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Politique Publié le lundi 18 octobre 2010 | Partis Politiques

Conférence publique à Accra : Le rôle de la diaspora dans une sortie de crise

© Partis Politiques Par DR
Présidentielle du 31 octobre 2010 : La campagne du Dr Alassane Ouattara lancée à Accra (Ghana)
Samedi 16 octobre 2010. Accra (Ghana). A la faveur d`une conference co-organisée par la DICINO et le RDR sur le rôle de la diaspora dans la sortie de crise, le Secrétaire national Idriss Traoré rencontre les militants et sympathisants du parti
Propos introductifs

Avant d’aborder directement la question relative au « Rôle de la Diaspora dans une Sortie de Crise », intéressons-nous tout d’abord aux trois mots-clefs qui structurent le thème de cette petite causerie.
Il s’agit des termes de diaspora, de crise et de sortie de crise.

On aurait pu ajouter à cette trilogie le mot rôle, qui n’est pas, ici, de moindre importance, loin s’en faut.

La crise

Pour respecter l’ordre imposé par les événements eux-mêmes, je voudrais commencer par la notion de crise.

Je pense en effet que vous avez été bien inspiré en choisissant le mot crise, terme qui peut être défini, entre autres, comme « état d’aggravation brusque d’une maladie ».

Ainsi donc, bien avant la crise, la Côte d’Ivoire était malade.

De quoi était-elle malade ? Et pourquoi et comment a-t-on laissé évoluer cette maladie jusqu’à cette situation de crise ?

Ouvrons une première parenthèse pour constater que, même en ce début de 21ème siècle, siècle de la téléphonie mobile et de l’internet, les conflits armés continuent d’affliger le monde, plus particulièrement l’Afrique ; et que même la Côte d’Ivoire, jadis havre de paix, n’a pas été épargnée.
En effet, la chute du Mur de Berlin est intervenue dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989. Il s’en est suivi l’effondrement du bloc soviétique ; et on avait alors espéré l’avènement d’un monde plus paisible.
Ce ne fut malheureusement pas le cas, loin s’en faut :

Selon le sociologue polémologue Gaston Bouthoul, de 1945 à 1975 le monde a connu 71 conflits armés; dont 17 conflits inter- étatiques, 19 conflits coloniaux et 35 conflits intra-étatiques.

Mais depuis 1989, fin de la guerre froide, on compte 82 conflits dont 79 guerres civiles dans le monde.

Et Le continent africain est le plus touché ; avec la particularité d’abriter le plus grand nombre de conflits intra- étatiques.

Ainsi, selon le chercheur politologue Maurice Mahounon, en 1998, seize Etats africains connaissaient des guerres civiles.

La partie occidentale, longtemps considérée comme un « îlot » de paix dans un « océan » de tension, s’embrase dès 1989 avec la première guerre du Libéria, suivie de la deuxième en 1997. La Sierra Leone emboite le pas en 1991 ; suivi de la Guinée Bissau en 1998.
Entre temps, le problème de la Casamance couve au Sénégal, et le Mali fait face à des révoltes touaregs.

Chers frères et sœurs, on peut dire que ça chauffe partout en Afrique ; et on dirait que la Côte d’Ivoire était très attendue.

A Abidjan on dit quoi même ? La Côte d’Ivoire ne manquera pas à l’appel ;

Et le 19 septembre 2002, les « Eléphants Rebelles » font une entrée fracassante, mettant définitivement la sous-région ouest-africaine à genou.

Pourquoi la Côte d’Ivoire n’a-t-elle pas été épargnée ? Pays où la paix n’est pas un vain mot, dit-on, mais un comportement.

De quelle maladie ce pays a-t-il si longtemps souffert pour en arriver à cette crise aigüe ?
Bien sûr, de nombreux ouvrages ont été écrits ; et la crise ivoirienne a été analysée sous toutes les coutures.

A cette guerre dite injuste, on a donc trouvé de multiples raisons. Ce faisant, on omettait très souvent les déraisons et autres inconséquences qui en sont pourtant la cause profonde.
Car au-delà de toutes les explications savantes, et très souvent politiciennes, la Côte d’Ivoire ait été très certainement victime d’une grave pathologie qu’on pourrait appeler « syndrome d’insouciance généralisée ».

Pendant longtemps, les dirigeants politiques et autres leaders d’opinion, se sont abrité dernière la conviction quasi mystique que « la Côte était un pays béni de Dieu ».

Et à cette affirmation péremptoire, le peuple répondait systématiquement en chœur que « ça va aller ».
Mais pour quelle raison le Bon Dieu deviendrait-Il brusquement si méchant pour créer des pays maudits ?

