A la suite de l’information relative à la présence de 14.000 étrangers sur la liste blanche, nous avons joint les responsables des principaux partis politiques. Suivant les intérêts en jeu, chacun y va de son commentaire.
Doumbia Ibrahim, Rdr :« Il est bon de ne pas ouvrir ce débat»
C’est dans la presse que nous avons lu cette information. Mais en tout état de cause, notre position est connue sur la question. Nous sommes pour que la liste électorale ne contienne que des Ivoiriens. Si certaines personnes sont persuadées qu’elle contient des étrangers, il ne leur reste plus qu’à en apporter la preuve. Cela a toujours été notre position puisque c’est ce qui est inscrit dans le mode opératoire. Celui qui accuse, apporte les preuves et il n’y a plus de débats. S’agissant donc des présumés étrangers qui se trouveraient sur la liste blanche, nous voulons des preuves. En dehors de celles-ci, les gens pourront continuer de faire leurs supputations. L’Accord politique de Ouaga indique clairement que c’est sur la base de la liste de 2000 qu’on fait la nouvelle liste. C’est donc sur cette base que tout l’échafaudage a été construit. Nous nous sommes inscrits dans l’application de l’Accord politique de Ouagadougou puisque nous l’avons soutenu. Dans ces conditions, il est important de respecter le mode opératoire. Par ailleurs, remettre en cause la liste de 2000 reviendrait à remettre en cause la validité de la constitution qui a été adoptée par le collège électoral. Cette remise en cause équivaudrait également à la remise en cause de l’élection du président de la République en 2000 puisque c’est sur la base de ce même collège électoral qu’il a été porté au pouvoir. Nous pensons donc qu’il est bon de ne pas ouvrir ce débat et s’en tenir au mode opératoire qui a été défini de manière consensuelle.
Sokouri Bohui, Sn chargé des élections du Fpi :«C’est plus que 14. 000 personnes»
Nous ne savons pas le nombre. Ce que nous savons, c’est que des gens ont utilisé de faux jugements pour s’inscrire et ils sont nombreux sur cette liste-là. Ce n’est pas 14. 000. Ce doit être plus. Ce sont des gens qui ont pris de faux jugements et qui sont sur la liste. C’est ceux-là qu’il faut en retirer. Et cela, c’est la Commission électorale indépendante qui doit y réfléchir avec la Primature. Quand elles vont sortir quelque chose, c’est ce qui devra être appliqué. Nous, nous n’avons pas à dire comment on doit faire. A Sinfra, qui est une mairie Rdr, on a pris 6 agents de la mairie avec 12. 000 faux actes de naissance. Ils ont reconnu et ils sont en prison actuellement. Quand on regarde toutes les fraudes qu’il y a eues dans les mairies Rdr, ce n’est pas 14. 000 personnes. A Tiassalé, plus précisément à N’Douci, on a pris 600 faux jugements avec 28 cachets sur l’ensemble du territoire avec un instituteur militant du Rdr. Il est en prison pour trois ans. Son parti a envoyé un avocat pour le défendre. Mais les 600 c’est ce qu’on a pris. C’est dire qu’il en a fait plus. Donc, ceux qui ont pris un parent ivoirien et qui se sont fait inscrire, sont nombreux. C’est eux que nous indexons.
Alhassane Salif N’Diaye, Secrétaire général Udpci :«On attend toujours les preuves»
Nous, nous attendons qu’on nous apporte la preuve qu’il y a des étrangers sur la liste. On en parle depuis quatre mois. Depuis l’affaire des 429. 000 personnes. Alors, quand j’ai vu à votre Une 14.000 personnes, je croyais m’informer. Notre position est qu’on nous donne la preuve qu’il y a un seul étranger sur la liste blanche. A la date d’aujourd’hui, nous attendons que ceux qui jasent le fassent. Pour conclure, non. J’ai cru en ouvrant votre journal que vous alliez m’informer mais malheureusement je n’ai rien vu.
