Le président du patronnat ivoirien, Jean Kacou Diagou a dressé l’état santé de l’économie ivoirienne sur Onuci-Fm samedi dernier. Nous proposons en intégralité son intervention.
Qu`est-ce que vous pouvez nous dire à l`aube de la sortie de crise sur l`état des entreprises ?
Les entreprises nourrissent assez d`espoir. Depuis quelques années, certaines entreprises se sont restructurées, d`autres ont investi pour un développement plus durable et attendu que le climat politique social soit propice à un développement de leurs activités.
Imaginons que les élections ont eu lieu et que le climat des affaires se normalise…
Pour moi, les élections auront lieu.
C`est votre souhait, c`est le souhait de tous les Ivoiriens. Quelle est votre contribution dans l`avenir pour l`emploi et résorber le chômage car le taux de chômage a augmenté en Côte d`Ivoire ?
En tant qu`entreprise, nous cherchons à améliorer l`environnement des affaires. Les investisseurs ne viennent pas dans un pays où il y a l`insécurité, où la sécurité des biens et des personnes n`est pas garantie. Avec les élections, ce volet sera achevé en grande partie. Nous voulons que le gouvernement fasse un effort sur la sécurité des biens et des personnes. En plus, il faut que le gouvernement ait une vision sur le développement du pays. Nous travaillons sur ce problème pour lui donner des éléments car, notre projet Côte d`Ivoire 2040 " est un élément que le gouvernement peut utiliser pour une vision de développement à long terme. Il ne faut pas gérer un pays au jour le jour. Il faut avoir une vision à long terme. Il faut que les investisseurs sachent dans quels domaines il faut investir. Notre travail est de conscientiser nos gouvernants au fait que la politique est une bonne chose. Mais si elle ne débouche pas sur la création d`emplois, d`entreprises, de richesse, l`échec politique est appelé à créer plus de problèmes.
Qu`en est-il de votre collaboration avec la Cnps, notamment la situation de vos employés, surtout les retraités. Est-ce que la question des retraités est au cœur de vos préoccupations ?
La Cnps est d`un organe dont nous sommes du conseil de gestion. Et nous connaissons les problèmes de la caisse. Nous avons adhéré à la reforme des cotisations de la caisse. Mais malheureusement, ces reformes sont restées dans les placards alors que nous avons donné notre accord depuis l`année dernière pour le relèvement des cotisations pour permettre à la caisse de jouer son rôle efficacement. C`est l`Etat qui, jusqu`à présent, n`a pas pris de décisions. Selon des rumeurs, il semble que des décisions seront arrêtées bientôt pour permettre à la caisse de jouer son rôle et indemniser les assurés sociaux comme il se doit. Nous avons modernisé la gestion de la caisse avec des partenaires…
Vous voulez parler de la révision à la hausse du taux de cotisation ?
Evidemment parce qu`il y va de la vie de nos employés. L`on ne peut pas avoir des employés et puis les rejeter à la rue quand ils vont à la retraite ou quand ils ont des accidents de travail.
Vous êtes le patron des patrons, c`est-à-dire vous êtes à la tête des fédérations des organisations patronales de l`Afrique. Alors parlons de votre élection, qu`est-ce qui va militer en votre faveur ?
Disons que mes pairs ont estimé que, compte tenu du travail qui avait été fait par le passé au sein de l`organisation patronale de Côte d`Ivoire, je pouvais apporter ma petite expérience à cette fédération. Et au repositionnement de cette fédération vis-à-vis des instances sous-régionales pour en faire un instrument de développement, un instrument de partage, de concertation et de dialogue entre les différentes organisations patronales. L`on ne peut pas parler du développement économique, du développement du secteur privé sans que les représentants du secteur privé aient leur mot à dire.
Quelle est la durée de votre mandat ?
J`ai un mandat de deux ans.
Qu`est-ce que vous comptez faire ?
