Sergent dans l'Armée ivoirienne, Moussa Koné a fait partie des soldats qui ont renversé le régime de Henri Konan Bédié, le 24 décembre 1999. A travers ce courrier, l'ancien collabo de Alassane explique comment ils ont réussi le putsch. Et cite les vrais acteurs du coup d'Etat. Un courrier explosif.
“Accusant le Président démocratiquement élu, Son Excellence Monsieur Laurent Gbagbo d'avoir été l'un des instigateurs du coup d'Etat, Le Patriote tente de falsifier l'histoire. En tant que militaire du rang ayant participé à l'insurrection armée du 24 décembre 1999, me taire serait cautionner le mensonge. J'aurai cela sur ma conscience. Par ailleurs à travers son article Le Patriote tente également de disculper l'invétéré putschiste Ibrahim Coulibaly dit IB. Dans les deux articles de Le Patriote et de Le Nouveau Réveil, je sens une volonté de ne pas fâcher Henri Konan Bédié dont la gestion calamiteuse et dictatoriale du pays ont entraîné ce coup de force. Avant de publier son article, Le Nouveau Réveil indique clairement que son article date d'avant la naissance de la plate forme du Rhdp. Revenons sur les faits. Il est vrai que nous avions des problèmes dans les différentes casernes. Mais souvenons-nous que les principaux responsables du Rdr avaient été arrêtés le 29 octobre 1999 au nom de la loi anti casseur. Par ailleurs Alassane Ouattara avait alors annoncé “Je rentrerai au pays avant la fin de l'année”. Ado était en contact avec certains de nos frères d'arme dont IB qui avait été un membre de sa garde rapprochée. C'est alors que certains dignitaires du Rdr dont Amadou Soumahoro, Hamed Bakayoko, Adama Toungara qui avaient eu écho de ce que nous voulions faire un mouvement de revendications ont demandé certains d'entre nous d'aller jusqu'au bout et que si on renonçait, le pouvoir d'alors allait nous faire la peau par la suite. Diomandé Souleymane dit La Grenade était chargé de contrôler la poudrière, IB était chargé de conduire les opérations sur le terrain. Chaque fois qu'on prenait un nouveau point lui et son groupe se chargeait d'y poster des éléments. Zaga Zaga était lui aussi sur le terrain ainsi que Boka Yapi qui était chargé ce jour là de la force d'appui. Ado était permanemment en contact avec IB et Zaga Zaga. Gbagbo n'a rien à avoir dedans puisque nous n'étions pas en contact avec lui. Moi personnellement, je n'ai vu aucun responsable du Fpi s'agiter comme le faisaient les cadres du Rdr. Je me rappelle très bien que lorsque j'ai dit à Diarrassouba (Zaga Zaga) que notre mouvement était en train de prendre une autre tournure, il m'a dit que nous n'avions plus le choix. C'était le jeudi matin 23 décembre 1999 alors que stratégiquement un groupe était allé rencontré Bédié à la résidence où Gbagbo loge actuellement. Je dis stratégiquement parce que les monos, le caporal Kablan du BB, l'adjudant Gueu du BB et le soldat 1ere classe le fils du Général Bombet avec à leur tête IB n'étaient là bas que pour faire durer le suspens en attendant l'arrivée du Général Guéi que d'autres camarades étaient allés cherchés à Gouessosso. Zaga Zaga a alors ajouté que de toute manière on n’avait pas à s'inquiéter parce qu'on avait le soutien de certains hommes politiques. Il s'agissait des cadres du Rdr avec à leur tête Alassane Ouattara. D'ailleurs, vous devez comprendre aisément pourquoi lorsque nous avons installé le Général Robert Guéi après que le Général Lansana Palenfo a décliné l'offre, et qu'il a formé son gouvernement, tous les portefeuilles clés étaient tenus par le Rdr. La Sécurité était au main de Palenfo, lui même ancien ministre de Ado, la Justice tenue par Henriette Diabaté, l'économie par N'Golo Coulibaly et j'en passe. Si c'est Gbagbo qui avait planifié le coup, c'est à lui qu'on devait faire la part belle. En somme Gbagbo n'est mêlé ni de près ni de loin. C'était un coup d'Etat pour Ado. Seulement il n'a pas eu le courage de le revendiquer”.
