Dans la jungle, seule la loi du plus fort compte. Et Me Baï Patrice, qui s’est construit un monde sans loi où la force des arguments et des règles établies n’ont pas droit de cité, veut transposer cette pratique bannie des sociétés organisées au karaté. Une discipline noble dont la vertu première est le respect. Pour parvenir à ses fins, ce hors-la-loi des temps modernes s’accommode du soutien de Mel Eg Théodore. Le ministre des Sports que la Côte d’Ivoire n’aurait du jamais connaître. Et comme les oiseaux de même plumage volent ensemble, ces deux personnes peu recommandables s’unissent pour entraver la belle marche du karaté ivoirien. «Au moment où le niveau du karaté ivoirien évolue de manière positive, au même moment les esprits régressent. C’est dommage», a regretté Me Sanogo, le père de cet art martial en Côte d’Ivoire, hier au Novotel (Plateau) lors d’un point de presse animé par Me Koua Georges, vice-président de la fédération ivoirienne de karaté et disciplines associées (FIKDA). En effet, après avoir annulé une assemblée générale extraordinaire du bureau fédéral légitime et légal présidé par Me Yaï Vincent, le 17 octobre dernier à l’Hôtel du District au Plateau (Abidjan), Me Baï Patrice s’est fait élire président de la fédération une semaine plus tard (24 octobre 2010) avec la participation remarquée du ministère des Sports (présence de 4 représentants dont le directeur de la réglementation et du contentieux, Lucien Boguinard). Une situation déplorable qualifiée «d’injustice et de braquage» par Me Koua Georges qui en appelle à la médiation du ministre Mel. Un appel vain puisque Mel, en complice, n’a pas manqué de remercier Me Baï pour son coup de force. «Toutes nos félicitations et vous avez le soutien de l’Etat», s’était réjoui l’homme qui s’est assigné pour mission la destruction du sport ivoirien. Avant d’autoriser Me Baï à prendre position du siège fédéral qui a vu ses portes défoncées et les serrures remplacées. Des faits qui continuent à «déprimer» Me Sanogo qui affirme ne jamais vivre une telle situation de mémoire de karatéka. S’il avance «ne rien avoir contre Me Baï qu’il a soutenu contre Me Konoba en son temps», il dénonce avec force (sa dernière) l’illégalité de son action. «Il faut que les choses se passent dans les règles. Je ne peux pas cautionner ce qui se passe. Le ministre a été induit en erreur, mais que justice soit rendue», lâche Me Sanogo. Me Koua Georges appelle plutôt les pratiquants légaux à s’opposer à cette imposture qui n’est pas faite pour honorer la Côte d’Ivoire. «C’est la première fois dans le monde qu’un tel acte de force se passe dans le karaté». Continuant, il interpelle les autorités sur la nécessité de rendre justice dans cette affaire. «L’Etat ne doit pas soutenir une telle injustice. Nous n’avons pas d’armée derrière nous, nous n’avons pas de fusils avec nous, mais on a la justice. Car au moment où la Côte d’Ivoire traverse une période sensible, je ne pense pas que des responsables d’un pays puissent cautionner un tel cafouillage dans une association sportive», fait-il remarquer.
OG
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