C`est d`abord, donner une organisation structurée. Nous allons mettre sur place un secrétariat exécutif parce que ce sera un centre de partage de renforcement des capacités des organisations sous-régionales. C`est-à-dire qu`aujourd`hui, depuis que la Cedeao, l`Uemoa établissent des règles d`intégration, de création d`entreprises, nous nous sommes interrogés sur l`avenir des organisations patronales. Aujourd`hui, nous avons décidé de faire entendre notre voix.
C`est pourquoi l`on appelle votre organisation, la Fopao, le moteur de développement économique et social?
C`est ce que nous voulons concrétiser. Créer la Fopao pour qu`elle devienne une organisation qui participe à l`émergence du secteur privé dans la sous-région. Et l`on sait que ce secteur est le moteur du développement économique dans tous les pays au monde.
Peut-on considérer la Fopao comme un outil d`intégration puisqu`elle regroupe plusieurs pays ?
C`est un outil d`intégration qui va même au-delà de la Cedeao. J`ai dit à mes pairs que nous allons faire une gestion collégiale. Si nous avons envie de poser un problème au niveau des instances de développement, nous allons réunir tous les experts des organisations patronales de la Fopao et avoir une vision commune avant d`aller rencontrer les organes de développement. Donc, nous parlerons d`une seule voix. Nous allons être plus solidaires.
Est-ce que la Fopao jette un regard sur la question de la dette intérieure de la Côte d`Ivoire ?
Bien sûr. Mais le problème n`est pas le même dans tous les pays. Il y a des pays où la dette intérieure est faible. Je prends un pays comme le Burkina Faso : les clients sont payés en temps et en heure sans arriérés. Mais la Côte d`Ivoire traverse une crise, même bien avant cette crise, il y avait des problèmes d`endettement que nous espérons résoudre avec le point d`achèvement de l`initiative Ppte. Mais ce n`est pas la panacée. C`est aussi de faire comprendre à l`Etat que quand il accumule les dettes envers les entreprises, elles s`asphyxient. Les entreprises souffrent sur le plan de la trésorerie. Elles doivent aller emprunter de l`argent ailleurs avec des intérêts. Nous sommes en discussions permanentes avec le ministre de l`Economie et des finances sur ce sujet.
Est-ce que ce n`est pas un handicap. Vous avez plusieurs langues. Je veux parler de la Fopao : vous avez des Anglophones, des Francophones, certainement des Lusophones, est-ce que votre système et votre façon de gérer les affaires ne posent pas problème?
C`est plutôt un enrichissement qu`un antagonisme. Les affaires sont les affaires. L`on vend un savon de la même manière au Nigeria qu`en Côte d`Ivoire. Je dirais même qu`on paie une assurance automobile de la même manière au Nigeria qu`en Côte d`Ivoire. Les choses ne changent pas dans ce domaine. C`est les lois sur la fiscalité, les lois sur la création d`entreprise, les lois sur la gestion des entreprises, les lois sur la gestion du personnel, qui peuvent changer. Notre souci à nous est de fédérer les expériences des différents pays pour essayer de rendre une gestion commune, et avoir une visibilité plus grande.
Quel est votre mot d`espoir pour votre pays qui ira bientôt aux élections, en tout cas pour l`environnement des affaires ?
Je voudrais dire à nos politiciens que la population ivoirienne a souffert. Elle souffre depuis 10 ans. Cette crise qui est essentiellement une crise politique. L`on ne peut pas développer un pays s`il n`y a pas un climat apaisé, l`on ne pourra pas créer des entreprises, des emplois, un climat d`affaires pour les investisseurs. Donc, s`ils aiment leur pays comme ils le disent, c`est d`aller aux élections et surtout d`une manière apaisée. De faire en sorte que les résultats soient acceptés de tous. Que ce soit Pierre ou Paul, que tous se mettent ensemble pour travailler afin de permettre à la population de s`épanouir, permettre aussi à la population d`investir son argent où elle veut. Il faut un climat apaisé, favorable à l`investissement. Donc nous avons l`espoir qu`ils ont compris et qu`ils vont peser de tout leur poids pour que les élections aient lieu avec les élections locales.
