La chasse aux éléments incontrôlés au sein de l'armée guinéenne entreprise par le ministre de la Défense, Sékouba Konaté, semble avoir ramené l'ordre et ravivé l'espoir d'un retour à la stabilité.
Surnommé "El Tigre" pour sa férocité au combat, le ministre a comblé le vide du pouvoir après la tentative d'assassinat dont le capitaine Moussa Dadis Camara a été victime au début du mois. Blessé à la tête, le chef de la junte a été transféré au Maroc pour y être soigné.
Sékouba Konaté a, depuis, entamé une purge dans les cercles supposés favorables à cette tentative de meurtre. Il a en outre effectué une tournée des bases militaires pour rappeler ses hommes à leur devoir d'obéissance.
"A Conakry, la capitale, les services de sécurité recherchent activement l'auteur de la tentative d'assassinat du président et ses complices. C'est une question de sûreté nationale", a dit jeudi le ministre des Affaires étrangères, Alexandre Cécé Loua, lors d'une conférence de presse.
Lassés par l'indiscipline des militaires, les Guinéens se sont félicités de l'opération menée par le ministre de la Défense, malgré la brutalité de certaines de ses initiatives.
"Il veut restaurer la discipline. S'il y parvient, ça va aider grandement le pays. S'il échoue, ce sera une catastrophe pour les civils", prédit Ousma Sylla, un étudiant.
La tentative d'assassinat de Camara coïncidait avec la fin de l'enquête des Nations Unies sur le massacre du 28 septembre, lors d'un rassemblement de l'opposition dans le grand stade de la capitale.
"L'INTENTION EST LÀ"
Sous la pression internationale, Dadis Camara aurait tenté de faire arrêter les coupables du massacre, ce qui aurait précipité son agression, imputée à son ex-aide de camp, le lieutenant Aboubacar Diakité, alias "Toumba".
"Aussi regrettable soit-elle dans le timing, la dernière crise pourrait aussi permettre d'écarter Camara au profit de (Konaté), qui n'est pas impliqué dans les récentes atteintes aux droits de l'homme", estime Peter Pham, membre du groupe de réflexion Africa Project.
La reprise en main de l'armée guinéenne suscite également l'espoir dans les chancelleries occidentales, qui réclament le retour à l'ordre constitutionnel depuis le coup d'Etat de Noël 2008 qui a porté Dadis Camara au pouvoir, après la mort du président Lansana Conté.
"Nous essayons de discuter avec Konaté. Tous les actes de Camara étaient des tentatives à peine voilées d'asseoir son pouvoir", a déclaré à Reuters le diplomate américain William Fitzgerald, sous-secrétaire d'Etat adjoint.
Pendant sa tournée des casernes, Sékouba Konaté était accompagné de Claude Pivi, conseiller à la sécurité de la présidence et personnalité influente de la junte. Certains observateurs craignaient de le voir entrer en conflit avec le ministre de la Défense en l'absence de Camara.
"Ils semblent d'accord pour contrôler l'armée et y maintenir la discipline. Nous verrons s'ils y parviennent. L'intention, qui est la bienvenue, est clairement là", se réjouit un diplomate occidental en poste à Conakry.
Version française Jean-Philippe Lefief
Surnommé "El Tigre" pour sa férocité au combat, le ministre a comblé le vide du pouvoir après la tentative d'assassinat dont le capitaine Moussa Dadis Camara a été victime au début du mois. Blessé à la tête, le chef de la junte a été transféré au Maroc pour y être soigné.
Sékouba Konaté a, depuis, entamé une purge dans les cercles supposés favorables à cette tentative de meurtre. Il a en outre effectué une tournée des bases militaires pour rappeler ses hommes à leur devoir d'obéissance.
"A Conakry, la capitale, les services de sécurité recherchent activement l'auteur de la tentative d'assassinat du président et ses complices. C'est une question de sûreté nationale", a dit jeudi le ministre des Affaires étrangères, Alexandre Cécé Loua, lors d'une conférence de presse.
Lassés par l'indiscipline des militaires, les Guinéens se sont félicités de l'opération menée par le ministre de la Défense, malgré la brutalité de certaines de ses initiatives.
"Il veut restaurer la discipline. S'il y parvient, ça va aider grandement le pays. S'il échoue, ce sera une catastrophe pour les civils", prédit Ousma Sylla, un étudiant.
La tentative d'assassinat de Camara coïncidait avec la fin de l'enquête des Nations Unies sur le massacre du 28 septembre, lors d'un rassemblement de l'opposition dans le grand stade de la capitale.
"L'INTENTION EST LÀ"
Sous la pression internationale, Dadis Camara aurait tenté de faire arrêter les coupables du massacre, ce qui aurait précipité son agression, imputée à son ex-aide de camp, le lieutenant Aboubacar Diakité, alias "Toumba".
"Aussi regrettable soit-elle dans le timing, la dernière crise pourrait aussi permettre d'écarter Camara au profit de (Konaté), qui n'est pas impliqué dans les récentes atteintes aux droits de l'homme", estime Peter Pham, membre du groupe de réflexion Africa Project.
La reprise en main de l'armée guinéenne suscite également l'espoir dans les chancelleries occidentales, qui réclament le retour à l'ordre constitutionnel depuis le coup d'Etat de Noël 2008 qui a porté Dadis Camara au pouvoir, après la mort du président Lansana Conté.
"Nous essayons de discuter avec Konaté. Tous les actes de Camara étaient des tentatives à peine voilées d'asseoir son pouvoir", a déclaré à Reuters le diplomate américain William Fitzgerald, sous-secrétaire d'Etat adjoint.
Pendant sa tournée des casernes, Sékouba Konaté était accompagné de Claude Pivi, conseiller à la sécurité de la présidence et personnalité influente de la junte. Certains observateurs craignaient de le voir entrer en conflit avec le ministre de la Défense en l'absence de Camara.
"Ils semblent d'accord pour contrôler l'armée et y maintenir la discipline. Nous verrons s'ils y parviennent. L'intention, qui est la bienvenue, est clairement là", se réjouit un diplomate occidental en poste à Conakry.
Version française Jean-Philippe Lefief