Si dans des pays tels que la France, on fait appel aux enseignants à la retraite pour occuper des postes de vacataires, c’est très souvent le contraire en Côte d’Ivoire. Les profs retraités sollicitent de l’emploi pour joindre les deux bouts. Pourquoi et quels en sont les conséquences ? Notre enquête.
A l’université de Cocody, en moyenne 5 professeurs meurent, chaque année. Cette année, déjà trois enseignants sont décédés, en Médecine, en Lettres modernes et en Psychologie. Le dernier a cassé sa pipe il y a à peine deux semaines. « Nous avons vu 10 enseignants mourir ici à l’université, la même année», témoigne Coulibaly Djakaridja, enseignant en anthropologie. Dans cette vague de décès, il y a très souvent des professeurs très âgés. On se souvient, parmi eux, du Pr Ayenou en pédologie, du Pr Semity en sociologie. Le phénomène se passe au nez et à la barbe des autorités de l’université sans que personne ne trouve d’étrangeté en cela. Bien sûr, les cas de mort sont très souvent naturels (maladies). Mais le fait a toutefois attiré l’attention de quelques enseignants. Ils n’ont pas hésité à avouer que s’ils l’ont remarqué, c’est parce qu’ils ne veulent pas connaître le même sort que leurs camarades défunts.
Le travail malgré la retraite
Ce mardi, sous une averse, l’un d’entre eux a une piste qu’il veut bien partager dans une pièce étroite et mal équipée qui lui sert de bureau. Cette piste, c’est l’âge des enseignants. Cela saute aux yeux… A l’université de Cocody, la moyenne d’âge est de 40 ans. C’est l’un des effectifs les plus vieillissants du système éducatif. Pourquoi ? Sur environ 1.200 enseignants, une centaine est à la retraite mais continue de donner des cours. « Pour les professeurs du rang A, l’âge de la retraite est de 65 et pour ceux du rang B, 62 ans », relève l’enseignant. Ce sont donc des enseignants qui ont presque le troisième âge (Quand on se réfère à l’espérance de vie très bas en Afrique) qui dispensent des cours. Beaucoup se ruent donc vers les universités privées, affirme notre source. Nonobstant, il n’y a pas qu’à l’université que les enseignants continuent d’enseigner même étant à la retraite. PHB, un retraité depuis 4 ans est enseignant dans l’un des établissements de Victor Lobad, à Abidjan. (C’est un nom d’emprunt car l’enseignant veut rester dans l’anonymat). Selon lui, la grande partie des personnes recrutées sont à la retraite dans les établissements Victor Lobad. « Ici, un enseignant à la retraite coûte moins cher, car l’école ne le déclare pas à la Cnps. Outre son salaire, il ne coûte rien d’autre au fondateur», confie-t-il. Il n’y a pas qu’à Victor Loba que le phénomène est courant. La plupart des établissements privés sont concernés. « 80% des enseignants dans ces établissements sont des profs à la fonction publique. Dans ces 80%, 30 à 35% sont retraités », explique Yao Kouadio, le Sg du Syndicat national des employés de l’enseignement privé secondaire de Côte d’Ivoire (Syneepsci). C’est pour lui, l’une des plaies de l’enseignement secondaire. « Allez-y dans des établissements tels que Tano Namanko, William Ponty, il y a assez de retraités qui donnent des cours. A Lama Fofana, à Yopougon, « nouveau-quartier », c’est même un proviseur à la retraite qui est directeur des études », confie-t-il. Il est en principe interdit, ajoute M. Kouadio, d’employer ces personnes retraitées alors qu’il y a des jeunes chômeurs qui cherchent à enseigner. « Non seulement nous sommes contre ce fait mais, plus encore, nous sommes contre le fait que des enseignants du public donnent des cours dans les établissements privés ». Il n’est pas le seul hérissé contre le phénomène. « Après les enseignants du public qui viennent prendre 20 heures au privé, il faut que des retraités viennent s’y mettre », s’offusque Soumahoro Vassiriky, enseignant au privé. Soro Mamadou, porte-parole du Syndicat national des enseignants du second degré de Côte d’Ivoire (Synesci) affirme qu’à leur niveau, des dispositions vont être prises pour dénoncer cela. En attendant, le phénomène prend de l’ampleur. Et ce n’est pas sans raison.
