D’un pas lent et respectueux, Abdoulaye Ouédraogo le responsable de Agir de Guibéroua plutôt que de voir en chien de faïence son alter ego du Sizang de Korhogo – Miezan Kouadio – se rapproche et s’incline : « Petit frère, mes respects. Grâce à vous et à toutes ces personnes, varietoscope vit toujours». Ces civilités ont lieu dans l’ambiance des prestations du 5è groupe, le Diewama d’Abengourou, le dimanche 12 septembre, jour de la finale de varietoscope 2010. Mais, Miezan plus connu sous le nom d’artiste DJ Volcano est évasif même s’il prend la peine de répondre « merci ». Il vient d’avoir une empoignade musclée dans le périmètre de la régie avec un des proches de Touré Ahmed Boua, le parrain de Génération Espoir de Kolia. Ce spectateur reproche à Volcano d’être la cause du malheur de Kolia qui ne pourra mériter que le 5è rang au classement. Les poulains de Touré Ahmed Boua n’ont pu s’exprimer sur le morceau au choix – dernière prestation – parce que le CD remis au technicien de la régie crachait au point d’abrèger malheureusement la participation de Kolia.
DJ Volcano propose, la technique dispose
« C’est le même CD qu’on a essayé le matin de la finale. Il y a des accidents. L’homme propose et la technique dispose. Je mets cela sur le compte de la technique. Que les gens arrêtent de raconter des choses», fait entendre le chorégraphe Volcano qui rappelle qu’un groupe encadré jusqu’en finale ne peut être boycotté à ce stade de la compétition. Par ailleurs, celui qui risque de perdre gros, c’est bien lui DJ Volcano. « On a travaillé à crédit avec Kolia et voilà ce que cela a donné. J’ai travaillé sur fonds propre dans l’espoir que le Boss m’appelle pour me remettre ce qu’il me doit », espère le chorégraphe. Contacté par Touré Ahmed Boua [le Boss] pour encadrer Génération Espoir de Kolia, le chorégraphe « après discussions » va financer sur fonds propre, comme lui recommande le parrain de Kolia, le nécessaire pour le groupe. A la période de la « discussion », Touré Ahmed étant en mission hors de la Côte d’Ivoire, il est convenu de le régler dès son retour.
« Aujourd’hui (Ndlr, dimanche), si Kolia est en train de gagner, c’est beaucoup d’honneurs pour moi parce que le groupe ou plutôt Touré Ahmed Boua me doit de l’argent. Mon combat est donc que le groupe gagne. En cas de défaite de Kolia, il peut se rétracter », craint le chorégraphe. Avec ses « maigres moyens » Volcano a permis au groupe repêché d’être à la finale grâce à une place de meilleur 3è lors de la demi-finale devant Lepin Minié d’Alépé. « Comme j’ai pour habitude de dire, qui paie vite, travaille vite. Tout le monde s’est plaint que l’argent ne soit pas vite arrivé aux phases finales», dévoile Volcano. Cependant, pour masquer les carences, le chorégraphe met plus en avant le côté spectacle pour émerveiller et donner plus de chance à Kolia. Mais, le chorégraphe qui a bien du mal à produire deux jeux de tenues différentes pour conforter Kolia emprunte à Korhogo des tenues pour compenser le manque du côté des poulains de Touré Ahmed Boua. Cela saute aux yeux du public. Dans un environnement fait de rivalité, Volcano réussit cette passe parce qu’il est aussi le chorégraphe de Sizang de Korhogo.
Une finale entre deux
C’est lors d’une émission ‘’Tonnerre’’ dans la région du Poro que le DJ Volcano impressionne, par sa chorégraphie, les représentants d’Issa Malick qui vont lui confier l’encadrement de Sizang de Korhogo pour relever le niveau à Varietoscope. Si Volcano arrive à suivre les deux groupes, il dit opter pour un travail d’ouverture. « La jeune génération ayant plus d’inspiration », le chorégraphe accepte les idées de ceux qu’il encadre. Aussi soumet-il son travail à Théo, un membre du ballet national, pour un regard professionnel. « Ce n’est pas comme d’autres chorégraphes qui montent leur propre spectacle du début à la fin », précise Volcano, ex-danseur à Varitoscope et chorégraphe à Wozo Vacances.
