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Coulisses Publié le samedi 29 mai 2010 | Nord-Sud

Alain Drouho, président d’Amnesty Côte d’Ivoire, à propos de la Cpi :“Aucun président n’est à l’abri”

Suite à la présentation, jeudi, du rapport 2010 de « La situation des droits de l’Homme dans le monde », le président local d’Amnesty international, Alain Drouho, met en garde contre la violation des droits humains.

Dans le rapport annuel d’Amnesty international, le chapitre concernant la Côte d’Ivoire ne fait qu’une page et demie. Est-ce le signe que tout va bien ?
Cela ne veut pas dire que tout est rose au niveau des droits de l’Homme en Côte d’Ivoire. Dans le passé, on nous disait qu’on écrivait beaucoup sur la Côte d’Ivoire. Cette année, s’il n’y a pas beaucoup d’écrits, il faut peut-être s’en réjouir. C’est dire que les choses avancent dans le bon sens. Depuis la signature de l’Accord de Ouagadougou en 2007, il y a eu une certaine accalmie. Nous n’assistons plus qu’à des violations sporadiques des droits de l’Homme par les Forces de défense et les Forces nouvelles dans leurs zones respectives. Vous savez que cette dernière zone est un secteur de non-droit. Il n’y a pas de justice, pas de prisons. Beaucoup de choses se passent qu’on ignore. Ou quand c’est su, l’on croit que c’est une région d’impunité. En sus, il y règne une justice expéditive. Or, qui dit justice expéditive dit violation des droits humains. Même si l’on doit saluer le fait qu’on n’ait pas beaucoup écrit sur la Côte d’Ivoire, il faut dire que nous ne sommes pas blancs comme neige.

Quels sont les cas de violations de droits humains les plus récurrents actuellement ?
Dans la sous-région ouest-africaine, ce sont plus des intimidations. Par exemple, des journalistes sont l’objet de quelques exactions dans l’exercice de leur métier. Cela ne veut pas dire que les cas qui ont été enregistrés en Afrique de l’Est n’existent pas ici.

Comment se fait le travail d’Amnesty sur le terrain ?
Concernant les pays de l’Afrique de l’Ouest, nous avons deux chercheurs qui sont basés en France. Quand un événement se déroule dans le pays, ce sont eux qui viennent enquêter. Après leur travail, le résultat est remis aux autorités. C’est un condensé de ces rapports qui est publié dans le point annuel. Les enquêtes ne sont pas menées par les membres de la section locale. Cela peut être une faiblesse ou un atout. Mais il s’agit de mettre les enquêteurs à l’abri de l’influence des acteurs nationaux.

Quelle suite sera donnée au rapport ?
Il appartient aux autorités de prendre leurs responsabilités parce qu’il est de leur devoir de veiller au respect des droits des citoyens. C’est donc à elles d’enclencher les arsenaux judiciaires. L’objectif d’Amnesty est de faire en sorte que nul ne soit au-dessus de la loi. Et que, aussi bien les forces de défense et de sécurité, les Forces nouvelles que les groupes armés, chacun réponde de ses actes.

Que faire si l’autorité est, elle-même, épinglée dans le rapport ?
Si une autorité est éventuellement mise en cause, c’est là que la Cour pénale internationale (Cpi, ndlr) vient au secours des victimes. C’est pourquoi nous faisons du lobbying pour que tous les pays signent le statut de Rome et reconnaissent la Cour pénale internationale. C’est une étape qui va permettre de diminuer les atteintes aux droits de l’Homme. Il est vrai que les chefs d’Etat sont des personnalités qui exercent une certaine fonction mais ils sont censés protéger la population. Leur programme doit consister à faire le bonheur du peuple et non le brimer.

Est-il possible que la Cpi vienne mener des enquêtes en Côte d’Ivoire ?
C’est un souhait. Il y a eu des tentatives pour faire venir le procureur de la Cour. Il nous a été dit que nous sommes dans une phase de transition, que nous allons vers la paix. Peut-être qu’une fois que la paix sera revenue, il est possible que le président de la cour pénale vienne.

Y a-t-il des cas de violations des droits de l’Homme qui nécessitent son déplacement ?
Ce sera à lui d’apprécier.

Entretien réalisé par Bamba K. Inza
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