Ce sera pour une autre fois. La visite que le président du Rdr envisageait d’effectuer hier, jeudi 14 octobre, sur le campus pour prendre le pouls des conditions de vie des étudiants, a été reportée sine die. C’est que l’atmosphère qui prévalait était peu propice à la tenue de la cérémonie. Des éléments de la Fesci, après s’être entretenus avec le ministre Hamed Bakayoko dit Hambak, ont obtenu que la visite soit reportée. Il est 12h37 quand Hambak quitte la présidence de l’université de Cocody à bord de sa Mercedes. Deux minutes plus tôt, il venait de s’adresser aux jeunes militants du Rdr qui s’étaient massés là, attendant son retour des bureaux de la présidence de l’université de Cocody. « On était venu voir les conditions de vie des étudiants, pas pour des affrontements. Je viens de discuter avec les autorités de l’université, nous nous sommes entendus. Que chacun rentre chez lui », explique-t-il à ses jeunes gens, qui ont attendu quinze minutes durant sur l’esplanade de la présidence, qu’il descende les informer sur ces échanges avec les autorités de l’université de Cocody et les responsables de la Fesci. C’est la mort dans l’âme qu’ils escortent le véhicule du ministre jusque vers le Chu de Cocody, en scandant : « Ado solution, Ado solution ». Sous l’œil vigilant des éléments de la Fesci qui les ont raccompagnés. On a frôlé le pire. Avant cet épilogue plutôt heureux, les esprits se sont quelque peu échauffés quand le ministre Hamed Bakayoko est arrivé sur les lieux aux environs de 11h 30, à la tête de près de trois cents jeunes militants du Rdr. Casquette à l’effigie du Rdr vissé sur la tête, en chemise blanche et jean, le directeur national de campagne adjoint du Rdr, chargé de la jeunesse, affichait une mine plutôt grave. A peine est-il parvenu derrière l’amphi Lorougnon Guédé de l’Ufr des sciences qu’il est abordé par un responsable de la Fesci, entouré de ses camarades. « Nous avons été informés que le président du Rdr vient délivrer un message à l’université. Nous ne sommes pas contre, mais nous ne voulons pas de présence de personnes extérieures sur le campus », fait-il comprendre au ministre, qui tente de le raisonner. « Nous avons eu Mian ( Mian Augustin, Sg de la fesci) avant de venir », rétorque-t-il. Mais rien n’y fit. Un autre membre de la Fesci accoste Hambak. « M. le ministre, on veut bien que le président du Rdr vienne parler aux étudiants, mais pas dans ces conditions. Si on ne règle pas certains détails, ce ne sera pas bon », dit-il gentiment. Pendant ce temps, les jeunes du Rdr s’offusquent du mouvement d’humeur des membres de la Fesci. Certains prétendent que leurs camarades ont été « bombés » ( enlévés) par la Fesci, pour une destination inconnue. Le ministre, visage grave, plie les manches comme pour prendre à bras le corps le dossier. « Calmez vous, on va gérer ça », lance-t-il aux jeunes. « Ne cédez pas à la provocation », conseillent des militants du Rdr à leurs camarades. Un confrère de Tv5 qui tentait de fixer les images, est brutalisé par un barbu de la Fesci ; sa caméra endommagée. Ça parlemente, parlemente. Finalement, le ministre est autorisé à fendre le cordon constitué par la Fesci et à monter dans les bureaux de la présidence de l’université. Il est 12h 20. Il en ressort 15mn après : la visite est reportée. Les membres de la Fesci l’auraient rassuré de mieux organiser l’événement après l’ouverture officielle de la campagne.
Assane NIADA
Assane NIADA