Accusé de tous les péchés d’Israël par les supporters ivoiriens en terre sud-africaine, il y a quelques semaines, le tour opérateur ivoirien « African Village » est sorti de son long silence. Hier, à l’hôtel du district du Plateau, son premier responsable, Jean-Marcel Tapé, entouré de son avocat, Me Koné et de son assistant, Tagro, a dit sa part de vérité. Dans un langage dénué de passion, le consultant en commerce international, Jean-Marcel Tapé, a éclairé les lanternes. Et il a convaincu. « Les Ivoiriens sont écœurés pour tout ce qui s’est passé en Afrique du Sud. En tant que premier responsable d’ « African Village», je veux éclairer le peuple qui a le droit de savoir… ». Pour un éclairage, nous avons été (bien) servis. « Il y a eu un appel d’offres et nous avons été retenus. Le ministère de la jeunesse, du sport et de la salubrité urbaine nous a payé un milliard 208 millions de francs Cfa. A ce jour, nous avons encaissé un milliard 200 millions de francs Cfa. Notre mission était de transporter 200 supporters VIP au Mondial. Notre cahier de charges ? Le billet d’avion aller-retour en classe économique (ou business), un séjour de 14 jours dans un hôtel 2 étoiles (ou 3) avec petit déjeuner, le transport terrestre, les frais de visas (35.000 F Cfa), l’assurance, le porte-monnaie électronique et l’accès au village pour assister aux concerts. Tout allait bien jusqu’à ce que le comité national de soutien aux Eléphants (CNSE) qui avait choisi un autre tour opérateur (nigérian) pour « ses » supporters soit obligé de se rabattre sur « African Village ». Il faut dire ce tour opérateur nigérian n’avait pas de tickets et suffisamment de chambres. S’engagent de nouvelles négociations à 3 semaines du Mondial. Voilà comment nous nous sommes retrouvés devant les problèmes. Finalement, nous avons convoyés 467 Ivoiriens. On nous reproche de ne pas avoir offert les 3 repas quotidiens. Mais cela n’était pas notre rôle. Dans les packages Privilège (6 millions 560 mille F Cfa) et Passion (2,3 millions F Cfa) que nous proposions, seul le petit déjeuner était pris en compte. Voilà pour l’histoire. Si « African Village » a accepté de sauver le CNSE, c’est simplement par « devoir patriotique », a juré Jean-Marcel Tapé. Et de répéter « Un Mondial ne se paie pas à la facture. Il se préfinance… ». Pour l’avenir.
Guy-Florentin Yaméogo
Guy-Florentin Yaméogo
