I- Historique des concessions de la mouvance Andry Rajoelina.
Le Président Andry Rajoelina a toujours montré sa disponibilité à dialoguer avec toutes les sensibilités pour résoudre la crise politique à Madagascar. Pour cela, il est allé jusqu’à signer une Charte de la Transition avec des anciens Chefs d’Etat qui ont tous été rejetés par le peuple malgache, d’une façon ou d’une autre, et de composer avec eux pour diriger le pays pendant la transition.
Cependant, la mouvance Andry Rajoelina est toujours accusée d’être le principal facteur de blocage du processus de mise en œuvre de la Charte de la Transition.
Pourtant, dès le début des négociations avec les mouvances politiques signataires de la Charte de la Transition à Maputo, le Président de la Transition a constamment fait des concessions pour permettre la mise en place d’une Transition consensuelle, neutre et inclusive.
Pour l’intérêt supérieur de la Nation et dans un esprit de réconciliation, parfois au détriment des appréhensions de la population, nous avons accepté la nomination « imposée » d’un Premier Ministre - clé de voute des Institutions de la Transition - qui n’est pas issu de notre mouvance.
Dans ce même esprit, nous sommes devenus minoritaires dans toutes les Institutions de la Transition, alors que nous sommes à l’origine des changements fortement soutenus par une grande majorité des citoyens, profondément attachés à la liberté et à la démocratie, dont certains ont même versé leur sang. Certes, la Présidence de la Transition par Andry Rajoelina a été confirmée, mais ses pouvoirs ont été fortement encadrés et diminués.
En dépit des assurances données par les médiateurs sur le caractère intangible des acquis de la réunion du Groupe International de Contact à Antananarivo le 06 octobre 2009, nous avons quand même accepté la signature d’un Acte Additionnel mettant en place un Conseil Présidentiel, composé de deux co-présidents en violation de la Charte de la Transition qui avait prévu un poste de Vice-président.
S’engageant sur la voie de l’apaisement et du pardon national, nous avons signé les accords politiques manifestant notre volonté d’accorder l’amnistie générale aux deux anciens Présidents de la République. Une décision qu’une grande partie de la population réprouve complètement.
II. Etat de la situation politique à Madagascar après Maputo III
Les négociations pour trouver une solution de sortie de crise à Madagascar ont duré près de huit (08) mois (avril à décembre 2009) sans compter les pourparlers qui se sont déroulés avant le 17 Mars 2009, entre RAVALOMANANA et RAJOELINA.
Elles ont donné lieu à plusieurs cycles de réunions à Madagascar ou à l’étranger, et qui se sont déroulés sur les sites suivants :
o Ambassade du Sénégal à Antananarivo.
o Hôtel Carlton (I) à Antananarivo.
o Maputo I.
o Maputo II.
o Hôtel Carlton (II)
o Addis-Abeba.
o Maputo III (uniquement entre les trois mouvances et en l’absence de la mouvance Andry RAJOELINA).
La première rencontre de négociation qui a donné des résultats concrets est celle qui s’est déroulée à Maputo du 05 au 09 Août 2009. Plusieurs documents ont été signés à cette occasion, dont les plus importants furent la Charte et l’accord politique de Maputo.
Aujourd’hui, un constat apparaît de manière claire:
Depuis cette première signature à Maputo I, il y a une remise en question perpétuelle des accords intervenus entre les quatre mouvances.
Citons à titre d’exemple, le cas de la Présidence de la Transition. Dans la Charte de Maputo du 3 août 2009, il était prévu la mise en place d’un poste de Président et d’un poste de Vice-président. Or, à Addis-Abeba, cet agencement a été bouleversé malgré les assurances du GIC sur le caractère intangible de la Charte et le respect des acquis du 6 octobre 2009. Ainsi, le poste de Vice-président a été supprimé et remplacé par un Conseil Présidentiel composé de deux co-présidents. Le Conseil Présidentiel a pour attributions d’assister le Président de la Transition dans l’exercice de ses fonctions. L’acte additionnel a précisé que le Conseil Présidentiel et le Président de la Transition doivent tenir une réunion hebdomadaire pour évaluer la situation de la Nation, et prendre ou faire prendre en Conseil des Ministres les mesures nécessaires. Seuls les actes du Président de la Transition pris en conseil des Ministres sont contresignés par les deux co-présidents du Conseil Présidentiel. Même si cette nouvelle proposition des autres mouvances ne recueillait pas notre adhésion, nous y avons quand-même souscrit, pour l’intérêt supérieur de la nation.
