Lebanco.net - En dépit des controverses qu’elle suscite, la lutte contre les inégalités entre les hommes et les femmes trouve un écho favorable auprès de la communauté internationale. Si on s’intéresse au problème d’un point de vue général, parallèlement des stratégies bien spécifiques sont élaborées afin d’éliminer les disparités sexistes.
Il est pourtant important de noter que les stéréotypes envers les femmes ne sont pas de faits nouveaux. Et maintenant, aujourd’hui, contrairement à ce que l’on peut penser, la situation est loin de s’améliorer. Un tableau sombre se dessine : dans la sphère publique et la sphère privée, les discriminations à l’égard des femmes persistent. Il s’agit en réalité d’un problème qui revêt une dimension planétaire et les exemples foisonnent. Tel est en tout cas le constat fait par les personnes engagées dans la défense des droits des femmes.
Dans le contexte actuel, où tension monte d’un cran pour condamner les violations des droits humains, la question du rôle de la femme dans la société actuelle ne manque pas d’attirer l’attention et d’attiser les polémiques.
Quoi qu’il en soit, l’égalité des sexes est au cœur des préoccupations du système des Nations Unies depuis déjà plusieurs décennies. Il est essentiel de faire un bref rappel historique. En 1975 se déroula la Conférence de Mexico, première conférence mondiale sur le statut des femmes, sous l’égide de l’ONU. La deuxième Conférence mondiale sur les femmes se tint à Copenhague en 1980. La ville de Nairobi abrita une troisième initiative du même genre en 1985. Quant à la localité de Pékin, son nom est lié à la quatrième retrouvaille internationale sur les femmes organisée en 1995.
Dans le même ordre d’idées, il faut ajouter que les questions liées à l’émancipation de la femme sont largement débattues au sein de l’ONU. En effet, les institutions spécialisées du système des Nations Unies mènent diverses activités dans ce cadre-là.
Pour continuer dans le même registre, on peut également mentionner à titre d’illustration la Conférence initiée récemment par l’UNESCO en Grèce. L’UNESCO vient de confirmer sa détermination de favoriser l’épanouissement des femmes. Sous le thème « Égalité des sexes : le Chaînon manquant ? », ce forum rassembla, du 9 au 11 septembre à Athènes, la capitale grecque, divers intervenants provenant de milieux variés. Pour en savoir plus à ce sujet, visitez le site suivant : Portal.unesco.org
J’ai participé à ce colloque sur invitation des organisateurs. Le voyage était long, à l’aller comme au retour, j’ai passé des heures à Londres pour la correspondance. Les effets du décalage horaire se font sentir…
Bref, j’ai fait des rencontres intéressantes. Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à l’équipe qui a travaillé d’arrache-pied durant de longs mois pour organiser les ressources logistiques nécessaires pour mon déplacement et mon séjour.
En fait, cette rencontre préparait le Sommet sur les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) qui vient d’avoir lieu à New York, aux États-Unis, du 20 au 22 septembre 2010.
Pour information, la Déclaration du Millénaire, adoptée en 2000 par 189 États membres des Nations Unies, fixa huit objectifs à atteindre d’ici 2015. L’un d’eux vise à promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Osons le dire : il s’agit là d’un projet ambitieux…
Concernant le forum d’Athènes, la problématique de l’égalité des sexes a été abordée sous des angles différents et dans un contexte représentatif du monde réel. En dressant un portrait sur la condition de la femme dans le monde, on constate que la hiérarchisation sexuelle des rôles demeure une pratique courante. ! Ces observations témoignent, encore une fois, qu’entre les discours et la réalité, le fossé est grand. Peut-on nier l’évidence ?
Par exemple, la résolution 1321 du Conseil de sécurité de l’ONU se prononça contre les viols perpétrés durant les conflits armés. Or, dans les faits, violences sexospécifiques sont perpétrées, au vu et au su de la communauté internationale… et cette tendance ne date pas d’hier !
Les faits et les dégâts sont patents : les femmes sont régulièrement violées pendant les conflits armés. Il convient d’ajouter que les efforts continuellement déployés pour vaincre ce fléau n’ont pas encore donné les résultats escomptés.
On le sait, plusieurs Conventions internationales sont censées protéger les femmes. Malheureusement certains États signataires agissent selon leur bon vouloir et ne respectent pas leurs engagements.
Somme toute, qu’en est-il de l’égalité des sexes en 2010 ? Irina Bokova, la première femme élue au poste de Directrice générale de l’UNESCO, pose un regard lucide et attentif sur les droits des femmes :
« La bataille pour l’égalité entre les sexes est loin d’être gagnée. Sur le milliard de personnes les plus pauvres de la planète, les trois cinquièmes sont des filles et des femmes. Les filles représentent toujours plus de la moitié des enfants non scolarisés dans le monde, et les deux tiers des 759 millions d’adultes analphabètes sont des femmes. Celles-ci sont sous-représentées dans la prise de décisions politiques. Souvent maintenues dans des emplois précaires et faiblement rémunérés, elles sont plus vulnérables en période de crise économique et financière et plus exposées à la violence dans les situations de conflit armé.» (1)
Par conséquent, la grogne monte de toutes parts pour remettre les pendules à l’heure et intégrer les femmes dans les instances décisionnelles. Et ce n’est pas tout : les pressions sont de plus en plus intenses concernant la place accordée aux femmes dans les processus de paix.
