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Sport Publié le mercredi 30 décembre 2009 | Notre Voie

Doumbia Mamadou, défenseur d`Istres, à propos des Eléphants : “Cette fois, en plus de l`envie et du talent, les Eléphants ont la maturité”

En vacances à Abidjan, Doumbia Mamadou, l'ancien défenseur central de l'Asec mimosas qui évolue à Istres, Ligue 2 française, s'est ouvert à Notre Voie. Naturellement, il a parlé de sa carrière dans le club hexagonal et des Eléphants footballeurs.

Notre Voie : Un passage chez les Eléphants à l'occasion du dernier match des Eléphants pour le Mondial 2006, départ en France pour une carrière professionnelle. Mais depuis, on n'a plus de nouvelles du robuste joueur. Que se passe-t-il ?

Doumbia Mamadou : J'évolue à Istres, en Ligue 2, en France. Nous avions été relégués mais nous sommes remontés. Je n'ai pas été épargné par les blessures. J'ai été plusieurs fois blessé au dos et cela m'a contraint à rester plusieurs mois sans jouer. Cette situation a beaucoup perturbé l'évolution de ma carrière. Mon contrat était arrivé à expiration, mais le club a tenu à me garder.



N.V. : A quel moment a-t-il expiré ?

D.M. : L'année dernière. J'ai eu des opportunités. Il y a par exemple eu Grenoble, Nantes. Mais il n'y avait pas que moi dans l'affaire. Tout s'est joué à la dernière minute. Les parties n'ont certainement pas pu s'entendre sur la question financière. Istres sortait-il perdant de l'opération de transfert ? Je n'en sais rien. On retiendra simplement que je suis resté. Le plus important pour moi était de recouvrer la santé. Quand je me suis senti mieux, j'ai fait une saison pleine l'année dernière. J'aurais pu partir d'Istres avec l'approche d’un club comme Metz, mais je ne suis allé nulle part. J'ai fait le choix de rester dans mon club où je suis actuellement à mon meilleur niveau. J'ai disputé dix sept matches avec à la clé deux buts inscrits. Le coach a confiance en moi, j'ai plus de temps de jeu, je suis performant. Je suis en tout cas l'un des joueurs les plus réguliers de l'équipe. Si je continue comme ça, je n'ai rien à craindre pour la suite de ma carrière.


N.V. : Vous en avez pour combien de temps encore à Istres ?

D.M. : C'est la dernière saison, je l'espère. J'ai des contacts et là les choses avancent plutôt bien. Je souhaite que cela soit du concret et que cette fois soit la bonne. J'ai de bons rapports avec le président d'Istres. Il n'y a donc pas de raison qu'il ne me laisse pas partir si cela s'avère nécessaire. Je pense que j'ai tout donné à ce club. Je prie Dieu pour ne pas me blesser.



N.V. : En dehors du terrain, on vous trouve trop réservé, peu communicatif. Qu'en dites- vous ?

D.M. : C'est vraisemblablement une erreur de ma part. Que les gens sachent que je suis un homme de nature discret. Mais je voudrais qu'on comprenne qu'un footballeur, c'est le mec qui travaille avec son corps. Quand vous avez des problèmes réguliers de blessures, vous ne pensez d'abord qu'à votre santé. Cela explique que je me sois renfermé sur moi- même. Mais là, je me sens nettement mieux. J'ai besoin qu'on vienne me voir, j'ai besoin de parler. Les gens doivent savoir où je suis et à quel niveau je me trouve au plan sportif. Je suis sur le chemin, je me bats, je crois en mes possibilités.

Je sais que je peux faire quelque chose au-dessus. J'espère ardemment que ça va venir.


N.V. : Vous avez toujours les Eléphants en ligne de mire…

D.M. : Je ne réclame rien, mais si l'on estime que je peux apporter quelque chose à l'équipe nationale et que l'on me fait appel, je ne cracherai pas là-dessus. En tant que joueur, j'ai vraiment envie. Je tâcherai après de mériter cette sollicitation.


N.V. : Un mot sur les Eléphants qui vont disputer la CAN 2010 en janvier en Angola ?

D.M. : C'est un groupe qui regorge de beaucoup de talents dont des joueurs cadres comme Drogba, Kolo, Zokora. Il lui a manqué un petit quelque chose comme la grinta des Camerounais pour accrocher un trophée. Maintenant, les choses ont changé. Il y a d'un côté un nouvel entraîneur comme Vahid Halilhodzic qui a la réputation en Europe d'être un technicien rigoureux et de l'autre des joueurs qui ont acquis beaucoup d'expérience. L'un mis dans l'autre, cela devrait donner quelque chose de positif. Il y a quatre ans, il y avait le talent et l'envie. Cette fois, en plus de l'envie et du talent, les Eléphants ont la maturité. Cette année peut être la bonne pour eux.


N.V. : A propos de rigueur justement, Vahid a décidé de se passer des services de Ndri Romaric pour la CAN. Quel commentaire cela vous inspire- t-il ?

D.M. : Je ne connais pas les raisons officielles de la mise à l'écart de Romaric. Je puis cependant dire que le coach a ses raisons. Il sait que Romaric est un bon joueur. Mais s'il a décidé de l'évincer au profit d'un autre, il le fait en toute conscience et en toute responsabilité. Je suis amer pour Romaric car ne pas participer à un tel rendez-vous alors qu'on est tout près, ce n'est pas du tout facile. Il ne doit pas se laisser abattre par cette décision. Il faut positiver pour que les Eléphants remportent la CAN parce que c'est l'honneur de la Côte d'Ivoire qui est après tout en jeu.


N.V. : Le trio de tête de la CAN 2010 ?

D.M. : La Côte d'Ivoire, le Cameroun et l'Algérie.


Roger Okou Vabé
rogerokou@yahoo.fr
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