Mais voilà que dans la résolution que les trois chefs de file des mouvances ont adoptée à Maputo le 8 décembre 2009, le paragraphe premier relatif au Conseil Présidentiel stipule que « les Chefs de file des mouvances ont confirmé que le Conseil Présidentiel, composé du Président et de deux co-présidents de la Transition est l’instance au sein de laquelle tout type de discussions et d’actes doit être pris pour assurer le caractère neutre, consensuel, inclusif de la Transition. Leur bureau est fixé au Palais d’Etat d’Ambohitsorohitra et/ou d’Iavoloha (il s’agit des deux Palais présidentiels) ».
On se doit de constater que la nature et l’essence même de la fonction présidentielle ont été dénaturées au fil des réunions. Les dispositions de cette résolution de Maputo III sont clairement inacceptables.
C’est pour ces raisons que nous contestons vigoureusement les termes de cette déclaration conjointe des trois mouvances à Maputo en date du 8 décembre 2009, tendant à accuser le Président de la Transition d’être l’auteur du blocage de la situation actuelle.
Cette déclaration fait montre d’une mauvaise foi manifeste et tente d’induire fallacieusement en erreur la communauté et l’opinion Internationales.
Faut-il souligner, par ailleurs, que la détermination des trois mouvances à dénigrer et à renier le Président de la Transition, représentant de la Nation toute entière, est perceptible dans toutes leurs correspondances adressées aux autorités étrangères ou internationales, et dénote leur état d’esprit dans la conduite de la Transition. Ces manœuvres répétées constituent aujourd’hui un obstacle majeur pour la réussite de la Transition.
En outre, les déclarations de certains chefs de file de mouvance ou des co-présidents du Conseil Présidentiel et leurs propos outrageants et offensants n’ont pas contribué à créer un climat d’apaisement, de sérénité, et d’harmonie nécessaire à la réussite d’une cohabitation qui est déjà difficilement acceptée par la population.
Il est désormais clair que toute cohabitation avec les trois mouvances est rendue extrêmement difficile, voire illusoire.
III- Impossibilité de la cohabitation
La cohabitation ne peut fonctionner que si les acteurs concernés acceptent de collaborer ensemble, tout en acceptant leurs divergences politiques, dans la conduite des affaires de l’Etat pour une durée déterminée. Elle instaure un équilibre et un système de contrôle réciproque entre les autorités étatiques. Elles se neutralisent mais ne s’éliminent pas car c’est le peuple qui les départagera en dernier ressort, lors des prochaines élections.
Cependant, dès le début des négociations les trois mouvances ont manifesté leur volonté d’écarter le Président Andry Rajoelina de la direction de la Transition. Leurs manœuvres ont consisté à contrecarrer politiquement le processus de changement initié par le leader de la lutte populaire. Cette élimination politique n’est pas fortuite, car le mouvement populaire de 2009 a prouvé que les trois anciens Chefs d’Etats ont conduit le pays dans sa situation de pauvreté actuelle. Leur pseudo développement n’a profité qu’à leur personne et aux intérêts qu’ils ont servis, sinon aucune autre raison n’aurait incité le peuple à renverser trois fois dans la rue des Présidents auxquels ils ont confié leur destin.
En modifiant unilatéralement la Charte de la Transition et son Acte Additionnel, les trois anciens Chefs d’Etat avec la participation du Premier Ministre n’ont pas dissimulé leur volonté d’écarter le Président Andry Rajoelina de la présidence de la Transition. De ce fait, ils ont violé le caractère consensuel de la Transition et manifestant ainsi leur volonté de sortir du cadre institutionnel et politique prévu par la Charte de la Transition.
En conséquence, on ne peut que prendre acte de leurs comportements et de leurs agissements qui tendent à la rupture du processus de résolution de la crise, initié à Maputo et à Addis-Abeba.