Si dans le public, ils ont été nombreux à ne pas comprendre le morceau au choix de Korhogo, des spectateurs n’ont pas été emballés par le rythme de Soro Ngana version DJ Volcano. Car à la musique de Soro Ngana, le DJ qui dit aimer « les choses bizarres » et son ingénieur du son font un mixage pour satisfaire le public. « Avant le jury, le public doit être satisfait. Il faut des breaks pour permettre des entrées et sorties…Pourtant, au nord, le rythme est lent, il n’y a pas d’artistes appropriés pour faire Varietoscope », justifie-t-il son choix musical. Cependant, il s’est dit déçu de la finale qui lui a rappelé une première manche, du fait du faible niveau. « Voici pourquoi tout le monde voit Guibéroua et Korhogo. Il y aurait dû avoir un suspens », a-t-il souhaité.
Agir de Guibéroua,
l’Academy dance de
Varietoscope
Guibéroua, c’est un ensemble façonné par Abdoulaye Ouédraogo qui apporte aux jeunes son expérience riche de 24 ans à varietoscope. Aboulaye est un artiste comédien au sein de la compagnie nationale de théâtre de Côte d’Ivoire et est, aujourd’hui, de ceux qu’on appelle les « vétérans » de varietoscope. Son rival pour l’édition 2010, c’est Korhogo, avoue-t-il. « Mais je souhaite être le premier. En tant qu’artiste, il faut respecter l’adversaire », dit humblement le responsable de Agir de Guibéroua avant le sacre. L’histoire d’Aboulaye Ouédraogo – tout comme certains de ses amis devenus vétérans de varietoscope – avec l’émission de vacances de la RTI remonte à 1986, avec le Gede d’Abobo, le groupe avec lequel il commence varietoscope. Il poursuit avec le Walewako de Grand-Lahou, le Gnansouman de Tiassalé et depuis 2009, c’est lui le responsable de agir de Guibéroua. Un groupe académique. « Ce groupe travaille ensemble depuis 7 ou 8 ans, depuis Wozo vacances. Nous avons une académie, un centre de formation à Abobo », précise Abdoulaye Ouédraogo. Dans cette commune, il est animateur culturel dans le collège qui sert de centre pour le groupe et transmet aux jeunes son savoir. Un sacerdoce. Fier d’un parcours « concluant » à varietoscope, il rappelle que des encadreurs de Yedowadjou de Béoumi, également en finale – classé 3è – ont été avec lui membres du Gede d’Abobo. « Comme il fallait changer d’air, certains sont partis. Aujourd’hui, ceux-ci font le bonheur de tous les groupes à varietoscope où 90% des encadreurs viennent de la commune d’Abobo », se réjouit l’artiste Abdoulaye Ouédraogo. Parmi ceux qui font le bonheur des groupes, il faut ajouter des mains généreuses et discrètes.
Après les différentes prestations de Diewama d’Abengourou, la prière est au rendez-vous. On invoque le Seigneur pour permettre à Abengourou un résultat favorable. Mais, c’est Béoumi (200/350 points) qui prend place sur la 3è marche du podium quand Abengourou suit avec 183 points. Il faut indiquer que c’est en quatre jours que les jeunes d’Abengourou mettent en scène l’histoire de la Reine Ranavalona 1er de Madagascar, un fait historique différent de celui de la demi-finale. « On nous a demandé de changer le fait », confie Mongbéi Sébastien, le metteur en scène du groupe. Auteur dramaturge, Sébastien est un des élèves de Sidiki Bakaba. Son parcours à varietoscope se conjugue avec l’histoire de certains groupes qui ont marqué varietoscope dont Affoubenou de Sakassou. En 1996, il est narrateur quand il débute à varietoscope et est désigné meilleur plus d’une fois. Après son passage avec un groupe de Bangolo en 2001, Sébastien décide de se consacrer au métier de metteur en scène. Diewama d’Abengourou dont certaines langues attribuaient le sponsoring sans partage à Mohamed Salamé, n’a pas gravi les marches sans difficultés. « La seule personne qui nous venait en aide, c’est Mohamed Salamé qui nous remettait 250.000 Fcfa chaque fois que nous franchissions une manche. C’était sa contribution en tant que fils de la région », souligne Sébastien qui a déploré le manque de soutien des autres cadres de la région du Moyen-Comé. « On a eu des problèmes, il n’y a eu personne d’autres pour aider le groupe. Celui qui a le plus investi, c’est le chorégraphe », fait remarquer Sébastien. Le chorégraphe c’est Obou Eric César qui ne remue pas le couteau dans la plaie même si en son absence de la Côte d’Ivoire [il effectue un voyage en Chine pour prester avec l’artiste Orentchy et une troupe de danse], les jeunes ont du mal à être assidus aux répétitions. « Nous disons merci à Dieu. C’est lui qui a permis que tout cela puisse arriver », explique Eric. Copté par un certain Firmin, le défi pour lui a été plus ou moins atteint après avoir pu propulser en avant Diewama d’Abengourou qui n’avait pas participé depuis des années à Varietoscope.
