Depuis son retour d`exil, Mme Henriette Bédié parcourt toute la Côte d`Ivoire sous la pluie, dans la boue et sous le soleil pour donner le sourire à la population ivoirienne. Particulièrement les couches les plus défavorisées. Dans cette interview, la présidente de l`Ong Servir fait le bilan de ses activités, dit tout sur ses projets pour l`avenir. Mais elle ne manque surtout pas de dénoncer l`indifférence du pouvoir face aux souffrances des démunis. À l`occasion de cette nouvelle année, elle appelle de tous ses vœux la tenue effective des élections pour que la souffrance de ses semblables prenne fin.
Mme HKB, chaque année, vous offrez de nombreux cadeaux aux enfants de tous bords et conditions de Côte d`ivoire, à quelle fin vous le faites?
Il y a plus de bonheur à donner qu`à recevoir. Et puis, l`enfant est l`être le plus précieux au monde, c`est un trésor. Ce faisant, il a besoin d`affection, de protection et de tendresse. Quand des enfants se rassemblent, ils jouent sans faire cas de leurs différences de couleur, d`origine sociale ou ethnique. Pour moi, l`enfant est l`incarnation parfaite de l`unité, de la neutralité. Ainsi donc, comment voulez-vous qu`une mère les traite avec différence? Traiter les enfants avec amour, c`est faire mille fois la volonté de DIEU.
Vous vous intéressez beaucoup aux démunis, pourquoi ce choix?
De façon implicite, la réponse à cette question se trouve dans la précédente. Je peux toutefois ajouter qu`entretenir les enfants, c`est apporter son aide à l`amélioration de la chaine des générations.
L`ONG que vous présidez a repris ses activités depuis votre retour d`exil, quel est bilan?
On ne se juge pas soi- même. Mais, je peux dire que mon équipe et moi, nous déroulons merveilleusement notre programme d`activités, malgré nos maigres moyens. Pêle-mêle, dans l`éducation-formation, nous avons pu faire environ 400 millions de prestations en matière de bons de prise en charge d`études, allant des BTS au Doctorat. Nous en avons fait pareil en matière de fournitures scolaires pour les écoliers dans le cycle primaire. Dans le domaine de la santé, des fêtes relatives à l`arbre de Noël et aux mères, nous avons distrait des cagnottes beaucoup plus importantes. Et nous recevons des témoignages de reconnaissances de partout, c`est l`essentiel.
Quels sont vos projets aujourd`hui pour les handicapés, les démunis et tous ceux qui souffrent dans ce pays?
Mes projets sont très ambitieux. Vous vous souvenez de la loi de 1995 relative à l`emploi des handicapés à la Fonction Publique, cela doit être élargi et poursuivi. De plus, nous comptons faire en sorte que chacune des personnes des catégories que vous indiquez, qui a fait moins d`études ou pas du tout, soit encouragée dans l`acquisition d`un métier et qu`elle se prenne en charge. A travers l`offre de broyeuses, de machines à coudre, de décortiqueuses et de téléphones portables, nous pensons pouvoir rendre ces projets plus significatifs. Une fois ce pas franchi, nous comptons encourager la création des fédérations et groupements coopératifs, des mutuelles professionnelles et des microcrédits. Nous entendons aussi parrainer l`octroi de financements à ces unités par des banques.
La misère a atteint tous les foyers, les gens ne mangent plus à leur faim, ils n`arrivent plus à se soigner, à se loger et à scolariser leurs enfants. Vous, en tant que femme et mère, comment réagissez-vous face à une telle misère?
Cette situation me met dans une posture malheureuse. Des femmes de 30 ans jusqu`à celles qui ont mon âge et qui ont connu la glorieuse Côte d`Ivoire, doivent comme moi, avoir sincèrement un pincement au cœur aujourd`hui. Je constate que les Ivoiriens vieillissent par seconde presque, meurent de façon inattendue, à force de soucis et d`angoisses. C`est la misère généralisée et je peine à dormir, rien qu`à y penser.
Qu`est-ce qui explique cette situation selon vous?
Les raisons sont multiples: l`égoïsme de ceux qui ont un peu plus de moyens a pris le pas sur la solidarité. Il n`existe plus de parenté, ni d`amitié, ni d`humanité. Tout est morose. Je pense aussi que la méfiance, la défiance et le manque de sincérité sont des maux trop accentués ces années-ci. Nous devons par conséquent combattre ces maux dans l`espoir de parvenir à un mieux-être de nos concitoyens.
La date du 29 novembre 2009 l`élection présidentielle n`a pas eu lieu. Ce report n`a-t-il pas laissé des séquelles sur les citoyens et sur les militants PDCI?