Ambohitsorohitra le, 15 décembre 2009
Porte-parole de la Présidence de la Transition
Le Président Andry Rajoelina a toujours montré sa disponibilité à dialoguer avec toutes les sensibilités pour résoudre la crise politique à Madagascar. Pour cela, il est allé jusqu’à signer une Charte de la Transition avec des anciens Chefs d’Etat qui ont tous été rejetés par le peuple malgache, d’une façon ou d’une autre, et de composer avec eux pour diriger le pays pendant la transition.
Cependant, la mouvance Andry Rajoelina est toujours accusée d’être le principal facteur de blocage du processus de mise en œuvre de la Charte de la Transition.
Pourtant, dès le début des négociations avec les mouvances politiques signataires de la Charte de la Transition à Maputo, le Président de la Transition a constamment fait des concessions pour permettre la mise en place d’une Transition consensuelle, neutre et inclusive.
Pour l’intérêt supérieur de la Nation et dans un esprit de réconciliation, parfois au détriment des appréhensions de la population, nous avons accepté la nomination « imposée » d’un Premier Ministre - clé de voute des Institutions de la Transition - qui n’est pas issu de notre mouvance.
Dans ce même esprit, nous sommes devenus minoritaires dans toutes les Institutions de la Transition, alors que nous sommes à l’origine des changements fortement soutenus par une grande majorité des citoyens, profondément attachés à la liberté et à la démocratie, dont certains ont même versé leur sang. Certes, la Présidence de la Transition par Andry Rajoelina a été confirmée, mais ses pouvoirs ont été fortement encadrés et diminués.
En dépit des assurances données par les médiateurs sur le caractère intangible des acquis de la réunion du Groupe International de Contact à Antananarivo le 06 octobre 2009, nous avons quand même accepté la signature d’un Acte Additionnel mettant en place un Conseil Présidentiel, composé de deux co-présidents en violation de la Charte de la Transition qui avait prévu un poste de Vice-président.
S’engageant sur la voie de l’apaisement et du pardon national, nous avons signé les accords politiques manifestant notre volonté d’accorder l’amnistie générale aux deux anciens Présidents de la République. Une décision qu’une grande partie de la population réprouve complètement.
II. Etat de la situation politique à Madagascar après Maputo III
Les négociations pour trouver une solution de sortie de crise à Madagascar ont duré près de huit (08) mois (avril à décembre 2009) sans compter les pourparlers qui se sont déroulés avant le 17 Mars 2009, entre RAVALOMANANA et RAJOELINA.
Elles ont donné lieu à plusieurs cycles de réunions à Madagascar ou à l’étranger, et qui se sont déroulés sur les sites suivants :
o Ambassade du Sénégal à Antananarivo.
o Hôtel Carlton (I) à Antananarivo.
o Maputo I.
o Maputo II.
o Hôtel Carlton (II)
o Addis-Abeba.
o Maputo III (uniquement entre les trois mouvances et en l’absence de la mouvance Andry RAJOELINA).
La première rencontre de négociation qui a donné des résultats concrets est celle qui s’est déroulée à Maputo du 05 au 09 Août 2009. Plusieurs documents ont été signés à cette occasion, dont les plus importants furent la Charte et l’accord politique de Maputo.
Aujourd’hui, un constat apparaît de manière claire:
Depuis cette première signature à Maputo I, il y a une remise en question perpétuelle des accords intervenus entre les quatre mouvances.
Citons à titre d’exemple, le cas de la Présidence de la Transition. Dans la Charte de Maputo du 3 août 2009, il était prévu la mise en place d’un poste de Président et d’un poste de Vice-président. Or, à Addis-Abeba, cet agencement a été bouleversé malgré les assurances du GIC sur le caractère intangible de la Charte et le respect des acquis du 6 octobre 2009. Ainsi, le poste de Vice-président a été supprimé et remplacé par un Conseil Présidentiel composé de deux co-présidents. Le Conseil Présidentiel a pour attributions d’assister le Président de la Transition dans l’exercice de ses fonctions. L’acte additionnel a précisé que le Conseil Présidentiel et le Président de la Transition doivent tenir une réunion hebdomadaire pour évaluer la situation de la Nation, et prendre ou faire prendre en Conseil des Ministres les mesures nécessaires. Seuls les actes du Président de la Transition pris en conseil des Ministres sont contresignés par les deux co-présidents du Conseil Présidentiel. Même si cette nouvelle proposition des autres mouvances ne recueillait pas notre adhésion, nous y avons quand-même souscrit, pour l’intérêt supérieur de la nation.