Djédjé Mady, Secrétaire général Pdci :«C’est insignifiant »
Que représentent 14.000 étrangers sur 5.300.000 personnes ? Jouons aux scientifiques.
Faisons un raisonnement rationnel, pas de subjectivité. Quand vous avez 14.000 personnes sur 5.300.000, combien cela fait en termes de pourcentage ? 0,2% à peu près. C’est insignifiant. Dans un travail humain, c’est un seuil plus qu’acceptable en matière d’erreur. Personne n’avait dit que la liste blanche ne comportait aucune erreur. C’est pourquoi il est prévu qu’en suivant le mode opératoire on puisse récuser un certain nombre de personnes. Et quand sur 5.300.000 vous avez 14.000 erreurs, ça représente 0,2% ; est-ce que c’est fiable ? C’est insignifiant en termes de pourcentage mathématique. C’est sur cela qu’il faut raisonner. Si on a prévu la possibilité de contestation en radiation, c’est parce qu’on croit qu’humainement il y aurait des erreurs. Et vous n’aurez pas une statistique nationale où il n’y a pas d’erreur. Ça n’existe pas. Vous en faites l’analyse que vous pensez mais nous on estime que cela ne permet pas à quelqu’un de douter de la fiabilité de cette liste de 5. 300. 000 personnes. S’il n’y a que 0,2%. Même avec 1% d’erreur. A plus forte raison 0,2%.
Patrick N’Gouan, coordonnateur national de la Csci :« La Cei doit se prononcer »
Le problème, c’est qu’il y a une position politique en tant que société civile et une autre en tant qu’observateur. Quand on est observateur, il y a des choses qu’on ne peut pas dire tant qu’on n’a pas des éléments techniques. Sinon, d’un point de vue politique, nous demandons à la Cei de se prononcer là-dessus. Et quand ce sera fait, en notre qualité d’observateur, nous allons réagir. En ce moment, à partir des éléments que donnera la Cei, nous pourrons nous prononcer.
Propos recueillis Par Marc Dossa et Bamba K. Inza
Doumbia Ibrahim, Rdr :« Il est bon de ne pas ouvrir ce débat»
C’est dans la presse que nous avons lu cette information. Mais en tout état de cause, notre position est connue sur la question. Nous sommes pour que la liste électorale ne contienne que des Ivoiriens. Si certaines personnes sont persuadées qu’elle contient des étrangers, il ne leur reste plus qu’à en apporter la preuve. Cela a toujours été notre position puisque c’est ce qui est inscrit dans le mode opératoire. Celui qui accuse, apporte les preuves et il n’y a plus de débats. S’agissant donc des présumés étrangers qui se trouveraient sur la liste blanche, nous voulons des preuves. En dehors de celles-ci, les gens pourront continuer de faire leurs supputations. L’Accord politique de Ouaga indique clairement que c’est sur la base de la liste de 2000 qu’on fait la nouvelle liste. C’est donc sur cette base que tout l’échafaudage a été construit. Nous nous sommes inscrits dans l’application de l’Accord politique de Ouagadougou puisque nous l’avons soutenu. Dans ces conditions, il est important de respecter le mode opératoire. Par ailleurs, remettre en cause la liste de 2000 reviendrait à remettre en cause la validité de la constitution qui a été adoptée par le collège électoral. Cette remise en cause équivaudrait également à la remise en cause de l’élection du président de la République en 2000 puisque c’est sur la base de ce même collège électoral qu’il a été porté au pouvoir. Nous pensons donc qu’il est bon de ne pas ouvrir ce débat et s’en tenir au mode opératoire qui a été défini de manière consensuelle.
