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Coulisses Publié le mercredi 25 août 2010 | Nord-Sud

Droits de l’Homme : La Cndhci dénonce “des cas de torture avérés” commis par des Fds

© Nord-Sud Par Emma
1er mai - Les travailleurs présentent leurs doléances au président Laurent Gbagbo
Samedi 1er mai 2010. Abidjan, Palais présidentiel du Plateau. Le président Gbagbo assiste au défilé des travailleurs et à la présentation de leurs doléances. Photo: Mme Victorine Wodié
Savez-vous pourquoi des citoyens, contrairement à ce qui devrait être, se sentent en insécurité lorsqu’ils sont en face de certains éléments des Forces de défense et de sécurité (Fds) ? Eh bien, c’est parce que ces derniers n’hésitent pas, souventes fois, à user de la violence contre eux. Cela est déjà su ? Mais venant de la Commission nationale des droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (Cndhci), ça mérite qu’on s’y attarde. En effet, présentant, hier, au Conseil économique et social, le rapport 2009 de son institution sur l’état des droits de l’Homme en Côte d’Ivoire, Victorine Wodié a soutenu, au volet relatif aux droits civils et politiques, que « des cas de tortures avérés (sont) commis par certains éléments relevant d’unités spécialisées des Forces de défense et de sécurité sur des personnes soupçonnées d’atteinte à la sûreté de l’Etat ». A titre d’illustration, les cas de K.S. et de L.O. présentés de la page 17 à 20 du document de 134 pages. Ces derniers ont été arrêtés le 12 septembre 2009 par des éléments du Centre de commandement des opérations de sécurité (Cecos) qui les accusaient de préparer des actions subversives en vue de porter atteinte à la sûreté de l’Etat. Pendant deux jours, ils ont été torturés. K.S. a été brûlé au fer à repasser (les marques sont visibles selon le rapport) et L.O. se plaint de saigner « depuis lors, de l’anus ». Selon Victorine Wodié, les violations des droits de l’Homme avec notamment des atteintes à la vie, à la liberté de circulation, comme en témoignent les nombreux rackets, ont été exacerbés par la crise. Ce rapport, le deuxième de la commission après celui de 2008, révèle que la situation sociopolitique est marquée par la non-effectivité de l’Etat dans les zones Centre, Nord et Ouest, la difficile réalisation du processus électoral et la mise à mal de l’autorité de l’Etat. Dans ces zones où le Centre de commandement intégré n’est pas véritablement déployé, la commission dénonce « une violation massive des droits de l’Homme qui, du reste, n’est pas particulière à ces zones ». Les droits économiques, sociaux et culturels de la population n’échappent pas, selon l’ancienne ministre des droits de l’Homme, aux effets pervers de la crise. « La pauvreté s’est davantage accentuée au sein de la population (…) Nombre de ménages n’arrivent ni à se nourrir correctement ni à se loger décemment », a décrié Victorine Wodié. Elle a confié qu’au cours de l’année écoulée, la commission a reçu 232 requêtes dont la quasi-totalité provient du district d’Abidjan. Pour améliorer l’état des droits de l’Homme en Côte d’Ivoire, la Cndhci a fait des recommandations : réviser sa composition en excluant les groupements et partis politiques, accroître ses ressources financières en vue de la rendre financièrement indépendante. Il a également été demandé à l’Etat de veiller à l’application de la bonne gouvernance par la moralisation hardie de la vie publique, de dédommager les victimes de la crise sociopolitique et de tout mettre en œuvre pour l’organisation des élections dans les meilleurs délais.

Bamba K. Inza
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