Mais voilà que dans la résolution que les trois chefs de file des mouvances ont adoptée à Maputo le 8 décembre 2009, le paragraphe premier relatif au Conseil Présidentiel stipule que « les Chefs de file des mouvances ont confirmé que le Conseil Présidentiel, composé du Président et de deux co-présidents de la Transition est l’instance au sein de laquelle tout type de discussions et d’actes doit être pris pour assurer le caractère neutre, consensuel, inclusif de la Transition. Leur bureau est fixé au Palais d’Etat d’Ambohitsorohitra et/ou d’Iavoloha (il s’agit des deux Palais présidentiels) ».
On se doit de constater que la nature et l’essence même de la fonction présidentielle ont été dénaturées au fil des réunions. Les dispositions de cette résolution de Maputo III sont clairement inacceptables.
C’est pour ces raisons que nous contestons vigoureusement les termes de cette déclaration conjointe des trois mouvances à Maputo en date du 8 décembre 2009, tendant à accuser le Président de la Transition d’être l’auteur du blocage de la situation actuelle.
Cette déclaration fait montre d’une mauvaise foi manifeste et tente d’induire fallacieusement en erreur la communauté et l’opinion Internationales.
Faut-il souligner, par ailleurs, que la détermination des trois mouvances à dénigrer et à renier le Président de la Transition, représentant de la Nation toute entière, est perceptible dans toutes leurs correspondances adressées aux autorités étrangères ou internationales, et dénote leur état d’esprit dans la conduite de la Transition. Ces manœuvres répétées constituent aujourd’hui un obstacle majeur pour la réussite de la Transition.
En outre, les déclarations de certains chefs de file de mouvance ou des co-présidents du Conseil Présidentiel et leurs propos outrageants et offensants n’ont pas contribué à créer un climat d’apaisement, de sérénité, et d’harmonie nécessaire à la réussite d’une cohabitation qui est déjà difficilement acceptée par la population.
Il est désormais clair que toute cohabitation avec les trois mouvances est rendue extrêmement difficile, voire illusoire.
III- Impossibilité de la cohabitation
La cohabitation ne peut fonctionner que si les acteurs concernés acceptent de collaborer ensemble, tout en acceptant leurs divergences politiques, dans la conduite des affaires de l’Etat pour une durée déterminée. Elle instaure un équilibre et un système de contrôle réciproque entre les autorités étatiques. Elles se neutralisent mais ne s’éliminent pas car c’est le peuple qui les départagera en dernier ressort, lors des prochaines élections.
Cependant, dès le début des négociations les trois mouvances ont manifesté leur volonté d’écarter le Président Andry Rajoelina de la direction de la Transition. Leurs manœuvres ont consisté à contrecarrer politiquement le processus de changement initié par le leader de la lutte populaire. Cette élimination politique n’est pas fortuite, car le mouvement populaire de 2009 a prouvé que les trois anciens Chefs d’Etats ont conduit le pays dans sa situation de pauvreté actuelle. Leur pseudo développement n’a profité qu’à leur personne et aux intérêts qu’ils ont servis, sinon aucune autre raison n’aurait incité le peuple à renverser trois fois dans la rue des Présidents auxquels ils ont confié leur destin.
En modifiant unilatéralement la Charte de la Transition et son Acte Additionnel, les trois anciens Chefs d’Etat avec la participation du Premier Ministre n’ont pas dissimulé leur volonté d’écarter le Président Andry Rajoelina de la présidence de la Transition. De ce fait, ils ont violé le caractère consensuel de la Transition et manifestant ainsi leur volonté de sortir du cadre institutionnel et politique prévu par la Charte de la Transition.
En conséquence, on ne peut que prendre acte de leurs comportements et de leurs agissements qui tendent à la rupture du processus de résolution de la crise, initié à Maputo et à Addis-Abeba.
Ambohitsorohitra le, 15 décembre 2009
Porte-parole de la Présidence de la Transition