Il y a quelques jours j’ai rêvé …d’un stade Félix Houphouët Boigny plein à craquer avec un match de préparation des Eléphants, quinze jours avant la Coupe du monde au Brésil, programmé sous les feux des projecteurs à 18h30. Où la sortie des virtuoses Ivoiriens des vestiaires était attendue avec impatience, où l’apparition des joueurs dans leurs couleurs flambantes déchaînait les clameurs. Où dans la tribune d’honneur, il y avait des dirigeants aussi enthousiastes que leurs supporters, connaisseurs et sportifs, souriants et faisant le show à leur manière. Où dans la tribune de presse, il y avait des commentateurs passionnés et volubiles magnifiant la scène avant le spectacle. Où dans les gradins se mélangeaient Ivoiriens et hôtes, hommes et femmes de bonne famille, tous salariés ou commerçants, venant s’identifier au jeu de leur sélection chérie. Où sur le terrain, la technique et la vitesse, la vélocité et l’intelligence s’exprimaient pleinement par obsession du but adverse. Où le sélectionneur était une figure charismatique du riche terroir national, accompagné d’un collège de camarades, gloires et idoles des jeunes. Après le match, la « national team » rentrait au vert dans un hôtel à quelques encablures du Félicia. Avec des joueurs venus d’Abidjan, de Gagnoa, de Bondoukou, de Bouaflé, de Divo, de Man, d’Alépé… Solides comme des rocs, disciplinés, patriotes, préparant le Mondial à l’Africaine pour jouer comme des Africains avec leurs forces et leurs valeurs. A côté, des parents, avec les vrais repas, l’authentique indigénat. Sans déplacements, sans divagations, cette sélection prenait l’avion charter une fois pour toute avec toute la grande famille élargie, à destination de Rio de Janeiro. La fierté commençait par là, être soi-même. Il n’y avait plus besoin de penser au pays car on était dans le pays. Il n’y avait plus besoin de penser aux parents car on était avec les parents. Il n’y avait plus besoin de penser au jeu car on était dans le jeu. Plus besoin de dormir à Paris ou en Suisse pour être en forme. Il n’y avait plus besoin de parler le Français pour être intelligent... Quelques jours après les Zebia, To Pélé, Ben Fada, Don Pablo, Zé Pop et autres rentraient en démonstration et …éblouissaient le monde. J’ai rêvé…
ebonyfadel1@hotmail.com
ebonyfadel1@hotmail.com