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Société Publié le jeudi 4 février 2010 | Le Nouveau Réveil

Mesmin Comoé (Sg du Midd) répond au chef de l`Etat : “Nous n`accepterons pas qu`on subordonne le reclassement de la grille indiciaire des instituteurs au Ppte”

A travers cet entretien, Mesmin Comoé, Secrétaire général du mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits (Midd), fait des précisions sur la dissidence qui se fait entendre au sein de son mouvement et se prononce sur la déclaration du chef de l'Etat Laurent Gbagbo de reporter la revalorisation de la grille indiciaire des instituteurs après le point d'achèvement du programme Ppte.

Depuis quelque temps, des sons discordants se font de plus en plus entendre au sein de votre mouvement. De quoi s'agit-il concrètement ?

C'est par voie de presse que nous avons appris également que certains de nos camarades, notamment ceux de la section de Cocody 1, auraient des choses à nous reprocher. Ce que nous n'avons pas bien compris d'ailleurs parce qu'ayant plusieurs tribunes d'expression, on aurait pu gérer ces situations. De toute façon, pour nous au Midd, c'est un épiphénomène. Car nous avançons.

Que vous reproche t-on en réalité ?

Ce qui a été écrit dans la presse, c'est qu'ils nous reprochent une certaine mauvaise gestion. Mais en réalité, nous ne savons pas de quoi ils parlent. Puisque nous revenons d'un congrès où le bilan moral et financier a été acclamé. Quitus nous a été donné et la confiance que les camarades ont renouvelée en nous témoigne d'une grande confiance. Car les élections nous ont donné vainqueur avec plus de 90 %. On ne peut pas plébisciter quelqu'un qui a une mauvaise gestion. Nos délégués, nos responsables syndicaux sont des personnes tout à fait responsables qui savent là où ils vont.

Certaines personnes vous accusent également d'avoir vendu le mouvement au régime au pouvoir. Que répondez-vous à ceux-là ?

Cela se traduit par quoi ? Qu'ils nous le disent. Parce que ces malveillantes personnes qui n'ont aucune stratégie de lutte syndicale se sont eux-mêmes compromis avec les différents régimes jusqu'à présent, rendant donc difficile l'expression syndicale. Dieu merci, le Midd débloque ce qu'ils ont bloqué et le Midd qui revendique d'être un des durs parmi les durs va faire avancer les choses là où ils les ont laissées.

Le Midd s'est désolidarisé du dernier mouvement de grève des enseignants par rapport à la revalorisation de leur grille indiciaire. Pourquoi cette position ?

Le Midd ne s'est associé pour des questions de forme et de fond. Au niveau de la forme, les autres organisations syndicales de notre secteur d'emploi nous ont caché l'existence de cette grève comme si on ne voulait pas que le Midd s'y associe. Parce que pour une grève qui était prévue pour le lundi 23 novembre, jusqu'au vendredi 20 novembre lorsque nous leur avons demandé si l'éventualité d'une grève était pointée à l'horizon, ils ont toujours dit non. Vous comprenez qu'on ne peut pas aller en grève et cacher son intention d'y aller à la structure syndicale qui, pour le moment, est la plus grande au niveau du milieu des instituteurs. Ca parait suspect. Et nous ne comprenons pas également pourquoi tout un groupe d'organisation syndicale se met en grève sans respecter le minimum tel que prescrit par notre disposition règlementaire.

Même le Midd, dans sa forme informelle, respectait le préavis de grève de 6 jours. Pour lui-même de sorte qu'il puisse informer largement ses camarades mais aussi pour l'autorité afin qu'elle prenne la pleine mesure de ce qu'il prépare. Parce que nous ne faisons jamais rien dans le dos de qui que ce soit. On annonce quelque chose et à la date venue, nous la faisons effectivement sans état d'âme. Quant au fond, nous n'avons pas jugé utile d'y aller parce que pour nous, il fallait laisser prendre l'autorité à son propre piège. On nous doit de l'argent et on dit qu'on nous payera la totalité 2 mois après mais qu'on se contente d'avoir pour l'instant que 50%. Mais les 2 mois ont été épuisés. Si nous avions attendu fin janvier, nous aurions vu qu'effectivement, on nous avait tendu un piège. Mais ils sont allés de façon précipitée et aujourd'hui la conséquence c'est qu'au regard des conséquences qu'ils ont subies, notamment la mise sous contrôle des différents traitements, ils sont allés à une compromission avec l'Etat de sorte que ce qui nous avait été proposé pour fin janvier 2010, finalement l'Etat l'a subordonné à l'élection de la Côte d'Ivoire au point d'achèvement du programme Ppte. Ce que nous ne saurons accepter. Nous avons d'ailleurs convoqué notre assemblée générale à cet effet. Et comme je l'ai dit, le Midd va débloquer ce que les autres ont bloqué.

Que peut-on attendre concrètement de cette Ag ?

Comme nous sommes une organisation démocratique, nous ne prenons jamais de mesure sur un coup de tête, c'est l'Ag qui décide. Et comme je connais l'état d'esprit de nos camarades, je sais ce que l'Assemblée générale va décider. Mais attendons le 13 février pour en savoir plus. Je demande donc aux instituteurs de rester mobilisés et ôter en eux la psychose qu'on pourrait leur donner par ces sanctions qu'on a vues à l'issue des grèves qui émanaient d'un certain nombre de corporations. Cette psychose rend difficile l'environnement de la lutte syndicale. Et comme je l'ai dit, quand c'est dur seuls les durs avancent. Ainsi, nous allons faire avancer les choses. La confiance ne doit donc pas se rompre au-delà des soubresauts que nous constatons çà et là de nature à empêcher le Midd d'agir sur le plan revendicatif et sur le plan social. Nous pensons que les camarades doivent pouvoir faire le discernement pour comprendre qui vend quoi à qui et qui veut faire avancer la lutte des instituteurs.

Entretien réalisé par François Bécanthy
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