Ils y croyaient dur comme fer. Samedi 14 novembre, il est 13h. C’est l’effervescence dans la capitale tunisienne, Tunis. Toute la ville et tout le pays retiennent leur souffle. L’équipe nationale de football affrontera dans une heure celle du Mozambique pour le compte de la 6ème et dernière journée des éliminatoires de la CAN et de la Coupe du monde 2010. Première du groupe B avec 11points devant le Nigeria, 9 points, qui défiera, au même moment à Nairobi, le Kenya, la Tunisie a besoin d’une victoire à Maputo pour se rendre au pays de Mandela.
Sur l’Avenue Habib Bourguiba, en plein cœur de la ville, les Tunisois s’agglutinent dans les cafés. Une cigarette à la main, pour certains, et attablés autour d’une tasse de thé ou d’une boisson, tous attendent impatiemment la grande «heure». Le regard plein d’optimisme. «Nous allons battre le Mozambique», jubile déjà, Hatem Bennani, étudiant en droit. «Nous sommes la meilleure équipe du groupe B», enchaîne t-il. L’ambiance est visiblement détendue et les yeux rivés sur les téléviseurs écran plasma qui ornent, en général, les cafés et les pubs de Tunis. Les rues se font aussi désertes.
14h : le match débute à Maputo. Et il est retransmis en direct par l’une des quatre chaînes de télé du pays. Les yeux sont à Maputo, les oreilles à Nairobi. D’entrée, les visiteurs sont acculés dans leur moitié de terrain. A Tunis, la sérénité fait place à l’inquiétude. Des voix s’élèvent pour dénoncer le caractère timoré des joueurs locaux. Puis, explosion de joie. Pourtant, le petit écran affiche Mozambique 0-0 Tunisie. «Le Kenya vient de marquer », exulte un jeune homme. Mi-temps, le score est toujours vierge à Maputo. La Tunisie a, en ce moment, son ticket pour le Mondial. La partie reprend. Les Tunisiens sont toujours à la peine en terre mozambicaine. Et à la 83ème, l’impensable se produit. Dario Monteiro crucifie le portier tunisien. Au même moment, à Nairobi, le Nigeria reprend l’avantage (3-2), grâce à une réalisation d’Obafemi Martins. C’est la consternation. Au coup de ce sifflet final, c’est la désolation totale. «Ils ont été nuls, nos joueurs», enrage Kamel, serveur dans un café. Comme lui, beaucoup de Tunisiens en veulent terriblement à leur sélection. « Ils ont été mous, on n’a pas senti qu’ils voulaient la victoire», renchérit, Mounir, enseignant. Pour le président de la fédération tunisienne de football, «c’est une grande déception» et surtout «la responsabilité est partagée par tous». Humberto Coelho, le sélectionneur, a, déjà, fait savoir samedi qu’il ne démissionnerait pas. N’empêche, la presse tunisienne, dans son ensemble, fustige ses poulains. «Déception à chaudes larmes», barrait à sa Une dimanche le quotidien indépendant «Le Temps», quand «La Presse de Tunisie», autre quotidien, jugeait le Onze national, «Indéfendable». Une élimination que les Tunisiens ne sont visiblement pas prêts, pour l’instant, de digérer…
Y. Sangaré, Envoyé spécial à Tunis
Sur l’Avenue Habib Bourguiba, en plein cœur de la ville, les Tunisois s’agglutinent dans les cafés. Une cigarette à la main, pour certains, et attablés autour d’une tasse de thé ou d’une boisson, tous attendent impatiemment la grande «heure». Le regard plein d’optimisme. «Nous allons battre le Mozambique», jubile déjà, Hatem Bennani, étudiant en droit. «Nous sommes la meilleure équipe du groupe B», enchaîne t-il. L’ambiance est visiblement détendue et les yeux rivés sur les téléviseurs écran plasma qui ornent, en général, les cafés et les pubs de Tunis. Les rues se font aussi désertes.
14h : le match débute à Maputo. Et il est retransmis en direct par l’une des quatre chaînes de télé du pays. Les yeux sont à Maputo, les oreilles à Nairobi. D’entrée, les visiteurs sont acculés dans leur moitié de terrain. A Tunis, la sérénité fait place à l’inquiétude. Des voix s’élèvent pour dénoncer le caractère timoré des joueurs locaux. Puis, explosion de joie. Pourtant, le petit écran affiche Mozambique 0-0 Tunisie. «Le Kenya vient de marquer », exulte un jeune homme. Mi-temps, le score est toujours vierge à Maputo. La Tunisie a, en ce moment, son ticket pour le Mondial. La partie reprend. Les Tunisiens sont toujours à la peine en terre mozambicaine. Et à la 83ème, l’impensable se produit. Dario Monteiro crucifie le portier tunisien. Au même moment, à Nairobi, le Nigeria reprend l’avantage (3-2), grâce à une réalisation d’Obafemi Martins. C’est la consternation. Au coup de ce sifflet final, c’est la désolation totale. «Ils ont été nuls, nos joueurs», enrage Kamel, serveur dans un café. Comme lui, beaucoup de Tunisiens en veulent terriblement à leur sélection. « Ils ont été mous, on n’a pas senti qu’ils voulaient la victoire», renchérit, Mounir, enseignant. Pour le président de la fédération tunisienne de football, «c’est une grande déception» et surtout «la responsabilité est partagée par tous». Humberto Coelho, le sélectionneur, a, déjà, fait savoir samedi qu’il ne démissionnerait pas. N’empêche, la presse tunisienne, dans son ensemble, fustige ses poulains. «Déception à chaudes larmes», barrait à sa Une dimanche le quotidien indépendant «Le Temps», quand «La Presse de Tunisie», autre quotidien, jugeait le Onze national, «Indéfendable». Une élimination que les Tunisiens ne sont visiblement pas prêts, pour l’instant, de digérer…
Y. Sangaré, Envoyé spécial à Tunis