Candidature consensuelle et concertation nationale sont deux idées chères au Parti Ivoirien des Travailleurs (Pit). Son président Francis Wodié, est revenu à nouveau sur ces deux questions le samedi dernier face aux militants de Man. C’était au cours d’un meeting qu’il a animé à la place de la paix au terme d’une tournée de cinq jours dans la région des Montagnes. Pour le président du PIT, notre pays est “malade“ par la faute de certains Ivoiriens qui pensent que le “pouvoir est leur chasse gardée“. Ce qui a, selon lui, fait basculer le pays dans la violence. « Rien ne nous indique, fait il remarquer, qu’avec la sortie de crise les élections seront pacifiques ». Pour le candidat du PIT à l’élection présidentielle les risques d’un dérapage demeurent. Ce qui lui fait dire qu’on pourrait faire l’économie d’une élection où chacun veut “absolument“ gagner par une candidature “consensuelle“. « Tous les candidats peuvent se concerter et sortir un nom autour duquel on ferait tous bloc », propose t il. Car convaincu que c’est “ensemble“ qu’on pourra sauver le pays. D’où aussi l’idée d’une concertation nationale. « La solution à nos problèmes se trouve ici et pas ailleurs. Nous devons parler entre nous. Et c’est ce que nous proposons depuis longtemps au PIT », martèle t il. Le PIT ne manque pour autant pas d’ambition pour la Côte D’ivoire. Le professeur Francis Wodié et son parti proposent de bâtir une Côte d’Ivoire où il n’y a pas d’un côté les “patriotes“ et de l’autre les “non patriotes“. « Nous voulons une Côte d’Ivoire des Ivoiriens », tranche t il. Par ailleurs, Francis Wodié estime que le pays est “sale“. Il se définit donc comme étant cette “eau“ qui vient pour la “nettoyer“. L’ex-ministre de l’Enseignement supérieur s’est en outre prononcé sur l’actualité politique. Notamment sur la nouvelle affaire d’achats d’armes qui défraie la chronique en ce moment. « Ce sont toujours les mêmes. Parce qu’ils ont été surpris (par les élections, ndlr), on nous sort une affaire d’armes qui date de 2009. Des gens n’ont pas encore renoncé au report de la date des élections. Aujourd’hui, ils nous disent qu’ils ne pourront pas sécuriser les élections. La sécurisation, ce ne sont pas les armes. C’est surtout la prévention qu’il faut faire », assène-t-il. Et le candidat du PIT d’ajouter : « Nous n’accepteront plus un autre report des élections ». Le chef de l’Etat qui se dit 100% candidat et 100% président a, lui aussi, essuyé les critiques du professeur agrégé de droit. Cela fait, selon lui, désordre. Aussi pour une question d’“équité“ entre les candidats mais aussi pour des raisons politiques et morales, le PIT par la voix de son président, exige-t-il la démission de Laurent Gbagbo avant la campagne électorale.
Rahoul Sainfort (Correspondant)
Rahoul Sainfort (Correspondant)