Traoré Flavien pense que le cas est particulier à l’université. Au campus de Cocody, plusieurs facultés existent où trouver des enseignants compétents pour remplacer ceux qui vont à la retraite demeure une tâche difficile, voire mission impossible. «On est obligé de maintenir ces enseignants-là même quand ils sont à la retraite, explique-t-il. Nous sommes en train d’écrire au gouvernement pour qu’il prenne un arrêté qui va permettre d’engager des enseignants retraités qui pourront dispenser des cours sous contrat à l’université ». Mais, en dehors de ces cas, il faut considérer que plusieurs enseignants sont partis dans des conditions de retraite miséreuses, selon Coulibaly Djakaridja. Jusqu’en 2008, où des améliorations ont été constatées au niveau du traitement salarial, ces enseignants étaient payés entre 300.000 Fcfa et 400.000 Fcfa. « Imaginez un peu les conditions dans lesquelles beaucoup sont partis à la retraite», indique l’anthropologue. Ce qui fait, dit-il, que 95% des enseignants retraités sont encore dans le système. Bon nombre d’entre eux ont besoin de travailler encore pour assurer une bonne retraite.
La plaie de l’enseignement
La pension ne suffit pas. Le choix de ces enseignants est loin d’être un luxe, selon M. Coulibaly. « En Europe ou aux Etats-Unis, les professeurs à la retraite sont rappelés, par nécessité. Mais ils ont de si bonnes conditions de travail qu’ils vivent longtemps. Parce qu’il est démontré que plus vous faites un travail intellectuel intense, plus vous vivez longtemps. Mais en Côte d’Ivoire, les conditions de travail sont si lamentables que c’est l’effet contraire que cela produit», explique-t-il. Pour lui, plusieurs professeurs retraités décédés à l’université n’ont pas véritablement eu une retraite épanouissante. Et ce sont les mauvaises conditions de travail qui tuent dans cette école. «Nous l’avons vu. Ces professeurs retraités étaient obligés de donner des cours même très âgés ». Pourquoi ? Une seule raison : le salaire est petit. Si la Coordination nationale des enseignants du supérieur et des chercheurs (Cnec) a lutté pour améliorer la situation salariale des enseignants et améliorer par la même occasion leur condition de travail, elle n’a pu aider les enseignants déjà proches de la retraite. Hélas ! Avec un salaire d’environ 300.000 Fcfa, impossible de bien préparer l’ « après travail ». « Ils ont comme pension 60 à 70% de leurs salaires, et si leurs femmes ne travaillent pas, ils sont obligés de revenir donner des cours », explique Traoré Flavien. Quand ces enseignants sont malades, il faut craindre le pire. «Quelquefois, ce n’est pas la gravité de la maladie, qui les tue c’est souvent parce que le monsieur lui-même est démuni. Comment pouvez-vous comprendre que sur 1.200 enseignants à l’université de Cocody, seulement une centaine a une assurance-maladies. Nous avons proposé une souscription de 80.000 Fcfa par an mais pas plus de 20% ont adhéré », se désole-t-il. Il dit avoir vu de grand maître d’université se retrouver à l’hôpital sans moyen parce qu’ils n’ont pas d’assurance-maladie. Si seulement le problème s’arrêtait-là... Ces enseignants qui viennent donner des cours malgré leur âge avancé, sont exposés à plusieurs maladies. Parmi lesquelles, l’hypertension, les accidents vasculaires cérébraux. On se souvient de ces propos du Pr Diawara Adama, enseignant à l’université de Cocody lors de son analyse de la politique des heures complémentaires parue dans Nord-sud quotidien : « Physiquement affaiblis et en permanence stressés, les enseignants sont fréquemment victimes de maladies telles que l’hypertension artérielle. Ces dernières années, de nombreux enseignants du supérieur public ont ainsi perdu la vie à la tâche ». D’autres enseignants comme lui sont écœurés. «Si on a prévu l’âge de la retraite à 65 ans, cela veut dire qu’au-delà de cet âge, il devient dangereux de travailler», explique un professeur du département de Sociologie.
