, Casanova, Cité Verte, Le Méridien, Nella, etc. Avec tous ces réceptifs, on peut dire que Gagnoa est devenue la « ville aux mille hôtels ». Car après Abidjan, Yamoussoukro et San Pedro, la ville natale du chef de l’Etat occupe une bonne place sur l’échiquier national. Un grand nombre de ces établissements a été construit en pleine crise. Selon Kragbé Laurence, gouverneur dans un de ces réceptifs ce secteur est florissant et les opérateurs arrivent à faire face aux charges. « Le Gloria est un complexe hôtelier. Nous payons convenablement nos factures et les impôts », souligne-t-elle. Et Yao Kouadio Ignace, directeur du Petit Montreuil, d’ajouter : « Nous payons tous les mois nos factures sans problème ». En ce qui concerne les périodes d’affluence, les gérants sont unanimes pour dire que leurs activités marchent les deux premières semaines du mois ou lors du passage du président de la République dans la région. Avec 44 chambres, le Petit Montreuil est le plus grand hôtel en terme de capacité d’accueil. Le Gloria, où le président du Rdr, a pris ses quartiers durant son séjour à Gagnoa début août, en a 28 selon la gouvernante. Certains hôtels de Gagnoa n’ont rien à envier à ceux d’Abidjan. « Je vous affirme que certains hôtels peuvent concurrencer certains palaces où j’ai fait mon stage. Nous avons une piscine, une salle de conférence, des suites, un restaurant et d’autres commodités», se vante le président. Enfin, malgré ce nombre considérable d’hôtels sous le fromager, ils refusent, par moments, du monde. Le coût des chambres varie en fonction du standing. Les prix partent de 6.000 à 50.000 Fcfa. Les meilleurs partent de 10.000 à 50.000 Fcfa. C’est le cas du Gloria. « Les prix des chambres varient entre 16.000Fcfa pour les chambres simples et 50.000 Fcfa pour les suites », confirme la gouvernante. Quant à savoir les propriétaires de ces établissements hôteliers, les employés se refusent à tout commentaire. « Je ne connais pas le travail de mon employeur. Même si je le savais, je ne vous le dirais pas. Donc je ne peux pas vous donner son nom car il ne veut pas s’exposer», répond Mlle Kragbé du Gloria. Mais selon certaines sources, ces opérateurs sont des barons ou proches des arcanes du pouvoir.
> Par Gnaoré David, Correspondant régional