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Showbizz Publié le mardi 9 février 2010 | L’intelligent d’Abidjan

Théâtre / Guinandé - Alomo de retour

Egal à lui-même dans ses représentations toujours captivantes, c’est pourtant un Ignace Alomo affecté qui a présenté Guinandé, son premier spectacle depuis son accident en 2008 qui l’a éloigné des planches. Son malaise le samedi 6 février lors de la première représentation du spectacle Guinandé, n’a pu bénéficier de la visibilité qu’aurait pu (dû) lui offrir la RTI. Les services de la RTI approchés par l’acteur lui font savoir le montant à payer. Contre son gré, Alomo Ignace va se priver des services de la RTI parce que sans moyens. N’empêche, les 5 et 6 février 2010, Ignace Alomo a fait revivre son art sur la scène du Palais de la Culture de Treichville, salle Kodjo Ebouclé. Sidiki Bakaba, directeur des lieux, faisant parler son cœur, lui a offert la salle pour les jours de spectacle. « Au-delà de tout ce qu’on peut dire de lui, c’est un homme qui a un grand cœur », s’est exprimé l’acteur Alomo ; qui ajoute : « Nous avons du boulot parce que notre société est en train de mourir. Nous n’avons plus de repères. Pour nos journalistes de la RTI, le théâtre est mort ». Sans toutefois l’admettre, Ignace Alomo dans un monologue soutenu par la musique de Ba Banga Nyeck, s’est fait apôtre de la paix, de l’amour, du pardon et de la réconciliation entre les hommes à travers l’histoire de Guinandé, un personnage pluriel de pure réalité africaine. Une représentation inspirée des œuvres des auteurs Kouao Elie Liazaré et Annet Bosso Clément. Apportant sa touche par son jeu, Alomo transporte le spectateur dans un environnement qui passe du paisible (pour Guinandé) au trouble, dans un décor de Sea Dosso. Acteur d’une guerre qui oppose chasseurs et pêcheurs, Guinandé qui n’est ni pêcheur ni chasseur mais menuisier, ne comprend pas qu’on « puisse nourrir tant de haine pour son prochain ». Face à un dilemme depuis qu’un homme, au départ inconnu, a trouvé la mort devant chez lui, Guinandé ne sait où enterrer au plus vite le corps. Soucieux d’un environnement saint, Guinandé empêché, par un groupe armé d’enterrer dans le cimetière du village son cadavre, craint que le corps ne pollue l’atmosphère. Pour l’homme armé, « fils de chasseur authentique qui refuse de s’accoquiner avec le diable, personne n’a le droit de tuer impunément un chasseur ». Sur le point de trouver une destination finale à l’inconnu, Guinandé va s’apercevoir qu’il s’agit de son cousin Goré Bi qui l’a cocufié. C’est refusant cette humiliation que le mari cocu s’est tranché loin de la ville en affichant l’allure d’un clochard. Dans le portefeuille du défunt, il trouve une lettre écrite par Goré Bi qui, avec surprise, lui est destiné. Le défunt écrit : « Si tu trouves mon corps, donne-toi la peine de m’enterrer dans notre village à nous où tu pourras te réconcilier avec quelqu’un ». Sans doute l’épouse de Guinandé. Très furieux que son cousin, un des auteurs de ce qu’il est devenu, lui demande de retourner sur les traces de son mal, Guinandé veut réserver le pire au corps inerte. Mais, poursuivant sa lecture, Guinandé tait sa colère car Goré Bi qui s’est fait une fortune après s’être engagé mercenaire, cède son argent au cousin cocufié. Même si Goré Bi avant de signer « A bientôt » n’a pu dire où il a caché son butin, Alomo Ignace dans les habits de Guinandé oriente sur le chemin de l’amour et le pardon. Guinandé est de l’avis du spectateur Sidiki Bakaba, « un grand spectacle », encore que l’acteur lui-même qui « renferme en lui seul une troupe, est immense ». «Tu viens de me donner une leçon de courage. Il est temps que les Ivoiriens reviennent au théâtre », a motivé Sidiki Bakaba.
Koné Saydoo
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