Sergent K.M
komoses1975@yahoo.fr
“Accusant le Président démocratiquement élu, Son Excellence Monsieur Laurent Gbagbo d'avoir été l'un des instigateurs du coup d'Etat, Le Patriote tente de falsifier l'histoire. En tant que militaire du rang ayant participé à l'insurrection armée du 24 décembre 1999, me taire serait cautionner le mensonge. J'aurai cela sur ma conscience. Par ailleurs à travers son article Le Patriote tente également de disculper l'invétéré putschiste Ibrahim Coulibaly dit IB. Dans les deux articles de Le Patriote et de Le Nouveau Réveil, je sens une volonté de ne pas fâcher Henri Konan Bédié dont la gestion calamiteuse et dictatoriale du pays ont entraîné ce coup de force. Avant de publier son article, Le Nouveau Réveil indique clairement que son article date d'avant la naissance de la plate forme du Rhdp. Revenons sur les faits. Il est vrai que nous avions des problèmes dans les différentes casernes. Mais souvenons-nous que les principaux responsables du Rdr avaient été arrêtés le 29 octobre 1999 au nom de la loi anti casseur. Par ailleurs Alassane Ouattara avait alors annoncé “Je rentrerai au pays avant la fin de l'année”. Ado était en contact avec certains de nos frères d'arme dont IB qui avait été un membre de sa garde rapprochée. C'est alors que certains dignitaires du Rdr dont Amadou Soumahoro, Hamed Bakayoko, Adama Toungara qui avaient eu écho de ce que nous voulions faire un mouvement de revendications ont demandé certains d'entre nous d'aller jusqu'au bout et que si on renonçait, le pouvoir d'alors allait nous faire la peau par la suite. Diomandé Souleymane dit La Grenade était chargé de contrôler la poudrière, IB était chargé de conduire les opérations sur le terrain. Chaque fois qu'on prenait un nouveau point lui et son groupe se chargeait d'y poster des éléments. Zaga Zaga était lui aussi sur le terrain ainsi que Boka Yapi qui était chargé ce jour là de la force d'appui. Ado était permanemment en contact avec IB et Zaga Zaga. Gbagbo n'a rien à avoir dedans puisque nous n'étions pas en contact avec lui. Moi personnellement, je n'ai vu aucun responsable du Fpi s'agiter comme le faisaient les cadres du Rdr. Je me rappelle très bien que lorsque j'ai dit à Diarrassouba (Zaga Zaga) que notre mouvement était en train de prendre une autre tournure, il m'a dit que nous n'avions plus le choix. C'était le jeudi matin 23 décembre 1999 alors que stratégiquement un groupe était allé rencontré Bédié à la résidence où Gbagbo loge actuellement. Je dis stratégiquement parce que les monos, le caporal Kablan du BB, l'adjudant Gueu du BB et le soldat 1ere classe le fils du Général Bombet avec à leur tête IB n'étaient là bas que pour faire durer le suspens en attendant l'arrivée du Général Guéi que d'autres camarades étaient allés cherchés à Gouessosso. Zaga Zaga a alors ajouté que de toute manière on n’avait pas à s'inquiéter parce qu'on avait le soutien de certains hommes politiques. Il s'agissait des cadres du Rdr avec à leur tête Alassane Ouattara. D'ailleurs, vous devez comprendre aisément pourquoi lorsque nous avons installé le Général Robert Guéi après que le Général Lansana Palenfo a décliné l'offre, et qu'il a formé son gouvernement, tous les portefeuilles clés étaient tenus par le Rdr. La Sécurité était au main de Palenfo, lui même ancien ministre de Ado, la Justice tenue par Henriette Diabaté, l'économie par N'Golo Coulibaly et j'en passe. Si c'est Gbagbo qui avait planifié le coup, c'est à lui qu'on devait faire la part belle. En somme Gbagbo n'est mêlé ni de près ni de loin. C'était un coup d'Etat pour Ado. Seulement il n'a pas eu le courage de le revendiquer”.
Sergent K.M
komoses1975@yahoo.fr