La fièvre Ado (Alassane Dramane Ouattara) est encore montée d’un cran à Adiaké et Bonoua hier. Avant de mettre le cap sur ces deux villes, le mentor du RDR a rendu visite au Doyen Brou Gustave, à Aboisso, précisément au quartier Commerce. Une entrevue de près de 20mn, au cours de laquelle l’on a pu s’apercevoir de la côte de popularité d’Alassane Ouattara. Le Docteur des solutions pour la Côte d’Ivoire a gagné le cœur de nombreux Ivoiriens. Au balcon des immeubles, dans les rues menant au quartier Commerce, Ado a fait tomber les préjugés. Baissant les vitres de son véhicule, il n’hésite pas à saluer les militants et sympathisants qui scandent son nom. En route pour Adiaké, son cortège a droit à des applaudissements nourris à Kongodjan. L’homme est même bloqué à Kakoukro où une forte pluie s’abat sur cette localité. Tout comme ces personnes acquises à sa cause, Ado décide aussi de braver cette pluie en descendant de sa voiture. Il est aussitôt happé par une foule compacte. Après des accolades et des échanges avec ses électeurs, il reprend le chemin d’Adiaké. On entend même un membre des Forces de défense et de sécurité tout souriant, s’écrier : « C’est propre. Cette année ou jamais ». Lorsqu’il arrive à Adiaké, il se rend automatiquement chez le Doyen Koffi Kacou Edouard, son Directeur départemental de campagne pour la région d’Adiaké. Il s’entretient également avec les chefs traditionnels. Antoine Soumoubié, au nom des Ehotilé et Essouma, se réjouit de cette rencontre. « Nous sommes très contents de vous recevoir. C’est pourquoi depuis 9h (Ndlr : il était 11h30), nous sommes sous la bâche en train de vous attendre», indique Soumoubié. Rassurant le président du Rdr, il précise que la Côte d’Ivoire appartient à tout le monde et que tout le monde peut la diriger. « Il n’est pas dit demain que quelqu’un d’autre ne peut pas être président de la République à la place de celui qui est au pouvoir actuellement. La plupart des chefs, que nous sommes, sont des lettrés. Nous analysons les programmes de gouvernement et de société des candidats», explique le porte-parole des Ehotilé et Essouma. Selon lui, le choix du président de la Côte d’Ivoire dépend de la seule volonté de la population. Et d’ajouter : « Vous êtes un candidat de poids et la population d’Adiaké soutient votre candidature». Il s’étend alors sur les difficultés de la ville qui depuis 1942 n’a pas connu d’évolution et est même marginalisée. Aussi pour son développement, souhaite-t-il la création d’un port de pêche, d’un lycée classique et technique de la pêche, le reprofilage des routes, un statut pour les rois et chefs et chefs traditionnels. « Après votre élection, nous souhaitons la prise en compte de nos doléances », conclut-il. Le président du Rdr à son tour, en réponse à ses doléances souligne que pour le lycée technique, les routes, le statut des chefs et rois, tout est prévu dans son programme. « Cependant pour le port de pêche, je viens d’être informé. Je vais soumettre à mes experts, ce projet, car construire un port de pêche se fait après études pour connaître sa faisabilité», explique-t-il. S’ensuit alors un meeting au stade d’Adiaké qui tient toutes ses promesses. Prochaine étape de son périple, Bonoua. Une foule en liesse l’accueille. Ado se rend immédiatement chez le roi des Abourés, Nanan Ahoré François pour lui présenter ses civilités. Dans la cour royale, au quartier Mimbi, Maurice Bandama, maire RDR de Taabo, donne les motivations de la visite de son mentor à la royauté. « Il est venu saluer son chef, son père, son roi et lui annoncer qu’il est candidat à la présidentielle du 31 octobre», dit-il. Le président Ado, amené à prendre la parole, s’excuse pour le retard dû à la forte pluie et délivre son message au roi et à sa notabilité, qui l’écoutent attentivement. Subjuguée par son programme, sa volonté d’introduire un nouveau statut pour les rois et chefs, et la paix qui l’habite, la cour royale, avec à sa tête, le roi Nana Ahoré François, ne peut s’empêcher d’applaudir, Alassane Ouattara. Prenant la parole au nom du roi et ses notables, Félix Akohi, révèle : « Le vrai combat, c’est dans la parole convaincante pour élire. Et nous savons que la parole a été convaincante. La politique n’est pas le mensonge mais la vérité. Les Abourés prônent la vérité et la paix. Celui qui est dans le même canevas que nous, nous le suivons. Nous allons le confier aux ancêtres pour qu’au sortir des élections, il soit vainqueur ». Une cérémonie de libation dans la cour royale met alors fin à la rencontre avec Ado et sa délégation. Ils font alors un détour au cimetière de Bonoua où l’ex-Dga du Fmi s’inclinent sur les caveaux de Jean-Baptiste Améthier, Adiko Niamké. C’est le stade de Bonoua qui l’accueille ensuite pour son meeting.
Jean Eric ADINGRA
Envoyé spécial
Jean Eric ADINGRA
Envoyé spécial