Propos retranscrits par
Foumséké Coulibaly
Source : Onuci-Fm
Qu`est-ce que vous pouvez nous dire à l`aube de la sortie de crise sur l`état des entreprises ?
Les entreprises nourrissent assez d`espoir. Depuis quelques années, certaines entreprises se sont restructurées, d`autres ont investi pour un développement plus durable et attendu que le climat politique social soit propice à un développement de leurs activités.
Imaginons que les élections ont eu lieu et que le climat des affaires se normalise…
Pour moi, les élections auront lieu.
C`est votre souhait, c`est le souhait de tous les Ivoiriens. Quelle est votre contribution dans l`avenir pour l`emploi et résorber le chômage car le taux de chômage a augmenté en Côte d`Ivoire ?
En tant qu`entreprise, nous cherchons à améliorer l`environnement des affaires. Les investisseurs ne viennent pas dans un pays où il y a l`insécurité, où la sécurité des biens et des personnes n`est pas garantie. Avec les élections, ce volet sera achevé en grande partie. Nous voulons que le gouvernement fasse un effort sur la sécurité des biens et des personnes. En plus, il faut que le gouvernement ait une vision sur le développement du pays. Nous travaillons sur ce problème pour lui donner des éléments car, notre projet Côte d`Ivoire 2040 " est un élément que le gouvernement peut utiliser pour une vision de développement à long terme. Il ne faut pas gérer un pays au jour le jour. Il faut avoir une vision à long terme. Il faut que les investisseurs sachent dans quels domaines il faut investir. Notre travail est de conscientiser nos gouvernants au fait que la politique est une bonne chose. Mais si elle ne débouche pas sur la création d`emplois, d`entreprises, de richesse, l`échec politique est appelé à créer plus de problèmes.
Qu`en est-il de votre collaboration avec la Cnps, notamment la situation de vos employés, surtout les retraités. Est-ce que la question des retraités est au cœur de vos préoccupations ?
La Cnps est d`un organe dont nous sommes du conseil de gestion. Et nous connaissons les problèmes de la caisse. Nous avons adhéré à la reforme des cotisations de la caisse. Mais malheureusement, ces reformes sont restées dans les placards alors que nous avons donné notre accord depuis l`année dernière pour le relèvement des cotisations pour permettre à la caisse de jouer son rôle efficacement. C`est l`Etat qui, jusqu`à présent, n`a pas pris de décisions. Selon des rumeurs, il semble que des décisions seront arrêtées bientôt pour permettre à la caisse de jouer son rôle et indemniser les assurés sociaux comme il se doit. Nous avons modernisé la gestion de la caisse avec des partenaires…
Vous voulez parler de la révision à la hausse du taux de cotisation ?
Evidemment parce qu`il y va de la vie de nos employés. L`on ne peut pas avoir des employés et puis les rejeter à la rue quand ils vont à la retraite ou quand ils ont des accidents de travail.
Vous êtes le patron des patrons, c`est-à-dire vous êtes à la tête des fédérations des organisations patronales de l`Afrique. Alors parlons de votre élection, qu`est-ce qui va militer en votre faveur ?
Disons que mes pairs ont estimé que, compte tenu du travail qui avait été fait par le passé au sein de l`organisation patronale de Côte d`Ivoire, je pouvais apporter ma petite expérience à cette fédération. Et au repositionnement de cette fédération vis-à-vis des instances sous-régionales pour en faire un instrument de développement, un instrument de partage, de concertation et de dialogue entre les différentes organisations patronales. L`on ne peut pas parler du développement économique, du développement du secteur privé sans que les représentants du secteur privé aient leur mot à dire.
Quelle est la durée de votre mandat ?
J`ai un mandat de deux ans.
Qu`est-ce que vous comptez faire ?
C`est d`abord, donner une organisation structurée. Nous allons mettre sur place un secrétariat exécutif parce que ce sera un centre de partage de renforcement des capacités des organisations sous-régionales. C`est-à-dire qu`aujourd`hui, depuis que la Cedeao, l`Uemoa établissent des règles d`intégration, de création d`entreprises, nous nous sommes interrogés sur l`avenir des organisations patronales. Aujourd`hui, nous avons décidé de faire entendre notre voix.