Salaires insuffisants
Au secondaire, les enseignants retraités ont les mêmes soucis que leurs aînés de l’université. Si dans plusieurs établissements privés, ce sont les responsables qui font appel aux retraités, dans le plus grand des cas, ces enseignants retraités vont chercher du boulot. « Vous connaissez le problème de l’Afrique. Lorsque vous avez une famille nombreuse, la retraite vous surprend toujours. A fortiori si vous êtes mal payé », explique l’un de ces enseignants à Victor Lobad. Il suffit, selon lui, de regarder le traitement salarial d’un enseignant du secondaire pour les comprendre. Peu importe. Que ce soit au sein du Synesci, du Syneepsci ou des autres syndicats du milieu, on est à pied d’œuvre pour éradiquer le phénomène de l’enseignement secondaire. « Au supérieur, on peut comprendre qu’un professeur revienne donner des cours. Parce dans ce système, plus vous vieillissez, plus vous gagnez en expérience. Mais c’est intolérable qu’au secondaire un professeur retraité continue de donner des cours parce qu’il a mal préparé sa retraite », ajoute un membre du Syneepsci. Quelquefois, poursuit-il, c’est le rendement qui s’en trouve affecté. Parce qu’un professeur à la retraite ne dispense pas le cours avec le même entrain qu’un prof en plein exercice. « C’est pour cela que nous devons lutter contre cela. Mais il risque d’être trop tard quand nous viendrons à bout du phénomène». Car, il ressort des différents témoignages que, par an, des dizaines d’enseignants retraités du secondaire meurent dans ces conditions, du fait de l’épuisement. Pour bon nombre d’entre eux, ce travail supplémentaire a plus servi à nuire qu’à aider.
Cependant, au vu de tout ce qu’on a pu constater, il mérite de se poser cette question: ont-ils le choix ?
Raphaël Tanoh
A l’université de Cocody, en moyenne 5 professeurs meurent, chaque année. Cette année, déjà trois enseignants sont décédés, en Médecine, en Lettres modernes et en Psychologie. Le dernier a cassé sa pipe il y a à peine deux semaines. « Nous avons vu 10 enseignants mourir ici à l’université, la même année», témoigne Coulibaly Djakaridja, enseignant en anthropologie. Dans cette vague de décès, il y a très souvent des professeurs très âgés. On se souvient, parmi eux, du Pr Ayenou en pédologie, du Pr Semity en sociologie. Le phénomène se passe au nez et à la barbe des autorités de l’université sans que personne ne trouve d’étrangeté en cela. Bien sûr, les cas de mort sont très souvent naturels (maladies). Mais le fait a toutefois attiré l’attention de quelques enseignants. Ils n’ont pas hésité à avouer que s’ils l’ont remarqué, c’est parce qu’ils ne veulent pas connaître le même sort que leurs camarades défunts.
