Le ministre d’Etat ivoirien, ministre du Plan et du Développement Paul Antoine Bohoun Bouabré était à Djeddah en Arabie Saoudite, du 3 au 8 décembre, pour sauver les meubles. Malgré la bonne mise en œuvre du plan d’action arrêté avec leur mission de supervision des projets d’infrastructures en cours, qui a séjourné en Côte d’Ivoire du 25 octobre au 3 novembre dernier, les autorités de la Banque islamique de développement (BID) n’étaient plus prêtes à faire examiner par le conseil des directeurs exécutifs, qui devait se tenir hier, sa proposition de financement du maillon manquant de 12 km portant sur la section Singrobo-Pacobo, dans le cadre du prolongement de l’Autoroute du Nord. La raison évoquée, la Côte d’Ivoire accuse des arriérés dus au titre du financement par cette banque des intrants agricoles d’un montant de 8.574.448,57 euros. Soit 5.573.391.570,5 FCFA à échéance le 4 décembre. Et les procédures de la BID ne permettent pas, dans ce cas de figure, au conseil des directeurs exécutifs d’examiner sa proposition de financement. Mais il y avait aussi que le défaut de remboursement pouvait affecter les décaissements pour tous les projets en cours. La BID avait aussi décliné l’offre ivoirienne de participer au financement du 3ème pont d’Abidjan devant relier la Riviera à Marcory. Là où la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque sud africaine IDC avaient déjà exprimé leur vif intérêt pour leur participation au financement. Le ministre d’Etat Paul Antoine Bohoun Bouabré n’est pas rentré bredouille de Djeddah puisque le conseil des directeurs exécutifs de la Banque a fini par accepter de faire examiner sa proposition de financement de la section de l’Autoroute du Nord concernée. Car, non seulement le gouvernement ivoirien s’est engagé, pour ce qui est des arriérés, à payer 3,7 milliards de FCFA au cours de ce mois de décembre. Mais le ministre d’Etat s’est proposé de contribuer à faciliter ce remboursement une fois de retour à Abidjan. Il a par ailleurs rappelé que l’objectif du gouvernement est d’achever l’ensemble du projet au cours de l’année 2011. Aussi a-t-il souhaité que les travaux des 12 km, dont la durée est estimée à 18 mois, démarrent au cours du deuxième trimestre de l’année 2010. Il a alors plaidé pour une simplification des procédures et la réduction des délais de passation des marchés qui peuvent s’avérer longs et donc incompatibles avec cet objectif. Pour assurer une réduction substantielle des coûts, il a donc été adressé à la Banque islamique de développement une demande de passation de marchés de gré à gré avec l’entreprise et le consultant en charge des travaux en cours. Quant au projet du 3ème pont d’Abidjan, Paul Antoine Bohoun Bouabré a réussi à convaincre les autorités de la Banque sur l’importance et la signification particulières que son pays attache à leur participation à ce projet phare de sortie de crise, après l’avoir accompagné pendant les moments difficiles. Nonobstant les manifestations d’intérêt exprimées par plusieurs banques, l’émissaire du gouvernement ivoirien a réitéré la demande d’une participation de la BID au tour de table. Il ne s’est pas arrêté là puisqu’il a aussi indiqué qu’un mécanisme a été mis en place pour réunir la contribution de l’Etat au financement, par l’ouverture d’un compte séquestre, dans les livres de la Banque nationale d’investissement (BNI) depuis mai 2009, alimenté par un prélèvement sur les produits pétroliers à usage routier. Face à tant d’arguments, la BID est revenue sur sa décision en indiquant sa disposition à soutenir la Côte d’Ivoire dans la réalisation de ce projet si d’autres partenaires confirment leur participation. La Banque islamique de développement participe à plusieurs projets d’envergure en Côte d’Ivoire. Il s’agit notamment du programme d’urgence de reconstruction des infrastructures en zone CNO. Ce programme concerne l’amélioration de l’accès aux réseaux routiers dans les villes d’Odienné et de Korhogo, le renforcement de l’alimentation en eau potable de la ville de Man. La BID intervient aussi dans la construction, la modernisation et l’extension de l’aérogare de fret de l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan et le renforcement de l’alimentation en eau potable de la ville d’Abidjan. Avec un programme d’hydraulique villageoise dit BID 1. Robert Krassault ciurbaine@yahoo.fr
Économie Publié le lundi 14 décembre 2009 | Notre Voie