Expliquer les projets du candidat des Républicains pour le monde paysan. Telle est la mission que le porte-parole d’ADO pour le monde agricole, Boa Bonzou, s’est assigné. Mercredi dernier, au domicile du vieux Kadjo Morokro Germain à Niablé, à la tête d’une délégation de paysans et de DLC, il a décortiqué le programme agricole du candidat Alassane Dramane Ouattara devant de nombreux producteurs locaux et d’autres venus des villages environnants. Faisant le diagnostic de la situation de la paysannerie, Boa Bonzou a déploré les nombreux maux qui minent la corporation. Vieillissement du verger et des acteurs, précarité, mévente des produits du fait de la faible transformation et délaissement par l’Etat, de certaines cultures comme le riz, l’anacarde et le coton, tout a été passé au peigne fin par l’orateur. Ce dernier n’a pas passé sous silence la mauvaise gestion des taxes prélevées sur les revenus des agriculteurs non sans évoquer la non application de la loi portant code foncier et l’accès impossible au crédit pour les paysans. Boa Bonzou s’est dit convaincu que seul ADO peut ramener la prospérité dans la corporation, car pour lui, l’ex-Premier ministre d’Houphouët-Boigny a des solutions. Lesquelles consistent à investir 1100 milliards de FCFA en cinq ans pour la promotion de l’Agriculture et des agriculteurs. Boa Bonzou a expliqué à ses pairs que cette manne financière sera destinée à la restructuration et à l’industrialisation de l’activité agricole, mais surtout à l’octroi aux paysans, de crédits à taux réduits. Devant un auditoire charmé, Boa Bonzou a annoncé qu’une fois élu, ADO mettra en place deux structures chargées de gérer le monde agricole. Le porte-parole du leader des Républicains a également annoncé aux planteurs que son candidat compte établir un prix garanti pour les produits de rente égal à la moitié du prix pratiqué sur le marché mondial. Pour la sécurité alimentaire, ADO vise, selon son porte-parole, le développement de la riziculture et la création de stocks de sécurité alimentaire. A ses camarades planteurs, Boa Bonzou dévoilera un pan des mesures générales de son candidat pour le bonheur des populations. Lesquelles concerneront les infrastructures, la gratuité de l’eau potable et l’accessibilité aux centres de santé. L’école ne sera pas en reste selon l’hôte des paysans, avec la gratuité des inscriptions et l’école obligatoire jusqu’à quinze ans. Au niveau social, de l’avis de Boa Bonzou, ADO prévoit, une fois élu, de lutter contre la cherté de la vie et pour la moralisation de la vie publique avec une justice indépendante. Des échanges qui ont permis aux paysans de faire des suggestions, ont meublé la rencontre. Les planteurs ont ainsi dénoncé le nombre trop important d’impôts. Sans oublier la place que réserve ADO aux jeunes et aux femmes planteurs. Ces préoccupations ont reçu des réponses convaincantes. Comme pour montrer que le message a été perçu, le Président du mouvement « Alassane ba-dé-yè » ou « Alassane viens nous sauver », Ano Kouao Sylvain, dira : « ADO fera le temps qu’il voudra au pouvoir car il réalise toujours ses promesses. Je suis convaincu que le peuple ne le laissera pas partir après le mandat qu’il commencera le 1er novembre prochain. Avec ADO, nous les jeunes paysans seront à l’aise». Notons que le patriarche Aboudou Yao qui a effectué le déplacement malgré la maladie, a tenu à déclarer au nom des sages : « Nous avons déjà brûlé ici 500 tonnes de cacao pour cause de mauvais prix dans le passé. Mais si Gbagbo reste au pouvoir, je sais que nous allons être amenés à en brûler encore. Des gens profitent de la filière pour s’enrichir, eux et leurs copines, tandis que nous les producteurs, mourons de pauvreté. Aujourd’hui, le café a un prix dérisoire. Nous faisons confiance à ADO. Car, quand Houphouët l’a appelé en 1990, tout le monde a vu ce qu’il a fait pour le pays ».
Armand Déa, Abengourou
Armand Déa, Abengourou