L’année prochaine, dans le souci de changer d’air comme dit Abdoulaye Ouédraogo, ces encadreurs pourront apporter leurs expériences à d’autres groupes ou démontrer leur fidélité à un groupe
Koné Saydoo
DJ Volcano propose, la technique dispose
« C’est le même CD qu’on a essayé le matin de la finale. Il y a des accidents. L’homme propose et la technique dispose. Je mets cela sur le compte de la technique. Que les gens arrêtent de raconter des choses», fait entendre le chorégraphe Volcano qui rappelle qu’un groupe encadré jusqu’en finale ne peut être boycotté à ce stade de la compétition. Par ailleurs, celui qui risque de perdre gros, c’est bien lui DJ Volcano. « On a travaillé à crédit avec Kolia et voilà ce que cela a donné. J’ai travaillé sur fonds propre dans l’espoir que le Boss m’appelle pour me remettre ce qu’il me doit », espère le chorégraphe. Contacté par Touré Ahmed Boua [le Boss] pour encadrer Génération Espoir de Kolia, le chorégraphe « après discussions » va financer sur fonds propre, comme lui recommande le parrain de Kolia, le nécessaire pour le groupe. A la période de la « discussion », Touré Ahmed étant en mission hors de la Côte d’Ivoire, il est convenu de le régler dès son retour.
« Aujourd’hui (Ndlr, dimanche), si Kolia est en train de gagner, c’est beaucoup d’honneurs pour moi parce que le groupe ou plutôt Touré Ahmed Boua me doit de l’argent. Mon combat est donc que le groupe gagne. En cas de défaite de Kolia, il peut se rétracter », craint le chorégraphe. Avec ses « maigres moyens » Volcano a permis au groupe repêché d’être à la finale grâce à une place de meilleur 3è lors de la demi-finale devant Lepin Minié d’Alépé. « Comme j’ai pour habitude de dire, qui paie vite, travaille vite. Tout le monde s’est plaint que l’argent ne soit pas vite arrivé aux phases finales», dévoile Volcano. Cependant, pour masquer les carences, le chorégraphe met plus en avant le côté spectacle pour émerveiller et donner plus de chance à Kolia. Mais, le chorégraphe qui a bien du mal à produire deux jeux de tenues différentes pour conforter Kolia emprunte à Korhogo des tenues pour compenser le manque du côté des poulains de Touré Ahmed Boua. Cela saute aux yeux du public. Dans un environnement fait de rivalité, Volcano réussit cette passe parce qu’il est aussi le chorégraphe de Sizang de Korhogo.
Une finale entre deux
C’est lors d’une émission ‘’Tonnerre’’ dans la région du Poro que le DJ Volcano impressionne, par sa chorégraphie, les représentants d’Issa Malick qui vont lui confier l’encadrement de Sizang de Korhogo pour relever le niveau à Varietoscope. Si Volcano arrive à suivre les deux groupes, il dit opter pour un travail d’ouverture. « La jeune génération ayant plus d’inspiration », le chorégraphe accepte les idées de ceux qu’il encadre. Aussi soumet-il son travail à Théo, un membre du ballet national, pour un regard professionnel. « Ce n’est pas comme d’autres chorégraphes qui montent leur propre spectacle du début à la fin », précise Volcano, ex-danseur à Varitoscope et chorégraphe à Wozo Vacances.
Si dans le public, ils ont été nombreux à ne pas comprendre le morceau au choix de Korhogo, des spectateurs n’ont pas été emballés par le rythme de Soro Ngana version DJ Volcano. Car à la musique de Soro Ngana, le DJ qui dit aimer « les choses bizarres » et son ingénieur du son font un mixage pour satisfaire le public. « Avant le jury, le public doit être satisfait. Il faut des breaks pour permettre des entrées et sorties…Pourtant, au nord, le rythme est lent, il n’y a pas d’artistes appropriés pour faire Varietoscope », justifie-t-il son choix musical. Cependant, il s’est dit déçu de la finale qui lui a rappelé une première manche, du fait du faible niveau. « Voici pourquoi tout le monde voit Guibéroua et Korhogo. Il y aurait dû avoir un suspens », a-t-il souhaité.
