Quarante milliards de téléspectateurs (en audience cumulée) s’apprêtent à regarder les matchs de cette 19è édition de la phase finale de la Coupe du monde de football. Nul événement ne suscite autant de passion chez les habitants de notre planète. Ce jeu de la balle ronde est donc le phénomène le plus universel. Chacun de nous, selon l’époque de son éveil au monde, possède en lui ses héros, ses images, ses palpitations. Vous avez cinquante ans et plus ? C’est l’image de Pelé sur le toit du monde, porté par Jairzinho et Gerson. Vous avez entre quarante et cinquante ans, c’est l’empereur Franz ou l’ange Johan que vous gardez secrètement au fond de votre cœur. Et ainsi de suite…Comment avoir assisté à Buenos Aires 78 et ne pas être marqué par les courses folles de Mario Kempes, à Espagne 82 et ne pas être tombé sous le charme de la bande à Paolo Rossi, Tardelli, Conte …Je m’arrête là… car il me faudrait les douze pages de Nord-Sud Quotidien durant un mois ! La nouveauté exceptionnelle depuis quatre ans , c’est qu’il se trouve au sein de ces 736 joueurs , de ces 32 candidats , 23 Ivoiriens et une équipe nationale, incarnation de l’état de Côte d’Ivoire , symbole de la nation Ivoirienne .Ceux qui nous ont devancés sur le chemin inexorable de l’au-delà auraient eu du mal à le croire tellement elle nous semblait loin cette Coupe du monde, à l’époque. Un monde inaccessible ! Le grand paradoxe, c’est qu’Abidjan était pourtant une place forte du football mondial… qui s’ignorait ! Pelé et le Fc Santos foulèrent la pelouse du stade Houphouet-Boigny dans les années soixante contre les nouveaux champions d’Afrique Bleu et Rouge emmenés par un Déhi Maurice au zénith. Les Brésiliens furent émerveillés par les Yéyés Stadistes Ivoiriens. Maradona et Boca Junior, eux aussi, vinrent faire un tour au Félicia face à l’Asec au début des années 80.El Pibe de Oro reconnut à la fin du match n’avoir jamais autant souffert que face à ce diable de Francis Lagoh. Même le rêve de Félix Houphoue- Boigny, visionnaire inégalable, n’allait pas au-delà de la Can. Le Bélier de Yamoussoukro prophétisait après Le Caire 86 que « dans quelques années ces Eléphanteaux deviendront Eléphants … ». Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire fait partie, pour la deuxième fois consécutive, du concert des nations émérites. Cette réalité a balayé toutes les images, elle cristallise toutes nos émotions. L’heure est arrivée d’entrer dans la légende.
ebonyfadel1@hotmail.com
La chronique de Nasser EL FADEL
ebonyfadel1@hotmail.com
La chronique de Nasser EL FADEL