Tous les pays sont donc bénis. Et il appartient aux différents peuples, et à leurs dirigeants de cultiver et d’entretenir cette bénédiction ; en surveillant le tableau de bord sociopolitique :
Y-a-t-il des voyants qui s’allument ? Avant de démarrer le matin ai-je vérifié les niveaux d’eau et d’huile ? L’état et la pression des pneumatiques ? Les feux tricolores marchent-ils à Abidjan ? Les caniveaux du Carrefour de l’Indénié sont-ils correctement curés ?

Et quant aux passagers inconscients qui crient à tue-tête « ça va aller » ; mais ça va aller où ? Dans le mûr où dans le ravin ?
La Côte d’Ivoire a effectivement fait une sortie de route ; le véhicule Ivoire a fait tonneau, et le constat est sévère :

La clochardisation de l’économie, un système de santé malade, et l’Ecole qui s’est transformée en une vaste cour de récréation.

Bref, l’Etat est dans tous ses états, et il serait fastidieux d’entrer dans les détails des dégâts.
Mais si vous le voulez bien, arrêt sur image :

Novembre 2004, tentative de libération de Bouaké, bombardement d’une base militaire française, réaction violente de la France.

Voilà « palabre dans palabre ». Trois jours de manifestation s’ensuivent, avec les conséquences suivantes :

• Plus de 8000 occidentaux dont une très grande majorité de français fuient le pays;
• 100 entreprises ferment leurs portes ;
• Hors les entreprises hexagonales contribuent pour plus de 51% de recette fiscales du pays ;
• 10000 emplois directs sont perdus.

L’ampleur des dégâts se passe donc de commentaire. Mais quel est le verdict final des experts ? Le véhicule est-il déclaré épave, où est-il réparable ?

La sortie de crise est-elle possible, et à quelle condition ? Cette question nous amène au second mot-clef.

La Sortie de Crise

Il faut d’abord le dire, l’unanimité est faite aujourd’hui, pour dire que la sortie de crise est devenue une nécessité impérieuse; car le pays est au bord du gouffre, et les ivoiriens sont fatigués.
La communauté internationale elle-même est essoufflée.

Mais après tant de rendez-vous manqués, y-a-t-il aujourd’hui des raisons particulières d’y croire ?
Je pense que oui.

De Lomé à Kleber en France, en passant par Accra et Pretoria, les deux belligérants ont fini par se retrouver au Burkina Faso.

Et, bien que difficiles, lents et chaotiques, les Accords de Ouagadougou ont véritablement enclenché un processus irréversible.

Une date des élections est fixée au moment où toutes les conditions politiques et militaires sont remplies.

Notons surtout, qu’à l’heure où je vous parle, les ivoiriens sont en train de retirer leurs cartes d’identité et d’électeur. Près de 900 000 Abidjanais l’ont déjà fait.

Ce n’est pas banal, même si ça aurait dû l’être ; car cela met fin à la période absurde des Cartes d’Identité vertes périmées, prorogées par un décret présidentiel ; décret royalement ignoré par les barrages de police ; période des récépissés d’identification de l’ONI, curieusement établis à la poste, où des attestations d’identité délivrés par les commissariats.

Pendant une quinzaine d’années tous les ivoiriens ont été des « sans papiers » dans leur propre pays.
Même le Président de la République a reconnu publiquement qu’il n’avait pas de Carte d’Identité.
Ça c’est fini.

La sortie de crise est donc possible. Mais le travail n’est pas terminé. Quelles sont les tâches qui restent à accomplir ? Qui doit faire quoi ? Quel rôle la diaspora peut-elle jouer ?
Nous y voici donc, au cœur du problème.

Le rôle de la diaspora

Ce rôle est important ; et il peut se situer à deux niveaux :
• Rôle sur un plan politique, dans le cadre du processus de sortie de crise ;
• Rôle sur le plan économique, dans le cadre de la gestion post- crise.
Rôle politique :
• La position d’expatrié permet d’avoir la distance critique nécessaire, pour analyser de manière plus saine la situation de son propre pays ;
• Et le pays d’accueil peut fort justement constituer l’élément de comparaison indispensable à cet effet;
• Il en résulte un renforcement de la conscience politique, qui consolide le statut de leaders d’opinion de l’expatrié ; celui-ci devient alors capable d’influencer les choix et les décisions de ses parents et amis restés au pays.
• Enfin, la diaspora a la possibilité de mobiliser l’opinion publique internationale et les organismes internationaux.
• Sur le plan historique, nous avons des exemples très édifiants du rôle d’une diaspora.
En effet, la Grèce est reconnue pour avoir inventé la République et la Démocratie. Or nous savons que la Grèce Antique doit tout son rayonnement à sa diaspora installée à Alexandrie en Egypte. Thalès et Pythagore y ont passé de très longs séjours ; Platon et Aristote ont visité le pays des pharaons.