Le travail malgré la retraite
Ce mardi, sous une averse, l’un d’entre eux a une piste qu’il veut bien partager dans une pièce étroite et mal équipée qui lui sert de bureau. Cette piste, c’est l’âge des enseignants. Cela saute aux yeux… A l’université de Cocody, la moyenne d’âge est de 40 ans. C’est l’un des effectifs les plus vieillissants du système éducatif. Pourquoi ? Sur environ 1.200 enseignants, une centaine est à la retraite mais continue de donner des cours. « Pour les professeurs du rang A, l’âge de la retraite est de 65 et pour ceux du rang B, 62 ans », relève l’enseignant. Ce sont donc des enseignants qui ont presque le troisième âge (Quand on se réfère à l’espérance de vie très bas en Afrique) qui dispensent des cours. Beaucoup se ruent donc vers les universités privées, affirme notre source. Nonobstant, il n’y a pas qu’à l’université que les enseignants continuent d’enseigner même étant à la retraite. PHB, un retraité depuis 4 ans est enseignant dans l’un des établissements de Victor Lobad, à Abidjan. (C’est un nom d’emprunt car l’enseignant veut rester dans l’anonymat). Selon lui, la grande partie des personnes recrutées sont à la retraite dans les établissements Victor Lobad. « Ici, un enseignant à la retraite coûte moins cher, car l’école ne le déclare pas à la Cnps. Outre son salaire, il ne coûte rien d’autre au fondateur», confie-t-il. Il n’y a pas qu’à Victor Loba que le phénomène est courant. La plupart des établissements privés sont concernés. « 80% des enseignants dans ces établissements sont des profs à la fonction publique. Dans ces 80%, 30 à 35% sont retraités », explique Yao Kouadio, le Sg du Syndicat national des employés de l’enseignement privé secondaire de Côte d’Ivoire (Syneepsci). C’est pour lui, l’une des plaies de l’enseignement secondaire. « Allez-y dans des établissements tels que Tano Namanko, William Ponty, il y a assez de retraités qui donnent des cours. A Lama Fofana, à Yopougon, « nouveau-quartier », c’est même un proviseur à la retraite qui est directeur des études », confie-t-il. Il est en principe interdit, ajoute M. Kouadio, d’employer ces personnes retraitées alors qu’il y a des jeunes chômeurs qui cherchent à enseigner. « Non seulement nous sommes contre ce fait mais, plus encore, nous sommes contre le fait que des enseignants du public donnent des cours dans les établissements privés ». Il n’est pas le seul hérissé contre le phénomène. « Après les enseignants du public qui viennent prendre 20 heures au privé, il faut que des retraités viennent s’y mettre », s’offusque Soumahoro Vassiriky, enseignant au privé. Soro Mamadou, porte-parole du Syndicat national des enseignants du second degré de Côte d’Ivoire (Synesci) affirme qu’à leur niveau, des dispositions vont être prises pour dénoncer cela. En attendant, le phénomène prend de l’ampleur. Et ce n’est pas sans raison.
Traoré Flavien pense que le cas est particulier à l’université. Au campus de Cocody, plusieurs facultés existent où trouver des enseignants compétents pour remplacer ceux qui vont à la retraite demeure une tâche difficile, voire mission impossible. «On est obligé de maintenir ces enseignants-là même quand ils sont à la retraite, explique-t-il. Nous sommes en train d’écrire au gouvernement pour qu’il prenne un arrêté qui va permettre d’engager des enseignants retraités qui pourront dispenser des cours sous contrat à l’université ». Mais, en dehors de ces cas, il faut considérer que plusieurs enseignants sont partis dans des conditions de retraite miséreuses, selon Coulibaly Djakaridja. Jusqu’en 2008, où des améliorations ont été constatées au niveau du traitement salarial, ces enseignants étaient payés entre 300.000 Fcfa et 400.000 Fcfa. « Imaginez un peu les conditions dans lesquelles beaucoup sont partis à la retraite», indique l’anthropologue. Ce qui fait, dit-il, que 95% des enseignants retraités sont encore dans le système. Bon nombre d’entre eux ont besoin de travailler encore pour assurer une bonne retraite.