Agir de Guibéroua,
l’Academy dance de
Varietoscope
Guibéroua, c’est un ensemble façonné par Abdoulaye Ouédraogo qui apporte aux jeunes son expérience riche de 24 ans à varietoscope. Aboulaye est un artiste comédien au sein de la compagnie nationale de théâtre de Côte d’Ivoire et est, aujourd’hui, de ceux qu’on appelle les « vétérans » de varietoscope. Son rival pour l’édition 2010, c’est Korhogo, avoue-t-il. « Mais je souhaite être le premier. En tant qu’artiste, il faut respecter l’adversaire », dit humblement le responsable de Agir de Guibéroua avant le sacre. L’histoire d’Aboulaye Ouédraogo – tout comme certains de ses amis devenus vétérans de varietoscope – avec l’émission de vacances de la RTI remonte à 1986, avec le Gede d’Abobo, le groupe avec lequel il commence varietoscope. Il poursuit avec le Walewako de Grand-Lahou, le Gnansouman de Tiassalé et depuis 2009, c’est lui le responsable de agir de Guibéroua. Un groupe académique. « Ce groupe travaille ensemble depuis 7 ou 8 ans, depuis Wozo vacances. Nous avons une académie, un centre de formation à Abobo », précise Abdoulaye Ouédraogo. Dans cette commune, il est animateur culturel dans le collège qui sert de centre pour le groupe et transmet aux jeunes son savoir. Un sacerdoce. Fier d’un parcours « concluant » à varietoscope, il rappelle que des encadreurs de Yedowadjou de Béoumi, également en finale – classé 3è – ont été avec lui membres du Gede d’Abobo. « Comme il fallait changer d’air, certains sont partis. Aujourd’hui, ceux-ci font le bonheur de tous les groupes à varietoscope où 90% des encadreurs viennent de la commune d’Abobo », se réjouit l’artiste Abdoulaye Ouédraogo. Parmi ceux qui font le bonheur des groupes, il faut ajouter des mains généreuses et discrètes.
Après les différentes prestations de Diewama d’Abengourou, la prière est au rendez-vous. On invoque le Seigneur pour permettre à Abengourou un résultat favorable. Mais, c’est Béoumi (200/350 points) qui prend place sur la 3è marche du podium quand Abengourou suit avec 183 points. Il faut indiquer que c’est en quatre jours que les jeunes d’Abengourou mettent en scène l’histoire de la Reine Ranavalona 1er de Madagascar, un fait historique différent de celui de la demi-finale. « On nous a demandé de changer le fait », confie Mongbéi Sébastien, le metteur en scène du groupe. Auteur dramaturge, Sébastien est un des élèves de Sidiki Bakaba. Son parcours à varietoscope se conjugue avec l’histoire de certains groupes qui ont marqué varietoscope dont Affoubenou de Sakassou. En 1996, il est narrateur quand il débute à varietoscope et est désigné meilleur plus d’une fois. Après son passage avec un groupe de Bangolo en 2001, Sébastien décide de se consacrer au métier de metteur en scène. Diewama d’Abengourou dont certaines langues attribuaient le sponsoring sans partage à Mohamed Salamé, n’a pas gravi les marches sans difficultés. « La seule personne qui nous venait en aide, c’est Mohamed Salamé qui nous remettait 250.000 Fcfa chaque fois que nous franchissions une manche. C’était sa contribution en tant que fils de la région », souligne Sébastien qui a déploré le manque de soutien des autres cadres de la région du Moyen-Comé. « On a eu des problèmes, il n’y a eu personne d’autres pour aider le groupe. Celui qui a le plus investi, c’est le chorégraphe », fait remarquer Sébastien. Le chorégraphe c’est Obou Eric César qui ne remue pas le couteau dans la plaie même si en son absence de la Côte d’Ivoire [il effectue un voyage en Chine pour prester avec l’artiste Orentchy et une troupe de danse], les jeunes ont du mal à être assidus aux répétitions. « Nous disons merci à Dieu. C’est lui qui a permis que tout cela puisse arriver », explique Eric. Copté par un certain Firmin, le défi pour lui a été plus ou moins atteint après avoir pu propulser en avant Diewama d’Abengourou qui n’avait pas participé depuis des années à Varietoscope.
L’année prochaine, dans le souci de changer d’air comme dit Abdoulaye Ouédraogo, ces encadreurs pourront apporter leurs expériences à d’autres groupes ou démontrer leur fidélité à un groupe
Koné Saydoo