La population d`Anoumabo, bourgade de plus de 50.000 âmes au cœur de la commune de Marcory, a vécu trois jours d`allégresse à la 3e édition du Festival des musiques urbaines (Femua), organisé par le groupe zouglou Magic System.
Trempé de sueur, Moussa, ne cesse de danser, ce samedi, sans se soucier de l`assistance. Au fait, personne ne s`intéresse à lui à part quelques curieux. S`exprimant à plus de 1.500 m de la scène principale du Festival des musiques urbaines d`Anoumabo, il se trémousse sur les décibels distillés par le petit podium installé à la place Solidarité, au bout de la rue baptisée ``Magic System``. « C`est le show. Je dis merci à Magic system pour nous avoir offert cette fête. Je ne pouvais pas manquer cette occasion », lance le jeune garçon essoufflé mais heureux de vivre ces moments. La place publique a été transformée en une buvette géante. Une foule de personnes y est regroupée. Assis pour la plupart sur des chaises autour des tables garnies de bouteilles de bière et de sucrerie, les fêtards ne se préoccupent pas de ce qui se fait à l`autre bout de la rue. Sur la scène, la chance est donnée à Petit Koffi, humoriste en herbe.
De bonnes affaires
Il a trois minutes pour séduire l`assistance. Après lui, place à Signo Lamas, jeune chanteur reggae qui monte sur scène. A des encablures de l`estrade principale et loin des chapiteaux Vip, le petit commerce s`est développé. Les cabarets de la voie ont été pris d`assaut. Les tenanciers de ces bars ont agrandi leurs espaces en installant des bâches. C`est sous ces abris que les clients sifflent des bouteilles de bière et surtout de la liqueur et du vin. Vendeurs de sandwichs, de poissons ou poulets braisés, se frottent, eux aussi, les mains.
Au Burkina 3, espace de vente de poulet, à 1h 45, les affaires sont bonnes. « Ce sont les derniers poulets qui sont sur le feu. Tout est fini. Nous avons doublé le nombre de volailles que nous avons l`habitude de vendre », se réjouit Ousmane, un des responsables des lieux. Frédéric fait des efforts pour satisfaire sa clientèle. Ce vendeur de sandwich est débordé. « Ajoute un peu d`huile…, y a pas de piment, il faut vite faire… », se plaignent les clients. Le vendeur qui fait habituellement ses affaires aux abords des Mille-maquis, a eu du flair. « Je savais qu`il y allait avoir du monde ici. J`ai donc décidé de venir. Je ne regrette rien car ça marche bien », explique-t-il rayonnant. Avant d`atteindre la foule compacte, au niveau du second écran géant, un autre espace a été aménagé pour la vente de boisson. Là aussi, plusieurs bâches sont dressées. Le lieu est archicomble. Ici, on reçoit les images de la grande scène. Le décor est semblable à celui de la place Solidarité. Les agents du dépôt de boisson qui y est installé, sont débordés. Un camion vient de décharger son contenu.
Mais, la quantité de boisson ne satisfait pas la demande. « Nous avons passé la commande de 1.000 casiers de bière. Mais, nous sommes en rupture de stock. Voyez vous-même le monde. Je me demande comment nous allons faire », nous confie Jean-Marc, vendeur au dépôt. Juste un détour et quelques civilités avec les forces de l`ordre, nous voilà au cœur de la foule. Très discipliné, le public suit à la lettre ce qui se passe sur la scène. Le président du drômican, Adama Dahico, est sur le podium. Extrait des échanges avec le public : « Celui qui vend est un vendeur ; qui chante, un chanteur ; qui corrige, un corrigeur… », se laisse aller le foule. L`ambiance bon enfant au sein de l`assistance est dictée par les forces de l`ordre. « Tout le périmètre est quadrillé », comme l`a promis A`Salfo, commissaire général du festival.
Des box ont été créés pour regrouper les spectateurs et éviter les bousculades. Chaque personne a été fouillée avant d`être logée dans un box. En l`absence de ses supérieurs hiérarchiques, un agent des forces de l`ordre qui a requis l`anonymat, fait une ébauche du système sécuritaire, sans toutefois rentrer dans les détails.
Une sécurité garantie
« Nous sommes le dernier rempart du dispositif. Ce qui est sûr, la sécurité est garantie et chacun peut vaquer tranquillement », lâche-t-il.
Un détachement des sapeurs pompiers militaires fait le guet afin de secourir des personnes mal en point. « Nous avons été sollicités pour évacuer les victimes vers le Samu. Nous avons un médecin parmi nous. Il y a certains festivaliers qui étouffent, d`autres prennent des coups. Nous déplorons un cas d`évanouissement et un blessé léger. Mais, nous ne sommes pas intervenus plus de 10 fois », explique Christian Kouassi, sapeur pompier à l`Office national de la protection civile (Onpc). C`est au milieu de cette foule heureuse, que nous avons pris place, pour suivre le passage des artistes. Toofan, Bill Aka Kora, O`neil Mala, Ismaël Isaac, Yodé et Siro et le groupe Extra Musica. Une belle communion qui a débuté la veille avec de grands noms de la musique africaine et ivoirienne : Sékouba Bambino, Ismaël Lo, Serge Kassy, Aïcha Koné, Soum Bill et le groupe Magic System en featuring avec Mokobé. Des concerts de qualité, avec une bonne sonorisation. Outre les spectacles, il y a eu un cross populaire. Des dons ont été faits à la pouponnière de Yopougon et à l`orphelinat de Bingerville. Trois jours de folie qui a fait rêver la population de la bourgade. « Pour lui dire, qu`on peut naître, grandir à Anoumabo et accéder au sommet », dixit A`Salfo. Une parade accompagnée par la fanfare, a fermé le rideau sur cette troisième édition du Femua, hier dimanche. Bravo les magiciens.