Je pense que le peuple s`agace de ces reports successifs. Cela donne le sentiment qu`on joue avec les nerfs du peuple qui est suffisamment fatigué. Que la nouvelle période indiquée pour les élections soit cette fois-ci respectée. Mon intuition chrétienne me donne la foi que Dieu nous délivrera, car Dieu a son heure.
Quelle madame Bédié les Ivoiriens verront en 2010 ?
Les Ivoiriens doivent voir madame Bédié telle qu`elle a toujours été. Sinon, elle ne serait plus madame Bédié. J`implore toujours Dieu de me préserver de la maladie et des maux de tous genres, pour que je continue de partager mes sourires et ma bonne humeur autour de moi; sans quoi je ne suis plus madame Bédié.
Quelle place comptez-vous prendre dans la campagne présidentielle?
Je ne suis pas politique, c`est le domaine de l`humanitaire qui colle à mon tempérament, comme vous le savez à travers l`ONG-SERVIR. Cependant, mon époux étant engagé dans la lutte politique, je ne peux que lui être solidaire avec ma foi, mes convictions et mes bénédictions. Ces deux domaines sont complémentaires. Je soutiens pleinement mon époux, ce qui est d`ailleurs normal et humain.
Une année s`achève, une autre arrive, que retenez-vous de 2009 et que souhaitez-vous pour 2010 ?
L`année 2009 a été une année particulièrement difficile. L`angoisse et le désespoir ont tué beaucoup de nos concitoyens plus que la maladie. Aujourd`hui, quand les Ivoiriens sont malades, ils sont condamnés à mourir. En effet, entre l`achat de médicaments pour leurs soins et celui de quelques chutes d`aliments pour nourrir leurs enfants, ils choisissent de mourir laissant leurs orphelins dans le désespoir le plus total. L`année 2009 a fortement fait peser son lot de misères sur les foyers, les mères et leurs enfants. Que l`année 2010 qui s`annonce s`ouvre sous de meilleurs auspices. Que les élections promises se tiennent dans les délais, qu`elles soient transparentes, ouvertes, sans tricherie ni bagarres pour qu`il y ait un vrai changement et qu`il fasse bon vivre en Côte d`Ivoire.
Enfin, Je souhaite beaucoup de santé, de courage et d`amour aux Ivoiriens sans exclusive. A tous les enfants et à tous ceux qui se sentent marginalisés, je souhaite beaucoup de persévérance.
Vive l`ONG-SERVIR pour que vive la Côte d`Ivoire. Je vous remercie.
Interview réalisée par DJE K. M
Mme HKB, chaque année, vous offrez de nombreux cadeaux aux enfants de tous bords et conditions de Côte d`ivoire, à quelle fin vous le faites?
Il y a plus de bonheur à donner qu`à recevoir. Et puis, l`enfant est l`être le plus précieux au monde, c`est un trésor. Ce faisant, il a besoin d`affection, de protection et de tendresse. Quand des enfants se rassemblent, ils jouent sans faire cas de leurs différences de couleur, d`origine sociale ou ethnique. Pour moi, l`enfant est l`incarnation parfaite de l`unité, de la neutralité. Ainsi donc, comment voulez-vous qu`une mère les traite avec différence? Traiter les enfants avec amour, c`est faire mille fois la volonté de DIEU.
Vous vous intéressez beaucoup aux démunis, pourquoi ce choix?
De façon implicite, la réponse à cette question se trouve dans la précédente. Je peux toutefois ajouter qu`entretenir les enfants, c`est apporter son aide à l`amélioration de la chaine des générations.
L`ONG que vous présidez a repris ses activités depuis votre retour d`exil, quel est bilan?
On ne se juge pas soi- même. Mais, je peux dire que mon équipe et moi, nous déroulons merveilleusement notre programme d`activités, malgré nos maigres moyens. Pêle-mêle, dans l`éducation-formation, nous avons pu faire environ 400 millions de prestations en matière de bons de prise en charge d`études, allant des BTS au Doctorat. Nous en avons fait pareil en matière de fournitures scolaires pour les écoliers dans le cycle primaire. Dans le domaine de la santé, des fêtes relatives à l`arbre de Noël et aux mères, nous avons distrait des cagnottes beaucoup plus importantes. Et nous recevons des témoignages de reconnaissances de partout, c`est l`essentiel.
Quels sont vos projets aujourd`hui pour les handicapés, les démunis et tous ceux qui souffrent dans ce pays?