La plaie de l’enseignement
La pension ne suffit pas. Le choix de ces enseignants est loin d’être un luxe, selon M. Coulibaly. « En Europe ou aux Etats-Unis, les professeurs à la retraite sont rappelés, par nécessité. Mais ils ont de si bonnes conditions de travail qu’ils vivent longtemps. Parce qu’il est démontré que plus vous faites un travail intellectuel intense, plus vous vivez longtemps. Mais en Côte d’Ivoire, les conditions de travail sont si lamentables que c’est l’effet contraire que cela produit», explique-t-il. Pour lui, plusieurs professeurs retraités décédés à l’université n’ont pas véritablement eu une retraite épanouissante. Et ce sont les mauvaises conditions de travail qui tuent dans cette école. «Nous l’avons vu. Ces professeurs retraités étaient obligés de donner des cours même très âgés ». Pourquoi ? Une seule raison : le salaire est petit. Si la Coordination nationale des enseignants du supérieur et des chercheurs (Cnec) a lutté pour améliorer la situation salariale des enseignants et améliorer par la même occasion leur condition de travail, elle n’a pu aider les enseignants déjà proches de la retraite. Hélas ! Avec un salaire d’environ 300.000 Fcfa, impossible de bien préparer l’ « après travail ». « Ils ont comme pension 60 à 70% de leurs salaires, et si leurs femmes ne travaillent pas, ils sont obligés de revenir donner des cours », explique Traoré Flavien. Quand ces enseignants sont malades, il faut craindre le pire. «Quelquefois, ce n’est pas la gravité de la maladie, qui les tue c’est souvent parce que le monsieur lui-même est démuni. Comment pouvez-vous comprendre que sur 1.200 enseignants à l’université de Cocody, seulement une centaine a une assurance-maladies. Nous avons proposé une souscription de 80.000 Fcfa par an mais pas plus de 20% ont adhéré », se désole-t-il. Il dit avoir vu de grand maître d’université se retrouver à l’hôpital sans moyen parce qu’ils n’ont pas d’assurance-maladie. Si seulement le problème s’arrêtait-là... Ces enseignants qui viennent donner des cours malgré leur âge avancé, sont exposés à plusieurs maladies. Parmi lesquelles, l’hypertension, les accidents vasculaires cérébraux. On se souvient de ces propos du Pr Diawara Adama, enseignant à l’université de Cocody lors de son analyse de la politique des heures complémentaires parue dans Nord-sud quotidien : « Physiquement affaiblis et en permanence stressés, les enseignants sont fréquemment victimes de maladies telles que l’hypertension artérielle. Ces dernières années, de nombreux enseignants du supérieur public ont ainsi perdu la vie à la tâche ». D’autres enseignants comme lui sont écœurés. «Si on a prévu l’âge de la retraite à 65 ans, cela veut dire qu’au-delà de cet âge, il devient dangereux de travailler», explique un professeur du département de Sociologie.
Salaires insuffisants
Au secondaire, les enseignants retraités ont les mêmes soucis que leurs aînés de l’université. Si dans plusieurs établissements privés, ce sont les responsables qui font appel aux retraités, dans le plus grand des cas, ces enseignants retraités vont chercher du boulot. « Vous connaissez le problème de l’Afrique. Lorsque vous avez une famille nombreuse, la retraite vous surprend toujours. A fortiori si vous êtes mal payé », explique l’un de ces enseignants à Victor Lobad. Il suffit, selon lui, de regarder le traitement salarial d’un enseignant du secondaire pour les comprendre. Peu importe. Que ce soit au sein du Synesci, du Syneepsci ou des autres syndicats du milieu, on est à pied d’œuvre pour éradiquer le phénomène de l’enseignement secondaire. « Au supérieur, on peut comprendre qu’un professeur revienne donner des cours. Parce dans ce système, plus vous vieillissez, plus vous gagnez en expérience. Mais c’est intolérable qu’au secondaire un professeur retraité continue de donner des cours parce qu’il a mal préparé sa retraite », ajoute un membre du Syneepsci. Quelquefois, poursuit-il, c’est le rendement qui s’en trouve affecté. Parce qu’un professeur à la retraite ne dispense pas le cours avec le même entrain qu’un prof en plein exercice. « C’est pour cela que nous devons lutter contre cela. Mais il risque d’être trop tard quand nous viendrons à bout du phénomène». Car, il ressort des différents témoignages que, par an, des dizaines d’enseignants retraités du secondaire meurent dans ces conditions, du fait de l’épuisement. Pour bon nombre d’entre eux, ce travail supplémentaire a plus servi à nuire qu’à aider.
Cependant, au vu de tout ce qu’on a pu constater, il mérite de se poser cette question: ont-ils le choix ?
Raphaël Tanoh