Qui veut-il tromper ? Assurément pas la réalité du terrain. Là où on voit qui est qui ou qui pèse quoi. Depuis qu’il a décidé, conscient de son immense retard sur ses deux plus sérieux adversaires (Bédié et Ouattara), de « prendre en mains » sa campagne, Laurent Gbagbo parcourt, entre avion et hélicoptère, le pays profond. En fait de visite de travail, il s’agit d’une campagne ou précampagne, c’est selon, voilée avec l’argent du contribuable ivoirien. Quoi de plus normal, diriez-vous, pour le chef de l’Etat que d’aller à la rencontre de ses populations.
A priori, c’est un non événement, tellement cela va de soi. Mais, là où « le train arrive en retard », ce qui intrigue donc, c’est quand le candidat du FPI se « balade » avec du bétail électoral. Des hommes et des femmes convoyés dans des cars et parfois des autobus de la Sotra, souvent depuis Abidjan pour aller applaudir le leader des frontistes. La foule, qui assiste à ses longs monologues, que la RTI se plaît à diffuser à satiété sur ses antennes, n’est pas, dans beaucoup de localités, le résultat d’une mobilisation spontanée, mais plutôt le fruit d’une « déportation » de ses partisans, savamment planifiée et organisée par l’équipe du chef de l’Etat.
Jeudi dernier à Korhogo, les gens présents sur le lieu du meeting du chef de l’Etat, avaient été, en grande partie, transportés, pour certains, depuis la capitale économique. Dans des minicars et aussi des autocars d’une célèbre compagnie de transport.
Dans les villages aux alentours de Korhogo, les refondateurs ont, en plus d’y avoir dépêché plusieurs véhicules de transport, usé de subterfuge pour convaincre les populations à y embarquer. A droite, on a distribué des billets de banque, à gauche on a annoncé que c’est Amadou Gon Couliblay ou encore le Dr Alassane Dramane Ouattara, qui animait un meeting. Deux noms qui suffisent à eux seuls pour mobiliser tout le peuple senoufo.
Cette « stratégie », pas fair-play du tout, du candidat du FPI dans la cité du Poro n’est pas un cas isolé. Déjà à Bongouanou et Dimbokro, des dizaines de cars avaient pris la route avec à leur bord plusieurs centaines de personnes. De toute évidence, cette démarche des frontistes est symptomatique de l’incapacité de leur candidat à mobiliser réellement les foules, dans certaines contrées du pays. Pis, elle suscite une inquiétante interrogation : à quoi répond ce convoyage de bétail électoral ?
A la vérité, Laurent Gbagbo sait pertinemment que les Ivoiriens, dans leur majorité, ne croient plus en lui. Eux qui sont, depuis une décennie, en proie à une misère terrible, incapables de se soigner et de s’offrir ne serait-ce que les trois repas quotidiens. Ses dix années de gestion approximative, marquée par des détournements de deniers publics et de nombreuses violations de droits de l’homme, ont plongé la Côte d’Ivoire dans le chaos. Le pays, comme le dirait l’autre, est à la rue. Pour beaucoup d’Ivoiriens, il y a très longtemps qu’il n’est plus l’homme de la situation. Car ils restent persuadés que le « champion des promesses » ne peut réaliser en cinq années ce qu’il n’a pu faire en dix ans.
En faisant convoyer des gens à ses meetings à travers le pays, le chef de l’Etat donne l’illusion à ses inconditionnels qu’il fait encore rêver les Ivoiriens.
Mais, la réalité est implacable : le pays a reculé de plus de 30 ans. Et cela les Ivoiriens s’en souviendront. Dans l’isoloir. Le 31 octobre prochain. Car, disait Mao Tsé Toung, « on peut tromper tout le peuple une partie du temps. On peut tromper une partie du peuple tout le temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple, tout le temps ».
Y. Sangaré, envoyé spécial
A priori, c’est un non événement, tellement cela va de soi. Mais, là où « le train arrive en retard », ce qui intrigue donc, c’est quand le candidat du FPI se « balade » avec du bétail électoral. Des hommes et des femmes convoyés dans des cars et parfois des autobus de la Sotra, souvent depuis Abidjan pour aller applaudir le leader des frontistes. La foule, qui assiste à ses longs monologues, que la RTI se plaît à diffuser à satiété sur ses antennes, n’est pas, dans beaucoup de localités, le résultat d’une mobilisation spontanée, mais plutôt le fruit d’une « déportation » de ses partisans, savamment planifiée et organisée par l’équipe du chef de l’Etat.
Jeudi dernier à Korhogo, les gens présents sur le lieu du meeting du chef de l’Etat, avaient été, en grande partie, transportés, pour certains, depuis la capitale économique. Dans des minicars et aussi des autocars d’une célèbre compagnie de transport.
Dans les villages aux alentours de Korhogo, les refondateurs ont, en plus d’y avoir dépêché plusieurs véhicules de transport, usé de subterfuge pour convaincre les populations à y embarquer. A droite, on a distribué des billets de banque, à gauche on a annoncé que c’est Amadou Gon Couliblay ou encore le Dr Alassane Dramane Ouattara, qui animait un meeting. Deux noms qui suffisent à eux seuls pour mobiliser tout le peuple senoufo.
Cette « stratégie », pas fair-play du tout, du candidat du FPI dans la cité du Poro n’est pas un cas isolé. Déjà à Bongouanou et Dimbokro, des dizaines de cars avaient pris la route avec à leur bord plusieurs centaines de personnes. De toute évidence, cette démarche des frontistes est symptomatique de l’incapacité de leur candidat à mobiliser réellement les foules, dans certaines contrées du pays. Pis, elle suscite une inquiétante interrogation : à quoi répond ce convoyage de bétail électoral ?
A la vérité, Laurent Gbagbo sait pertinemment que les Ivoiriens, dans leur majorité, ne croient plus en lui. Eux qui sont, depuis une décennie, en proie à une misère terrible, incapables de se soigner et de s’offrir ne serait-ce que les trois repas quotidiens. Ses dix années de gestion approximative, marquée par des détournements de deniers publics et de nombreuses violations de droits de l’homme, ont plongé la Côte d’Ivoire dans le chaos. Le pays, comme le dirait l’autre, est à la rue. Pour beaucoup d’Ivoiriens, il y a très longtemps qu’il n’est plus l’homme de la situation. Car ils restent persuadés que le « champion des promesses » ne peut réaliser en cinq années ce qu’il n’a pu faire en dix ans.
En faisant convoyer des gens à ses meetings à travers le pays, le chef de l’Etat donne l’illusion à ses inconditionnels qu’il fait encore rêver les Ivoiriens.
Mais, la réalité est implacable : le pays a reculé de plus de 30 ans. Et cela les Ivoiriens s’en souviendront. Dans l’isoloir. Le 31 octobre prochain. Car, disait Mao Tsé Toung, « on peut tromper tout le peuple une partie du temps. On peut tromper une partie du peuple tout le temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple, tout le temps ».
Y. Sangaré, envoyé spécial
