Créée depuis 1980, la maison d'arrêt et de correction d'Abidjan accueille près de 5117 prisonniers quand elle a été conçue pour ne recevoir que 1500. Pour comprendre cette surpopulation, la Ligue ivoirienne des droits de l'homme (Lidho) a mené une enquête au sein même de la Maca dont le communiqué nous a été présenté, jeudi dernier. C'était dans les locaux de Transparency Justice sis à Cocody. Le vice-président de la Lidho, Kouamé Adjoumani Pierre, a rappelé la mission de la Lidho qui est la promotion, la protection et la défense des droits de l'homme. Il a, en outre, souligné que "la surpopulation de la Maca, après échanges avec les prisonniers, relèverait d'un certain nombre de problèmes liés au dysfonctionnement de l'appareil judiciaire." Prenant le relais, le régisseur de la Maca, Yao Patrice, a qualifié cette situation de "dangereuse pour le personnel car le travail devient difficile et pour le prisonnier, c'est un traitement inhumain, dégradant, voire des abus sexuels qu'il subit" Dans le rapport présenté par Yao Koffi Michel, secrétaire chargé des Enquêtes, il ressort qu'au nombre de ce dysfonctionnement, il se trouve que depuis 2003, le président de la République n'a gracié aucun prisonnier, ce qui a entraîné un cumul d'individus. D'autre part, un manque de suivi des dossiers des prisonniers serait la cause. 178 prévenus de sexe masculin, soit 61,37% sont en détention préventive depuis plus de 18 mois à 9 ans quand la loi dit que celle-ci ne doit excéder les 06 mois d'emprisonnement ferme. Autant de problèmes que subissent ces hommes et ces femmes oubliés par la société et dont un regard sur leur cas ne serait que salutaire.
Mahi Mikeumeuné (Stagiaire)
Mahi Mikeumeuné (Stagiaire)