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Société Publié le mardi 3 novembre 2009 | Le Patriote

Industries, Investissements, Emploi, Santé, Education, etc. - Ces chiffres qui font la honte de la Côte d’Ivoire

Rien ne va plus en Côte d’Ivoire. Un sombre tableau vient d’être présenté à cet effet par le secteur privé, précisément la Cgeci (Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire). Le constat est qu’au-delà des avancées remarquables enregistrées pendant le miracle ivoirien dans la période de 1960 à 1979, le niveau de création de richesses est resté en deçà du niveau qui aurait permis un décollage économique définitif. Ainsi, après une embellie des années d’après dévaluation, il y a eu une dégradation avec une chute du Pib (Produit intérieur brut) de l’économie ivoirienne. Cette période est marquée par une détérioration vertigineuse des fondamentaux de l’économie et de la société ivoirienne. Sur le plan économique, le secteur de privé ne fonctionne de plus façon optimale. Car il n’a plus la capacité d’absorber les nouveaux travailleurs alors que l’économie informelle prend des proportions alarmantes. L’appareil productif n’est plus suffisamment modernisé et l’Etat n’investit plus dans les infrastructures de base. Les investissements privés qui représentaient 15% du Pib en 1980 ne représentent plus que 7% du Pib en 2008 ; les investissements publics qui représentaient 13% du Pib en 1979 ne représentent plus que 3% du Pib en 2008. D’autres secteurs d’activités enregistrent des pertes de compétitivité tragiques au niveau mondial. Ce qui est dû à une déstructuration institutionnelle des filières, notamment celle des structures d’appui et du cadre réglementaire, une baisse importante de l’investissement ainsi qu’une dégradation du mode de gestion des activités. La Côte d’Ivoire enregistre ainsi des pertes de parts de marché spectaculaires au niveau mondial. L’ananas qui passe d’une production de 213 000 tonnes en 1999 à 60 000 tonnes en 2008 ; la mangue, de 10 000 tonnes en 1999, passe à 6 000 tonnes en 2008. Le bois qui passe de 5 millions de m3 en 1979 à 1,468 millions de m3 en 2008. Le café qui passe de 380 000 tonnes en 2000 à 171 000 tonnes en 2007. Même le cacao voit ses vergers vieillir et mal entretenus et une déstructuration complète des cellules d’encadrement de la filière ainsi que des baisses de la qualité du produit. Sur le plan international, la perception de la Côte d’Ivoire atteint des niveaux particulièrement négatifs. Quant à l’indice de développement humain, il est catastrophique. 49% de la population vit avec moins d’un dollar par jour ; 14 personnes sur 100 souffrent de malnutrition. Dans le domaine de l’Education, aujourd’hui, le taux de scolarisation net à l’école primaire recule de 75% en 1980 à 56% en 2008 contre 98% en Tunisie, pays qui était derrière la Côte d’Ivoire au départ. En outre, chaque instituteur a à charge 42 enfants en moyenne contre 18 en Tunisie. Finalement sur le plan du système de santé, la Côte d’Ivoire a un médecin pour 10 000 habitants contre 13 en Tunisie ; 4 lits d’hôpitaux pour 10 000 habitants contre 19 en Tunisie. Enfin l’espérance de vie passe de 56 ans en 1980 à 47 ans en 2008. Même si tout n’est pas négatif en Côte d’Ivoire, force est de reconnaître que la Côte d’Ivoire, notamment ses populations auraient pu bénéficier de lendemains meilleurs. Hélas ! Mille fois hélas ! Là où les refondateurs passent, le peuple trépasse.
Jean Eric ADINGRA
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