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Politique Publié le mardi 5 janvier 2010 | Notre Voie

Réveillon de la St Sylvestre à Odienné - Guillaume Soro dénonce la couardise de Ouattara et de Bédié

Le séjour du Premier ministre à Odienné où il a célébré le réveillon de la Saint-Sylvestre avec les forces nouvelles, a été marqué par une groupe pique à Alasane Ouattara et Henri Konan Bédié qui se découvrent courageux après la bataille. «Les gens jouent les courageux quand la guerre est finie». A Odienné, le mardi 29 décembre dernier, au cours d’une rencontre avec les imams et les grands chefs coutumiers, dans le cadre de son séjour dans le Kabadougou pour passer le réveillon de la Saint-Sylvestre avec les Forces nouvelles, le Premier ministre a dit ses quatre vérités à Alassane Dramane Ouattara et à Bédié. Ces gens, selon lui, l’accusent de les avoir trahis en signant l’Accord Politique de Ouagadougou. Et surtout en acceptant d’être le Premier ministre du président Gbagbo. Guillaume Soro s’est difficilement expliqué cela. Il a tenu à répondre à ces attaques devant les notables et autres imams, pour rétablir la vérité de façon formelle et bien montrer que les résultats obtenus indiquent que l’accord de Ouaga est bon. Mais le Premier ministre sait rester poli dans son indignation. Par décence, il n’a pas cité les noms de ceux dont il parle. Cependant, personne n’a été dupe quant aux destinataires des piques brûlantes : «J’ai trahi qui ?… Moi, j’ai signé mon accord de Ouaga. Si quelqu’un n’est pas d’accord, qu’il aille faire sa propre guerre». On se souvient qu’au cours des discussions de Ouagadougou, un cadre du RDR, ulcéré par l’avancée des pourparlers, avait crié, dit-on, sa colère en ces termes : «Un caïman ne peut pas sortir de la mare de notre propre pipi pour venir nous avaler». Histoire de bien montrer que Guillaume Soro était considéré comme étant en mission pour le compte du RDR et de ses alliés, mais pas pour prendre des galons pour lui-même, au risque de devenir assez puissant pour faire peser la balance. On sait qu’une tension extrême avait marqué ces assises à Ouagadougou. Uniquement du fait du refus du président du RDR de voir les choses aller dans un sens qu’il ne maîtrisait pas. Des confidences de Ouaga, on sait que Soro Guillaume, exaspéré, avait dû lancer à un chef du G7 : «Si c’est vous le vrai chef de la rébellion, venez le dire publiquement afin que tout le monde le sache». Ce qui avait poussé ce chef peu courageux, incapable d’assumer ses actes, à reculer. L’Accord politique signé et le Secrétaire général des Forces nouvelles nommé à la Primature, les amis du G7 sont devenus des adversaires. Et depuis, ils n’ont de cesse de mettre des bâtons dans les roues du Premier ministre qu’ils considèrent depuis comme un traître à leur cause commune. On accuse même un haut responsable du G7 d’avoir avancé qu’il ne s’est pas tant investi dans la rébellion pour voir Guillaume Soro devenir Premier ministre. Une option qui, à leurs yeux, les affaiblit devant le président Gbagbo. A plusieurs reprises, il a échappé à une mort certaine, même dans la zone occupée. Le point culminant de cette fronde a été la tentative d’assassinat de Guillaume Soro avec l’attaque de son avion à Bouaké, le 29 juin 2007. Guillaume Soro, loin d’abandonner et de se dédire, a tenu bon. Il a résisté. Il a conduit le processus dans le cadre de l’Accord, en partenariat avec le président Gbagbo. C’est ce partenariat que, selon plusieurs observateurs, le G7 redoutait tant. Aujourd’hui, la paix est presque de retour et les candidats aux prochaines élections sont connus. Guillaume Soro est convaincu que cette situation qui fait le bonheur des Ivoiriens, ne plaît pas à tout le monde. «Parfois, tu as mal au cœur», s’est désolé Guillaume Soro. Il a soutenu que, pour toutes ces raisons, le dialogue direct a été difficile pour lui. Et pourtant, tout a été fait pour mettre «les partenaires» en confiance. «Le président Compaoré m’a fait appel et m’a dit : M. Soro, je vous demande de négocier avec le président Gbagbo. Je suis revenu et j’ai réuni les militaires à trois reprises. J’ai demandé à chacun de dire ce qu’il en pense. Ensuite, je suis allé à Abidjan pour voir Bédié, ADO, Mabri et Anaky. Ils m’ont dit : nous te faisons confiance, va discuter. Et nous avons produit un communiqué à cet effet. Je suis donc allé discuter. Le 3 mars, je suis allé chez Bédié où ils étaient tous réunis. Je leur ai remis une copie de l’Accord de Ouagadougou. Bédié a dit : cet accord est pertinent, Soro, nous vous félicitons. Et le lendemain 4, je suis allé signer. Voilà tout ce que j’ai fait, mais cela n’a pas empêché les gens de dire que Guillaume Soro a trahi», a raconté le Premier ministre avec un écœurement non dissimulé. Il a également expliqué comment il a dû accepter ses charges actuelles sur insistance de feu le président Bongo et Blaise Compaoré lui-même. Plus que les difficultés liées à l’application de l’Accord de Ouaga, le Premier ministre est fatigué par les coups bas venant de son ex-(?) propre camp. Il se révolte contre les gens qui ne se découvrent courageux qu’après la bataille : «D’aucuns auraient voulu qu’on ne fasse pas le dialogue direct». Mais ceux-là n’ont jamais eu le courage de s’exprimer en public avec courage. Ils ne perdent rien pour attendre. Le Premier ministre leur promet de réagir en son temps : «J’attends que les premiers Ivoiriens commencent à recevoir leurs carte d’identité pour leur répondre». On attend que le film commence.
Paul D. Tayoro ptayoro@yahoo.fr
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