Après la rencontre du président de la République, le 1er novembre 2009 avec la jeunesse, au complexe sportif Jesse Jackson de Yopougon, des Ivoiriens réagissent. Notre Voie publie aujourd’hui l’opinion de Moïse Liépo, professeur certifié. Le président Laurent Gbagbo, candidat à sa propre succession pour la prochaine élection présidentielle, vient de consacrer sa première sortie à la jeunesse de Côte d’Ivoire, après avoir fait acte de candidature le 16 octobre 2009. Cette rencontre qui a lieu au complexe sportif Jesse Jackson de Yopougon le 31 octobre 2009 a été marquée par un événement inédit : la signature d’un contrat entre le Président Gbagbo et les représentants de la jeunesse ivoirienne. Quel sens peu-on donner à cet événement? Le Président Laurent Gbagbo, lui-même, a donné la signification profonde de l’engagement qu’il a pris solennellement devant une foule impressionnante de jeunes Ivoiriens, totalement acquis à sa cause. Il a annoncé qu’il est venu remercier les jeunes pour leur fidélité dans la lutte à ses côtés et prendre un engagement avec eux sous forme d’un contrat qu’il va signer avec leurs représentants afin que demain ces jeunes puissent l’interpeller sur le contenu de cet engagement si d’aventure les projets sur lesquels ils se sont mis d’accord ne sont pas réalisés. Les jeunes ont accueilli cette annonce avec une grande joie, heureux de savoir que leur président est différent des autres candidats qui égrènent à longueur de journée des chapelets de propositions sans prendre aucun engagement formel avec les populations. Aussi, le Président Gbagbo recommande-t-il aux jeunes : «si quelqu’un passe vous voir, dites-lui que moi j’ai un engagement. Est-ce que tu veux signer aussi un autre ? Parce que venir parler et partir, c’est trop facile». L’engagement historique que le Président Laurent Gbagbo a pris le 31 octobre 2009 dernier lors de sa rencontre avec la jeunesse ivoirienne, est, assurément, une innovation de taille dans la façon de conduire une campagne électorale en Côte d’Ivoire. En effet, généralement, la période des élections est aussi la période des promesses aux électeurs afin de s’attirer le plus grand nombre de suffrages. Certains candidats promettent beaucoup de milliards de FCFA aux électeurs pour changer leur vie, sans jamais leur dire l’origine de ces milliards, d’autres la main sur le cœur promettent de réaliser en très peu de temps ce qu’ils n’ont pas pu réaliser en quarante (40) ans de pouvoir absolu ; d’autres encore promettent la concertation nationale pour régler tous les problèmes de la Côte d’Ivoire. La période des élections est donc la foire aux promesses mais le Président Laurent Gbagbo vient rappeler à nos consciences qu’il faut aller au-delà des promesses et indiquer de façon précise ce qui est réalisable, dans un délai raisonnable. Aussi le Président Gbagbo a-t-il raison de faire remarquer que c’est trop facile de venir devant des gens et de leur faire des promesses et de disparaître sans laisser de traces. C’est pourquoi, il vient de joindre l’acte à la parole en signant un contrat avec la jeunesse pour en faire un élément important de son programme de gouvernement. En réalité, quand on jette un regard sur le projet de société de Front populaire ivoirien (FPI), publié sous le titre «Fonder une nation africaine, démocratique et socialiste en Côte d’Ivoire», Editions L’Harmattan, 1998, 107p, on se rend compte que les propositions de Laurent Gbagbo ne sont pas totalement nouvelles. Elles sont en grande partie connues pour leur pertinence. Elles n’ont pu être réalisées de façon effective en raison de la sale guerre qui a été imposée à la Côte d’Ivoire dès le 19 septembre 2002. En ce qui concerne les jeunes, les grandes lignes de ce projet de société du FPI sont («cf. FPI, «Fonder une nation africaine, démocratique et socialiste en Côte d’Ivoire» Ed. L’Harmattan, 1998, pp.88, 89, 90, 91,92) la création d’une école de la modernisation de la Côte d’Ivoire en vue de satisfaire les aspirations fondamentales des Ivoiriens les missions de cette école sont la formation de la personnalité ; l’éducation à la démocratie ; l’éducation à l’entreprenariat (acquisition d’une culture d’entreprise, formation à l’esprit d’entreprise, formation technique et professionnelle); L’éducation de la science; L’éducation aux valeurs humaines universelles (justice sociale, liberté, solidarité, hospitalité, tolérance, amitié, amour, etc.). L’éducation fondamentale obligatoire pour tous les enfants en âge scolaire ; celle-ci doit être polyvalente en vue de former beaucoup de jeunes qui sortent du circuit pour la vie. L’éducation secondaire doit être plus diversifiée avec des lycées agricoles, artistiques et sportifs. L’université de Côte d’Ivoire doit être d’abord le laboratoire de la culture nationale et moderne, un laboratoire de la démocratie et de la culture scientifique. Elle doit ensuite promouvoir les langues nationales et former les formateurs des niveaux supérieur et secondaire. Elle doit être enfin ouverte à tous les domaines de la connaissance. Comme on peut le constater, le Président Laurent Gbagbo n’a fait que formaliser le contrat qu’il avait déjà conclu avec la jeunesse ivoirienne depuis l’élection présidentielle d’octobre 2000. Aujourd’hui, le Président Laurent Gbagbo ne fait que rappeler aux jeunes les termes de ce contrat, surtout pour les rassurer davantage et saluer avec respect leur détermination pour avoir choisi d’offrir leur vie à la Côte d’Ivoire pour qu’elle ne soit jamais détruite par tous les prédateurs venus de tous les horizons. En signant ce contrat avec les jeunes, le Président Laurent Gbagbo donne une grande leçon d’humilité à ses adversaires et prend ainsi toute la Côte d’Ivoire à témoin quand à sa volonté de respecter scrupuleusement ses engagements. Liépo Moïse Professeur certifié
Politique Publié le mardi 17 novembre 2009 | Notre Voie