Rôle économique :
• Le rôle économique de la diaspora existe déjà ; car très souvent l’expatrié est un recours financier important pour ses parents restés au pays.
Mais ce rôle peut être renforcé. Et là encore les exemples sont légion :
• De 1975 à 2002, 17 ans de guerre avaient pratiquement détruit le Liban. Le pays a été reconstruit avec l’aide de la diaspora libanaise dans le monde ;
• Le développement prodigieux du Japon doit beaucoup à la diaspora de l’Empire du Soleil Levant ;
• Les intellectuels chinois et indiens de la diaspora sont à la base du statut de pays émergeants de ces deux nouvelles puissances économiques;
• Enfin, l’exemple de la diaspora juive se passe de commentaire.

En Afrique même, le poids économique des diasporas nigériane, sénégalaise et malienne pèse très lourd dans l’économie de leurs pays respectifs.

Au quotidien, les ivoiriens sont témoins oculaires du dynamisme économique des communautés mauritanienne, burkinabé et ghanéenne.

En termes d’exemples, la diaspora ivoirienne n’a que l’embarras du choix.

Mais il y a un préalable :
Pour pouvoir jouer un quelconque rôle, l’expatrié doit tout d’abord avoir réussi son expatriation.
• Les élèves et les étudiants doivent réussir brillamment leurs études ;
• Les hommes d’affaire doivent réussir à s’implanter dans le tissu économique du pays d’accueil ;
• Les commerçants doivent conquérir de nouveaux marchés.

Tout ceci demande un travail sérieux d’organisation de la diaspora ; et exige aussi que l’état de Côte d’Ivoire s’implique.

C’est bientôt les élections présidentielles en Côte d’Ivoire. Quelle est la réaction des différents candidats face à cette importante question ?

Parmi les 14 candidats en lice, permettez-moi donc de prendre l’exemple que je maîtrise le mieux, en vous exposant brièvement le programme du Docteur Alassane Dramane OUATTARA.

Signalons tout de suite qu’ADO est un pur produit de la diaspora ivoirienne ; et l’exemple vivant, le référentiel absolu d’une expatriation brillamment réussie.

Tout expatrié rêve d’un retour en fanfare au pays.

Tout le peuple ivoirien se souvient encore aujourd’hui du retour de l’Enfant Prodige en 1989 ; pour sauver une économie ivoirienne à l’agonie.

Et si aujourd’hui toute la classe politique ivoirienne se réclame sans exception de l’Houphouëtisme, c’est parce que « Le Vieux » a pu échapper à la furia de la rue, et a pu être enterré dignement.

Quels sont donc les aspects du programme d’ADO particulièrement importants pour la diaspora ? J’allais dire TOUT.

Mais il faut peut être commencer par s’entendre sur ce qu’on appelle un programme de gouvernement. Il ne s’agit surtout pas d’une dissertation, aussi brillante soit-elle.

Il s’agit plutôt de la « programmation d’actions ayant fait l’objet d’une expertise technique crédible et chiffrée ».

C’est le lieu de rappeler qu’ADO dirige un cabinet d’expertise international qui conseille les gouvernements africains sur le plan économique et financier.

Que propose donc ADO ?
• Au plan politique il s’agit de réconcilier la Côte d’Ivoire avec elle-même, et avec la communauté internationale, dans le cadre de la philosophie du Vivre Ensemble. Cela devra permettre, entre autres, non seulement de mettre définitivement fin aux nombreux cas d’exils politiques et de désertions dans l’armée, mais aussi et surtout d’enclencher le retour des frères africains de la sous-région dont la contribution inestimable avait participé au rayonnement du pays.
De pays d’accueil, la Côte d’Ivoire est devenue aujourd’hui exportatrice de diaspora.

• Au plan socio- politique il s’agit de recréer l’état en restaurant les services publics qui permettent de satisfaire efficacement la demande sociale en termes de santé publique, d’éducation, de logement et autres infrastructures de base.
Ainsi tous les naufragés du système scolaire et universitaire ivoirien devraient pouvoir regagner le pays.

• Au plan économique, l’ex-gouverneur de la BCEAO et ex-DGA du FMI affirme que toutes les régions du pays disposent des ressources naturelles et humaines nécessaires pour en faire de véritables pôles de développement.

Une répartition judicieuse du développement sur l’ensemble du pays en étant le véritable gage de stabilité.

Chers frères et sœurs, 14 médecins s’activent autour de la mère patrie malade. ADO demande tout simplement à faire pour son pays ce qu’il a fait pour d’autres pays. Il l’a fait ailleurs, il veut le faire chez lui.

Chers compatriotes de la diaspora, c’est le destin que je souhaite à chacun d’entre vous ; réussir brillamment votre expatriation, accumuler ici une somme de connaissance ou d’expérience à mettre plus tard à la disposition de votre pays. Afin que vous aussi, vous puissiez dire :

Je l’ai fait ailleurs, je veux le faire chez moi ; afin que Dieu continue de bénir la Côte d’Ivoire.

Je vous remercie

Par Koné Mamadou
Conseiller Technique, Secrétariat National Chargé des Militants de l’Etranger / RDR
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