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Politique Publié le mardi 8 décembre 2009 | Nord-Sud

Alliance en perspective : Les conditions d’un soutien

A l'origine de la crise qui secoue en ce moment l'Alliance pour la nouvelle Côte d'Ivoire (Anci), il y a incontestablement la question des profits et autres avantages à tirer des consultations électorales à venir. La fronde à laquelle on assiste n'est donc que la conséquence des intérêts en présence que les frondeurs croient à tort ou à raison menacés. D'autant plus que, prenant le contrepied des envies de leur président d'arrimer l'Anci au Rassemblement des républicains (Rdr), ils espéraient plutôt voir le parti soutenir le chef de l'Etat sortant, Laurent Gbagbo. Une réalité que ne nie nullement le secrétaire général de l'Anci. Dans une interview qu'il a accordée à Nord-Sud Quotidien le 16 novembre 2009, Jean Jacques Béchio, n'a pas manqué de concéder qu' « à l'Anci, nous aimons l`argent comme tout le monde », ajoutant : « Il n`y a pas de fumée sans feu. Cette période est celle de la traite. Chacun veut se faire voir en espérant avoir un peu ». Dès lors, il ne fait aucun doute que c'est le plus offrant que le parti, du moins, sa direction soutiendra. Le calme plat qui semble régner en ce moment ne serait donc qu'un trompe l'œil. Aucune des factions en présence, à savoir celle du président, plus favorable au Rdr, celle des dissidents qui se sont d'ores et déjà rangés derrière le candidat Laurent Gbagbo et celle du secrétaire général du parti, Jean Jacques Béchio, disposée à négocier un accord financièrement plus solide avec le clan présidentiel, n'entend baisser la garde. Chaque membre de ces factions veut se convaincre que le report de la présidentielle sera mis à profit par le président Zémogo Fofana pour mieux négocier les marrons à tirer du feu. Il suffit pour s'en convaincre, de relire l'interview de M. Béchio. « C'est vraiment mal me connaître que de penser à une politique du fait accompli. Personne ne me mettra devant le fait accompli. Ni moi, ni ceux qui sont avec moi, personne ne peut nous imposer quoi que ce soit. Si quelqu'un a ce rêve, c'est son droit mais il apprendra à ses dépens qu`on ne nous met pas devant le fait accompli. On me connaît quand même dans ce pays et ce n'est pas de la prétention. Si quelqu`un pense qu`il peut bricoler quelque chose, cette personne me connaît mal et elle connaît mal ceux qui m'ont mis au poste de secrétaire général. Ce que je dis est donc plutôt un conseil sinon les gens risquent de donner leur argent et ça risque d'être cadeau», a subtilement menacé l'ancien ambassadeur.

Marc Dossa
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