Le dernier rapport des Nations unies sur l'embargo en Côte d'Ivoire ressemble à tout, sauf à un travail qu'on peut attribuer à un groupe de fonctionnaires de l'Organisation mondiale. A l'analyse de ce document, on pourrait se demander si ses rapporteurs onusiens ont réellement séjourné en Côte d'Ivoire. Voici quelques extraits de ce rapport sur le prétendu réarmement du pays et qui risque d'envenimer et enflammer la cohésion sociale. " Le gouvernement craint des manifestations d'opposition violentes dans le sud du pays, ce qui l'a incité à commencer à rééquiper certaines de ses forces de sécurité en matériel anti-émeutes et pourrait l'amener à importer des armes dans un avenir proche ". Les propos de ces soi-disant experts d'une Organisation chargée de maintenir la paix et la sécurité dans le monde laissent à s’interroger si ses employés de l'Onu travaillent dans l'esprit des pères fondateurs de la Charte des Nations unies. Ce rapport qui est une sortie de prime à la violence donne raison aux plus sceptiques qui ont toujours qualifié ses fonctionnaires onusiens " de prédateurs de la guerre ". Dire qu'un Etat souverain arbitrairement sous embargo se réarme en vue de mater les éventuelles manifestations de son opposition, c'est un appel à la violence de la part des experts de Ban Ki-moon. Peuvent- ils présenter les factures et autres documents d'achats ou de commande d'armes établis par les autorités ivoiriennes du sud ? Au moment où la Côte d'Ivoire sort progressivement de la crise et a besoin de retrouver la plénitude de ses prérogatives régaliennes, de tels rapports venant des experts de l'Onu sont à dénoncer. Ceux qui vivent dans ce pays savent bien comment la Côte d'Ivoire éprouve d'énormes difficultés pour lutter efficacement contre le grand banditisme du fait de cet embargo imposé depuis 2005. Le sous équipement des Forces de défense et de sécurité en armes conventionnelles est une réalité que les " soldats " onusiens ne devraient pas occulter. Récemment, en recevant les membres du conseil constitutionnel, le Gal Kassaraté, Commandant supérieur de la gendarmerie, n'a pas manqué d'évoquer ce problème du sous équipement de son unité. On ne demande pas aux employés des Nations unies mutés en Côte d'Ivoire d'aimer les Ivoiriens, mais de respecter la Côte d'Ivoire qui fait partie intégrante de l'Onu.
Zéré de Mahi
Zéré de Mahi