C`est pourquoi l`on appelle votre organisation, la Fopao, le moteur de développement économique et social?
C`est ce que nous voulons concrétiser. Créer la Fopao pour qu`elle devienne une organisation qui participe à l`émergence du secteur privé dans la sous-région. Et l`on sait que ce secteur est le moteur du développement économique dans tous les pays au monde.
Peut-on considérer la Fopao comme un outil d`intégration puisqu`elle regroupe plusieurs pays ?
C`est un outil d`intégration qui va même au-delà de la Cedeao. J`ai dit à mes pairs que nous allons faire une gestion collégiale. Si nous avons envie de poser un problème au niveau des instances de développement, nous allons réunir tous les experts des organisations patronales de la Fopao et avoir une vision commune avant d`aller rencontrer les organes de développement. Donc, nous parlerons d`une seule voix. Nous allons être plus solidaires.
Est-ce que la Fopao jette un regard sur la question de la dette intérieure de la Côte d`Ivoire ?
Bien sûr. Mais le problème n`est pas le même dans tous les pays. Il y a des pays où la dette intérieure est faible. Je prends un pays comme le Burkina Faso : les clients sont payés en temps et en heure sans arriérés. Mais la Côte d`Ivoire traverse une crise, même bien avant cette crise, il y avait des problèmes d`endettement que nous espérons résoudre avec le point d`achèvement de l`initiative Ppte. Mais ce n`est pas la panacée. C`est aussi de faire comprendre à l`Etat que quand il accumule les dettes envers les entreprises, elles s`asphyxient. Les entreprises souffrent sur le plan de la trésorerie. Elles doivent aller emprunter de l`argent ailleurs avec des intérêts. Nous sommes en discussions permanentes avec le ministre de l`Economie et des finances sur ce sujet.
Est-ce que ce n`est pas un handicap. Vous avez plusieurs langues. Je veux parler de la Fopao : vous avez des Anglophones, des Francophones, certainement des Lusophones, est-ce que votre système et votre façon de gérer les affaires ne posent pas problème?
C`est plutôt un enrichissement qu`un antagonisme. Les affaires sont les affaires. L`on vend un savon de la même manière au Nigeria qu`en Côte d`Ivoire. Je dirais même qu`on paie une assurance automobile de la même manière au Nigeria qu`en Côte d`Ivoire. Les choses ne changent pas dans ce domaine. C`est les lois sur la fiscalité, les lois sur la création d`entreprise, les lois sur la gestion des entreprises, les lois sur la gestion du personnel, qui peuvent changer. Notre souci à nous est de fédérer les expériences des différents pays pour essayer de rendre une gestion commune, et avoir une visibilité plus grande.
Quel est votre mot d`espoir pour votre pays qui ira bientôt aux élections, en tout cas pour l`environnement des affaires ?
Je voudrais dire à nos politiciens que la population ivoirienne a souffert. Elle souffre depuis 10 ans. Cette crise qui est essentiellement une crise politique. L`on ne peut pas développer un pays s`il n`y a pas un climat apaisé, l`on ne pourra pas créer des entreprises, des emplois, un climat d`affaires pour les investisseurs. Donc, s`ils aiment leur pays comme ils le disent, c`est d`aller aux élections et surtout d`une manière apaisée. De faire en sorte que les résultats soient acceptés de tous. Que ce soit Pierre ou Paul, que tous se mettent ensemble pour travailler afin de permettre à la population de s`épanouir, permettre aussi à la population d`investir son argent où elle veut. Il faut un climat apaisé, favorable à l`investissement. Donc nous avons l`espoir qu`ils ont compris et qu`ils vont peser de tout leur poids pour que les élections aient lieu avec les élections locales.
Propos retranscrits par
Foumséké Coulibaly
Source : Onuci-Fm