Sokouri Bohui, Sn chargé des élections du Fpi :«C’est plus que 14. 000 personnes»
Nous ne savons pas le nombre. Ce que nous savons, c’est que des gens ont utilisé de faux jugements pour s’inscrire et ils sont nombreux sur cette liste-là. Ce n’est pas 14. 000. Ce doit être plus. Ce sont des gens qui ont pris de faux jugements et qui sont sur la liste. C’est ceux-là qu’il faut en retirer. Et cela, c’est la Commission électorale indépendante qui doit y réfléchir avec la Primature. Quand elles vont sortir quelque chose, c’est ce qui devra être appliqué. Nous, nous n’avons pas à dire comment on doit faire. A Sinfra, qui est une mairie Rdr, on a pris 6 agents de la mairie avec 12. 000 faux actes de naissance. Ils ont reconnu et ils sont en prison actuellement. Quand on regarde toutes les fraudes qu’il y a eues dans les mairies Rdr, ce n’est pas 14. 000 personnes. A Tiassalé, plus précisément à N’Douci, on a pris 600 faux jugements avec 28 cachets sur l’ensemble du territoire avec un instituteur militant du Rdr. Il est en prison pour trois ans. Son parti a envoyé un avocat pour le défendre. Mais les 600 c’est ce qu’on a pris. C’est dire qu’il en a fait plus. Donc, ceux qui ont pris un parent ivoirien et qui se sont fait inscrire, sont nombreux. C’est eux que nous indexons.
Alhassane Salif N’Diaye, Secrétaire général Udpci :«On attend toujours les preuves»
Nous, nous attendons qu’on nous apporte la preuve qu’il y a des étrangers sur la liste. On en parle depuis quatre mois. Depuis l’affaire des 429. 000 personnes. Alors, quand j’ai vu à votre Une 14.000 personnes, je croyais m’informer. Notre position est qu’on nous donne la preuve qu’il y a un seul étranger sur la liste blanche. A la date d’aujourd’hui, nous attendons que ceux qui jasent le fassent. Pour conclure, non. J’ai cru en ouvrant votre journal que vous alliez m’informer mais malheureusement je n’ai rien vu.
Djédjé Mady, Secrétaire général Pdci :«C’est insignifiant »
Que représentent 14.000 étrangers sur 5.300.000 personnes ? Jouons aux scientifiques.
Faisons un raisonnement rationnel, pas de subjectivité. Quand vous avez 14.000 personnes sur 5.300.000, combien cela fait en termes de pourcentage ? 0,2% à peu près. C’est insignifiant. Dans un travail humain, c’est un seuil plus qu’acceptable en matière d’erreur. Personne n’avait dit que la liste blanche ne comportait aucune erreur. C’est pourquoi il est prévu qu’en suivant le mode opératoire on puisse récuser un certain nombre de personnes. Et quand sur 5.300.000 vous avez 14.000 erreurs, ça représente 0,2% ; est-ce que c’est fiable ? C’est insignifiant en termes de pourcentage mathématique. C’est sur cela qu’il faut raisonner. Si on a prévu la possibilité de contestation en radiation, c’est parce qu’on croit qu’humainement il y aurait des erreurs. Et vous n’aurez pas une statistique nationale où il n’y a pas d’erreur. Ça n’existe pas. Vous en faites l’analyse que vous pensez mais nous on estime que cela ne permet pas à quelqu’un de douter de la fiabilité de cette liste de 5. 300. 000 personnes. S’il n’y a que 0,2%. Même avec 1% d’erreur. A plus forte raison 0,2%.
Patrick N’Gouan, coordonnateur national de la Csci :« La Cei doit se prononcer »
Le problème, c’est qu’il y a une position politique en tant que société civile et une autre en tant qu’observateur. Quand on est observateur, il y a des choses qu’on ne peut pas dire tant qu’on n’a pas des éléments techniques. Sinon, d’un point de vue politique, nous demandons à la Cei de se prononcer là-dessus. Et quand ce sera fait, en notre qualité d’observateur, nous allons réagir. En ce moment, à partir des éléments que donnera la Cei, nous pourrons nous prononcer.
Propos recueillis Par Marc Dossa et Bamba K. Inza