Mes projets sont très ambitieux. Vous vous souvenez de la loi de 1995 relative à l`emploi des handicapés à la Fonction Publique, cela doit être élargi et poursuivi. De plus, nous comptons faire en sorte que chacune des personnes des catégories que vous indiquez, qui a fait moins d`études ou pas du tout, soit encouragée dans l`acquisition d`un métier et qu`elle se prenne en charge. A travers l`offre de broyeuses, de machines à coudre, de décortiqueuses et de téléphones portables, nous pensons pouvoir rendre ces projets plus significatifs. Une fois ce pas franchi, nous comptons encourager la création des fédérations et groupements coopératifs, des mutuelles professionnelles et des microcrédits. Nous entendons aussi parrainer l`octroi de financements à ces unités par des banques.
La misère a atteint tous les foyers, les gens ne mangent plus à leur faim, ils n`arrivent plus à se soigner, à se loger et à scolariser leurs enfants. Vous, en tant que femme et mère, comment réagissez-vous face à une telle misère?
Cette situation me met dans une posture malheureuse. Des femmes de 30 ans jusqu`à celles qui ont mon âge et qui ont connu la glorieuse Côte d`Ivoire, doivent comme moi, avoir sincèrement un pincement au cœur aujourd`hui. Je constate que les Ivoiriens vieillissent par seconde presque, meurent de façon inattendue, à force de soucis et d`angoisses. C`est la misère généralisée et je peine à dormir, rien qu`à y penser.
Qu`est-ce qui explique cette situation selon vous?
Les raisons sont multiples: l`égoïsme de ceux qui ont un peu plus de moyens a pris le pas sur la solidarité. Il n`existe plus de parenté, ni d`amitié, ni d`humanité. Tout est morose. Je pense aussi que la méfiance, la défiance et le manque de sincérité sont des maux trop accentués ces années-ci. Nous devons par conséquent combattre ces maux dans l`espoir de parvenir à un mieux-être de nos concitoyens.
La date du 29 novembre 2009 l`élection présidentielle n`a pas eu lieu. Ce report n`a-t-il pas laissé des séquelles sur les citoyens et sur les militants PDCI?
Je pense que le peuple s`agace de ces reports successifs. Cela donne le sentiment qu`on joue avec les nerfs du peuple qui est suffisamment fatigué. Que la nouvelle période indiquée pour les élections soit cette fois-ci respectée. Mon intuition chrétienne me donne la foi que Dieu nous délivrera, car Dieu a son heure.
Quelle madame Bédié les Ivoiriens verront en 2010 ?
Les Ivoiriens doivent voir madame Bédié telle qu`elle a toujours été. Sinon, elle ne serait plus madame Bédié. J`implore toujours Dieu de me préserver de la maladie et des maux de tous genres, pour que je continue de partager mes sourires et ma bonne humeur autour de moi; sans quoi je ne suis plus madame Bédié.
Quelle place comptez-vous prendre dans la campagne présidentielle?
Je ne suis pas politique, c`est le domaine de l`humanitaire qui colle à mon tempérament, comme vous le savez à travers l`ONG-SERVIR. Cependant, mon époux étant engagé dans la lutte politique, je ne peux que lui être solidaire avec ma foi, mes convictions et mes bénédictions. Ces deux domaines sont complémentaires. Je soutiens pleinement mon époux, ce qui est d`ailleurs normal et humain.
Une année s`achève, une autre arrive, que retenez-vous de 2009 et que souhaitez-vous pour 2010 ?
L`année 2009 a été une année particulièrement difficile. L`angoisse et le désespoir ont tué beaucoup de nos concitoyens plus que la maladie. Aujourd`hui, quand les Ivoiriens sont malades, ils sont condamnés à mourir. En effet, entre l`achat de médicaments pour leurs soins et celui de quelques chutes d`aliments pour nourrir leurs enfants, ils choisissent de mourir laissant leurs orphelins dans le désespoir le plus total. L`année 2009 a fortement fait peser son lot de misères sur les foyers, les mères et leurs enfants. Que l`année 2010 qui s`annonce s`ouvre sous de meilleurs auspices. Que les élections promises se tiennent dans les délais, qu`elles soient transparentes, ouvertes, sans tricherie ni bagarres pour qu`il y ait un vrai changement et qu`il fasse bon vivre en Côte d`Ivoire.
Enfin, Je souhaite beaucoup de santé, de courage et d`amour aux Ivoiriens sans exclusive. A tous les enfants et à tous ceux qui se sentent marginalisés, je souhaite beaucoup de persévérance.
Vive l`ONG-SERVIR pour que vive la Côte d`Ivoire. Je vous remercie.
Interview réalisée par DJE K. M