Activité portuaire / Dans un environnement concurrentiel - Les infrastructures du Port d`Abidjan deviennent plus attrayantes

Arrivé à la tête du Port autonome d'Abidjan (Paa) en 2001 aux lendemains de l'accession au pouvoir de Laurent Gbagbo, M. Marcel Gossio n'a pas perdu de temps pour se mettre à l'ouvrage. Celui d'améliorer le travail de ses prédécesseurs, l'administration étant une continuité. A peine qu'il s'y est mis, la crise militaro-politique de septembre 2002 a freiné son élan, l'empêchant de déployer sa stratégie de modernisation des installations portuaires. Pis, les pays de l'Hinterland, notamment le Burkina Faso, le Mali et le Niger dont les marchandises ont toujours transité par le Paa se sont détournés vers d'autres ports africains du fait de la fermeture du corridor et des tracasseries routières accentuées par la partition de fait du pays. Ce qui a eu pour conséquence une baisse drastique du trafic aussi bien au niveau des marchandises que de la fréquentation des navires. Loin de baisser les bras, à la faveur de l'accalmie due à la signature des accords de Ouagadougou, le directeur général du Paa, M. Marcel Gossio, dont l'abnégation au travail n'est plus à démontrer, a initié avec toutes les composantes de la communauté portuaire d'Abidjan une offensive commerciale auprès des opérateurs économiques de la sous-région et d'Europe pour la reconquête des parts de marché perdues à cause de la crise. A chacune des étapes de ces missions commerciales, des représentants locaux du Paa rompus dans les affaires portuaires, ont été installés. A cela, il faut ajouter le contact direct avec les partenaires et clients a qui le Dg Marcel Gossio, par ailleurs président de la Communauté portuaire d'Abidjan, a donné des gages permettant de rassurer ses interlocuteurs. De Ouagadougou à Bamako en passant par Bobo-Dioulasso, Paris, Rouen, Bruxelles, Anvers, Amsterdam, le discours prôné par l'autorité portuaire d'Abidjan mettant en exergue la compétitivité du Paa a été le même dans toutes les missions commerciales conduites par le premier responsable du Port d'Abidjan. Cette vaste offensive de charme a donné des résultats satisfaisants avec le retour progressif des pays de l'Hinterland consécutif à l'ouverture du corridor et la sécurisation des convois de marchandises. Le trafic tant au niveau des exportations qu'au niveau des importations a connu une hausse avec un tonnage historique de plus de 23 millions de tonnes en 2009. Aussi, l'autorité portuaire d'Abidjan n'est-elle pas en reste des innovations et des réformes pour le développement du ''Poumon de l'économie ivoirienne''. Ainsi, de nouveaux équipements ont été acquis et qui ont considérablement augmenté les performances du Paa. Notamment le renforcement des portiques du Terminal à conteneurs de Vridi avec ceux encore plus performants, la création d'un quai minéralier avec le concours d'un partenaire européen. Il s'agit de Sea Invest, classé premier au plan mondial dans le domaine. L'autorité portuaire d'Abidjan n'entend pas s'arrêter en si bon chemin. Dans la perspective d'accroître sa capacité de traitement des marchandises de 23.750.000 tonnes à la fin 2009 à 30.619.000 tonnes à la fin 2017, le Paa a lancé depuis le 22 avril dernier et ce jusqu'au 21 mai prochain un emprunt obligataire sur le marché financier de l'Uemoa (Ndlr, Union économique et monétaire ouest-africain) à un taux attractif de 6,95% pour la période 2010-2017. Le Paa, à travers cet emprunt obligataire, veut lever des fonds d'un montant de 25 milliards Fcfa pour développer de nouvelles activités et faire en sorte que cet outil essentiel de l'économie ivoirienne demeure et maintienne sa position de port principal, Hub de la sous-région. Il s'agit de projets ambitieux et porteurs tels que l'acquisition de wagons pour la Sitarail (Ndlr, Société de transport ferroviaire de personnes et de marchandises) dont l'objectif est de renforcer le trafic du chemin de fer, le ferroutage qui vise à rapprocher le port d'Abidjan du Niger, le tracking pour sécuriser les convois de marchandises, la création d'une station de traitement des déchets liquides issus des navires, l'acquisition d'une drague pour le curage du fond de la lagune, le soutage, le dépotage, entre autres. Dans un environnement aussi concurrentiel que celui de l'activité portuaire en Afrique de l'Ouest, les dirigeants du Paa font ainsi montre de clairvoyance en se donnant les moyens de rendre leurs infrastructures plus attrayantes. Parce que plus sûres, plus fonctionnelles et plus modernes. Notons à toutes fins utiles que le Port autonome d'Abidjan, véritable outil d'intégration, de développement et de coopération économique de sa par sa position de port leader dans la sous région et débouché naturel de nombreux pays sans façade maritime, est certifié à la norme Iso 9001 version 2001.

Coulibaly N'Golo A.
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