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Sport Publié le jeudi 15 octobre 2009 | Le Temps

Ibrahima Idrissou (pdt de la Confédération africaine de Sports Boules) :“Il faut donner une visibilité au sport boule en Afrique”

Le président de la confédération africaine de sports boules, le Béninois Ibrahima Idrissou, dans cet entretien, jette un regard rétrospectif sur la Coupe d'Afrique Zone 3 qui s'est déroulée du 16 au 20 septembre à Aboisso. Et parle du niveau de la pétanque en Afrique.

Quelles sont vos impressions M. le président, au terme de la compétition qui a regroupé les pays de la Zone 3 ?

Mes impressions ne peuvent qu'être que des impressions de satisfaction. Comme vous l'avez vous-même constaté, l'organisation a été un coup de maître. Comme je me plais à le dire, aujourd'hui, la Zone 3 se trouve dans des mains d'honneur. C'est nous, à l'époque où nous étions président de cette Zone, qui avions initié cela au niveau de la sous-région. Mais étant donné que nous avons de nouvelles charges aujourd'hui, il fallait confier cela à quelqu'un de bien. Et nous ne nous sommes pas trompés en laissant cette responsabilité au président de la Fédération ivoirienne de sports boules, M. Bah Simon. Et je profite de l'occasion pour remercier ses collaborateurs, le Docteur Lakiss et bien d'autres qui ont aidé à la réussite de cette organisation. Mieux, je voudrais aussi remercier toutes les autorités politiques et administratives qui se sont investies dans la réussite de cet évènement.


C'était de grandes retrouvailles…

C'était plus des retrouvailles qu'une compétition eu égard à la parfaite organisation. Aujourd'hui, notre mission sur le plan africain, c'est de faire en sorte que le sport pétanque ait une visibilité. De sorte à montrer à la face du monde que les pratiquants du sport boule ne sont pas des délinquants. Ailleurs, vous verrez que ce sont des personnalités qui pratiquent ce sport. J'ai connu des chefs d'Etat africain qui pratiquaient ce sport. Je dis que c'est un sport qu'il faut nécessairement aidé à grandir. D'où la nécessité d'organiser assez souvent des compétitions de ce genre. Faire en sorte qu'en Afrique nous puissions nous retrouver souvent. Et c'est ça d'ailleurs qui explique qu'en novembre, nous serons présents en Tunisie. Dans le cadre de la deuxième édition de la Coupe d'Afrique des Nations qui va nous permettre de dégager les meilleures sélections qui vont représenter le continent à la prochaine Coupe du Monde de sports boules qui va se dérouler en 2010 en Turquie.


Quels sont les pays qui vous ont impressionné à cette édition ?

En ma qualité de président de la Confédération africaine de sports boules, tous les pays m'ont impressionné. Mais il faut quand même reconnaître que la Côte d'Ivoire qui se trouve être un pays leader en matière de sports boules m'a impressionné. Les autres pays n'ont pas démérité mais la Côte d'Ivoire a affirmé sa suprématie. Et nous pensons donc que le pays hôte a tiré son épingle du jeu.


Des joueurs vous ont-ils particulièrement marqué ?

Tous les joueurs m'ont marqué. Mais ceux qui m'ont le plus marqué ce sont ceux qui ont reçu des médailles. Surtout le tireur ivoirien, en tire de précision. Cependant, je l'ai trouvé un peu suffisant. Et cela risque de lui jouer de mauvais tours. Toutefois, c'est une jeune valeur qu'il faut aider à grandir.


Dans quel pays va-t-on organiser la prochaine édition de la Zone 3 ?

La prochaine édition de la Zone 3 qui sera la 3e va se dérouler au Togo, chez le vice-président de la Zone 3, président de la Fédération togolaise de sports boule en 2010. Et je crois qu'en 2011, nous serons au Burkina par la grâce de Dieu.


Comment se fait la sélection des pays organisateurs ?

C'est de façon rotatoire, vu que nous ne sommes pas nombreux. Donc on ne peut pas procéder par élection. Il vaut mieux impliquer tous les pays de la zone. Cela permet aux autorités politiques et administratives de constater que ce jeu n'est pas un jeu de délinquants. Tous les pays qui sont arrivés en Côte d'Ivoire, avant même qu'ils n'arrivent, leurs différents ministres de tutelle ont dû introduire des communications en Conseil des ministres, les autorisant à se déplacer pour cette compétition.


De façon générale, comment se comporte la pétanque en Afrique ?

La pétanque en Afrique se porte très bien. Si nous prenons l'exemple de la compétition qui s'est déroulée à Aboisso, en Côte d'Ivoire. Dirigeants et joueurs font ce qu'ils peuvent. Et dans les compétitions internationales, c'est difficilement que les Européens, Américains ou Asiatiques gagnent les Africains. Pour la petite histoire, laissez-moi vous dire que c'est le Madagascar et la Tunisie qui ont toujours enlevé le trophée des tirs de précision. Et ça, c'est depuis des années. Cela veut donc dire que les Africains ont leur mot à dire en ce qui concerne la pétanque. Les Africains ont un niveau appréciable, seulement il faut les aider davantage.


On remarque qu'au cours de ces compétitions, il n'y a pas d'internationaux africains qui y prennent part. A quoi cela est dû ?

Les internationaux, il y en a. Ce sont les dirigeants qui fabriquent les internationaux. Voyez par exemple le cas de la Côte d'Ivoire. Le fait que les équipes se soient retrouvées ici, c'est déjà des internationaux. Puisqu'il faut faire une sélection entre une kyrielle de joueurs pour représenter le pays à ces compétitions. La preuve, on a fait exécuter les hymnes nationaux. Je pense que dans chaque pays, les Fédérations essaient de faire la sélection, au niveau local, des joueurs avant de les envoyer au niveau international.


Quelle est votre politique de développement de la pétanque en Afrique ?

Il faut d'abord donner une visibilité au sport boules en Afrique. Et en parlant de visibilité, on parle forcément du développement de la pétanque. On ne peut pas développer ce qui n'est pas visible. Le développement ne peut que s'apprécier dans la durée et dans le temps. Parce que la Confédération est devenue active depuis seulement 2004. A la différence de la Confédération africaine de Football qui a vu le jour depuis 1953. En 2004, nous avons commencé avec11 pays et aujourd'hui, nous avoisinons déjà les 25 pays. Moi, je pense qu'avec le temps, nous allons pouvoir mieux nous exprimer.


Quels sont les pays africains qui vous font honneur actuellement ?

Tous les pays africains me font honneur. Je ne peux pas dire, en tant que président de la Confédération africaine de sports boules, que j'ai des particularités pour tel ou tel autre pays. Il y a toutefois, des pays qui forcent l'admiration. Et ce sont ces pays nous qualifions de pays leaders. Pour l'Afrique noire nous avons le Sénégal, la Côte d'Ivoire et dans une certaine mesure aujourd'hui, nous avons le Madagascar. Dans le Maghreb, il y a la Tunisie, l'Algérie, le Maroc, l'Egypte qui est certainement en baisse de forme mais sur qui nous pouvons compter. On peut citer aussi, la Mauritanie qui, pour nous au niveau de la Confédération, fait partie des pays du Maghreb. Je dis et je le répète, tous les pays nous fascinent. Mais ces pays qui se comportent mieux, nous fascinent davantage.

Interview réalisée par Eugène Djabia
Collaboration: Franck Toti
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