Sanou Amadou (stagiaire)
Trempé de sueur, Moussa, ne cesse de danser, ce samedi, sans se soucier de l`assistance. Au fait, personne ne s`intéresse à lui à part quelques curieux. S`exprimant à plus de 1.500 m de la scène principale du Festival des musiques urbaines d`Anoumabo, il se trémousse sur les décibels distillés par le petit podium installé à la place Solidarité, au bout de la rue baptisée ``Magic System``. « C`est le show. Je dis merci à Magic system pour nous avoir offert cette fête. Je ne pouvais pas manquer cette occasion », lance le jeune garçon essoufflé mais heureux de vivre ces moments. La place publique a été transformée en une buvette géante. Une foule de personnes y est regroupée. Assis pour la plupart sur des chaises autour des tables garnies de bouteilles de bière et de sucrerie, les fêtards ne se préoccupent pas de ce qui se fait à l`autre bout de la rue. Sur la scène, la chance est donnée à Petit Koffi, humoriste en herbe.
De bonnes affaires
Il a trois minutes pour séduire l`assistance. Après lui, place à Signo Lamas, jeune chanteur reggae qui monte sur scène. A des encablures de l`estrade principale et loin des chapiteaux Vip, le petit commerce s`est développé. Les cabarets de la voie ont été pris d`assaut. Les tenanciers de ces bars ont agrandi leurs espaces en installant des bâches. C`est sous ces abris que les clients sifflent des bouteilles de bière et surtout de la liqueur et du vin. Vendeurs de sandwichs, de poissons ou poulets braisés, se frottent, eux aussi, les mains.
Au Burkina 3, espace de vente de poulet, à 1h 45, les affaires sont bonnes. « Ce sont les derniers poulets qui sont sur le feu. Tout est fini. Nous avons doublé le nombre de volailles que nous avons l`habitude de vendre », se réjouit Ousmane, un des responsables des lieux. Frédéric fait des efforts pour satisfaire sa clientèle. Ce vendeur de sandwich est débordé. « Ajoute un peu d`huile…, y a pas de piment, il faut vite faire… », se plaignent les clients. Le vendeur qui fait habituellement ses affaires aux abords des Mille-maquis, a eu du flair. « Je savais qu`il y allait avoir du monde ici. J`ai donc décidé de venir. Je ne regrette rien car ça marche bien », explique-t-il rayonnant. Avant d`atteindre la foule compacte, au niveau du second écran géant, un autre espace a été aménagé pour la vente de boisson. Là aussi, plusieurs bâches sont dressées. Le lieu est archicomble. Ici, on reçoit les images de la grande scène. Le décor est semblable à celui de la place Solidarité. Les agents du dépôt de boisson qui y est installé, sont débordés. Un camion vient de décharger son contenu.
Mais, la quantité de boisson ne satisfait pas la demande. « Nous avons passé la commande de 1.000 casiers de bière. Mais, nous sommes en rupture de stock. Voyez vous-même le monde. Je me demande comment nous allons faire », nous confie Jean-Marc, vendeur au dépôt. Juste un détour et quelques civilités avec les forces de l`ordre, nous voilà au cœur de la foule. Très discipliné, le public suit à la lettre ce qui se passe sur la scène. Le président du drômican, Adama Dahico, est sur le podium. Extrait des échanges avec le public : « Celui qui vend est un vendeur ; qui chante, un chanteur ; qui corrige, un corrigeur… », se laisse aller le foule. L`ambiance bon enfant au sein de l`assistance est dictée par les forces de l`ordre. « Tout le périmètre est quadrillé », comme l`a promis A`Salfo, commissaire général du festival.
Des box ont été créés pour regrouper les spectateurs et éviter les bousculades. Chaque personne a été fouillée avant d`être logée dans un box. En l`absence de ses supérieurs hiérarchiques, un agent des forces de l`ordre qui a requis l`anonymat, fait une ébauche du système sécuritaire, sans toutefois rentrer dans les détails.
Une sécurité garantie
« Nous sommes le dernier rempart du dispositif. Ce qui est sûr, la sécurité est garantie et chacun peut vaquer tranquillement », lâche-t-il.
Un détachement des sapeurs pompiers militaires fait le guet afin de secourir des personnes mal en point. « Nous avons été sollicités pour évacuer les victimes vers le Samu. Nous avons un médecin parmi nous. Il y a certains festivaliers qui étouffent, d`autres prennent des coups. Nous déplorons un cas d`évanouissement et un blessé léger. Mais, nous ne sommes pas intervenus plus de 10 fois », explique Christian Kouassi, sapeur pompier à l`Office national de la protection civile (Onpc). C`est au milieu de cette foule heureuse, que nous avons pris place, pour suivre le passage des artistes. Toofan, Bill Aka Kora, O`neil Mala, Ismaël Isaac, Yodé et Siro et le groupe Extra Musica. Une belle communion qui a débuté la veille avec de grands noms de la musique africaine et ivoirienne : Sékouba Bambino, Ismaël Lo, Serge Kassy, Aïcha Koné, Soum Bill et le groupe Magic System en featuring avec Mokobé. Des concerts de qualité, avec une bonne sonorisation. Outre les spectacles, il y a eu un cross populaire. Des dons ont été faits à la pouponnière de Yopougon et à l`orphelinat de Bingerville. Trois jours de folie qui a fait rêver la population de la bourgade. « Pour lui dire, qu`on peut naître, grandir à Anoumabo et accéder au sommet », dixit A`Salfo. Une parade accompagnée par la fanfare, a fermé le rideau sur cette troisième édition du Femua, hier dimanche. Bravo les magiciens.
Sanou Amadou (stagiaire)