Ghislaine Sathoud
Note :
(1) Message de Mme Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO
Il est pourtant important de noter que les stéréotypes envers les femmes ne sont pas de faits nouveaux. Et maintenant, aujourd’hui, contrairement à ce que l’on peut penser, la situation est loin de s’améliorer. Un tableau sombre se dessine : dans la sphère publique et la sphère privée, les discriminations à l’égard des femmes persistent. Il s’agit en réalité d’un problème qui revêt une dimension planétaire et les exemples foisonnent. Tel est en tout cas le constat fait par les personnes engagées dans la défense des droits des femmes.
Dans le contexte actuel, où tension monte d’un cran pour condamner les violations des droits humains, la question du rôle de la femme dans la société actuelle ne manque pas d’attirer l’attention et d’attiser les polémiques.
Quoi qu’il en soit, l’égalité des sexes est au cœur des préoccupations du système des Nations Unies depuis déjà plusieurs décennies. Il est essentiel de faire un bref rappel historique. En 1975 se déroula la Conférence de Mexico, première conférence mondiale sur le statut des femmes, sous l’égide de l’ONU. La deuxième Conférence mondiale sur les femmes se tint à Copenhague en 1980. La ville de Nairobi abrita une troisième initiative du même genre en 1985. Quant à la localité de Pékin, son nom est lié à la quatrième retrouvaille internationale sur les femmes organisée en 1995.
Dans le même ordre d’idées, il faut ajouter que les questions liées à l’émancipation de la femme sont largement débattues au sein de l’ONU. En effet, les institutions spécialisées du système des Nations Unies mènent diverses activités dans ce cadre-là.
Pour continuer dans le même registre, on peut également mentionner à titre d’illustration la Conférence initiée récemment par l’UNESCO en Grèce. L’UNESCO vient de confirmer sa détermination de favoriser l’épanouissement des femmes. Sous le thème « Égalité des sexes : le Chaînon manquant ? », ce forum rassembla, du 9 au 11 septembre à Athènes, la capitale grecque, divers intervenants provenant de milieux variés. Pour en savoir plus à ce sujet, visitez le site suivant : Portal.unesco.org
J’ai participé à ce colloque sur invitation des organisateurs. Le voyage était long, à l’aller comme au retour, j’ai passé des heures à Londres pour la correspondance. Les effets du décalage horaire se font sentir…
Bref, j’ai fait des rencontres intéressantes. Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à l’équipe qui a travaillé d’arrache-pied durant de longs mois pour organiser les ressources logistiques nécessaires pour mon déplacement et mon séjour.
En fait, cette rencontre préparait le Sommet sur les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) qui vient d’avoir lieu à New York, aux États-Unis, du 20 au 22 septembre 2010.
Pour information, la Déclaration du Millénaire, adoptée en 2000 par 189 États membres des Nations Unies, fixa huit objectifs à atteindre d’ici 2015. L’un d’eux vise à promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Osons le dire : il s’agit là d’un projet ambitieux…
Concernant le forum d’Athènes, la problématique de l’égalité des sexes a été abordée sous des angles différents et dans un contexte représentatif du monde réel. En dressant un portrait sur la condition de la femme dans le monde, on constate que la hiérarchisation sexuelle des rôles demeure une pratique courante. ! Ces observations témoignent, encore une fois, qu’entre les discours et la réalité, le fossé est grand. Peut-on nier l’évidence ?
Par exemple, la résolution 1321 du Conseil de sécurité de l’ONU se prononça contre les viols perpétrés durant les conflits armés. Or, dans les faits, violences sexospécifiques sont perpétrées, au vu et au su de la communauté internationale… et cette tendance ne date pas d’hier !
Les faits et les dégâts sont patents : les femmes sont régulièrement violées pendant les conflits armés. Il convient d’ajouter que les efforts continuellement déployés pour vaincre ce fléau n’ont pas encore donné les résultats escomptés.
On le sait, plusieurs Conventions internationales sont censées protéger les femmes. Malheureusement certains États signataires agissent selon leur bon vouloir et ne respectent pas leurs engagements.
Somme toute, qu’en est-il de l’égalité des sexes en 2010 ? Irina Bokova, la première femme élue au poste de Directrice générale de l’UNESCO, pose un regard lucide et attentif sur les droits des femmes :
« La bataille pour l’égalité entre les sexes est loin d’être gagnée. Sur le milliard de personnes les plus pauvres de la planète, les trois cinquièmes sont des filles et des femmes. Les filles représentent toujours plus de la moitié des enfants non scolarisés dans le monde, et les deux tiers des 759 millions d’adultes analphabètes sont des femmes. Celles-ci sont sous-représentées dans la prise de décisions politiques. Souvent maintenues dans des emplois précaires et faiblement rémunérés, elles sont plus vulnérables en période de crise économique et financière et plus exposées à la violence dans les situations de conflit armé.» (1)
Par conséquent, la grogne monte de toutes parts pour remettre les pendules à l’heure et intégrer les femmes dans les instances décisionnelles. Et ce n’est pas tout : les pressions sont de plus en plus intenses concernant la place accordée aux femmes dans les processus de paix.
Ghislaine Sathoud
Note :
(1) Message de Mme Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO