A y regarder de près, ‘’la fin du film’’ électoral de 2000 ressemble fort étrangement à celui de 2010. Rappelons-nous simplement comment Gbagbo s’est installé au pouvoir de façon calamiteuse, il y a dix ans. Surtout comment la junte militaire la quitté.
20 OCTOBRE 2000
En meeting à Yopougon (quartier populaire d’Abidjan), le candidat Laurent GBAGBO lance à ses militants surchauffés : « si quelqu’un triche, vous occupez tout, en Côte d’Ivoire. Vous occupez la télévision, la radio, la Présidence. »
L’Inter N°748 du 24/10/00 P6.
23 OCTOBRE 2000
Le candidat Laurent GBAGBO présente à la presse, ses propres résultats de la présidentielle portant sur plus de la moitié des inscrits et qui le créditent de 61,67% des suffrages contre 25,59% au Général GUEÏ, avec un taux de participation de 35%.
Répondant à Laurent GBAGBO qui a annoncé sur RFI à 1h30 du matin sa victoire, Henri césar DAMALAN, Ministre de la Communication, membre et porte-parole du CNSP et Balla KEITA, Conseiller du Général GUEÏ dans une conférence de presse, annoncent la victoire du Général GUEÏ aux élections présidentielles.
M. Damalan critique longuement les déclarations du candidat Laurent GBAGBO qui s’est dit ‘’sûr de sa victoire sur la base des résultats que son parti le FPI, a collectés. Les seuls résultats qui font foi, sont ceux de la Commission Nationale Electorale (CNE)’’ a répété à plusieurs reprises le porte-parole de la junte, ajoutant : « rira bien, qui rira le dernier.»
Jusque là, la CNE n’a donné que des résultats très partiels de quarante (40) résultats portant sur 7,8% de l’électorat, qui donnent Laurent GBAGBO : 51, 35°/° des suffrages contre 40,40°/° au Général GUEÏ, avec une participation de 34,44°/°.
La CNE a annoncé le report à mardi 11h, la suite de la proclamation des résultats du 1er tour de la présidentielle du 22 octobre ; annonce faite sur les écrans de la télévision ivoirienne.
Les résultats qui arrivaient au compte-goutte depuis lundi, ont été brutalement arrêtés lundi en fin de matinée.
Le président de la CNE, M. Honore GUIE, avait annoncé vers 17h,’’ une pause’’, promettant de nouveaux résultats pour 19h. Mais dans le même temps ‘’une trentaine de militaires investissaient les locaux de la CNE à Abidjan, en interdisent l’accès aux journalistes et sèment la pagaille et la crainte au sein du personnel. Le Président de la Commission Nationale Electorale (CNE) est molesté par des militaires à la solde du candidat Robert GUEÏ. ‘’
Des manifestations éclatent dans la plupart des quartiers d’Abidjan pour réclamer les vrais résultats du scrutin.
L’Inter N°748 du 24/10/00 P2. — L’Aurore N°159 du 30/10/00 P5.
24 OCTOBRE 2000
A l’appel de Laurent GBAGBO, l’un des candidats « que le Général GUEI tentait de délester de sa victoire », des milliers de manifestants descendent dans les rues. Il y a eu des morts. Des blessés. Un couvre-feu est décrété à partir de 21h.
Au bataillon blindé d’Akouédo, le commandant DOGBO Blé Bruno réunit les ‘’bérets noirs’’ pour préparer la riposte.
Notre Voie N°737 du 30/10/00 P3
25 OCTOBRE 2000
Dès deux heures du matin, le Commandant DOGBO Blé Bruno et son groupe qui ont reçu l’appui des Dassé et du Commandant Remarck, font irruption à l’ancien camp d’Akouédo, où se trouve la poudrière et gardé par les hommes du Lieutenant Boka Yapi, proche du Général GUEI. Le combat qu’y a lieu à coup de roquettes, de canons, d’armes lourdes…, fait des victimes : le Commandant Remarck et l’Adjudant-chef Soro Mamadou sont mortellement atteints. D’autres sont blessés. Le sang coule partout.
A six heures du matin, un engin blindé gare devant le siège de ‘’la refondation’’, société éditrice des journaux ‘’Notre Voie’’ et ‘’Actuel’’ (…) les militaires lancent : « demandez à la population de descendre massivement dans la rue pour nous permettre de parachever le travail que nous avons commencé. » Au quartier général de campagne de Laurent Gbagbo où ils arrivent quelques instants après, les éléments du bataillon blindé sont accueillis avec enthousiasme. « Nous sommes des hommes morts si vous n’occupez pas la ville. Depuis deux heures du matin, nous avons engagé le combat pour libérer le pays, alors, appelez vos militants et jouez votre partition, expliquent les militaires. »
Notre Voie N°737 du 30/10/00 P3
25 OCTOBRE 2000
Suite à la chute de Robert GUEI, Chef de la junte, les forces loyalistes procèdent à plusieurs arrestations tant dans le milieu militaire que dans l’entourage civil de GUEI.
Au nombre des personnes civiles interpellées, figurent Dr Balla KEITA, Conseiller Spécial du Général GUEI chargé des Affaires Religieuses et des Cultes et Ahipeaud Martial, ancien Secrétaire Général de la FESCI.
Dr Balla Kéita sera ensuite admis à la PISAM dans un état inquiétant : ‘’son crâne avait été enfoncé’’.
Soir Info N°1860 des 28 &29/10/00 P6
25 OCTOBRE 2000
Avant l’investiture de Laurent GBAGBO, le président de la Cour Constitutionnelle, TIA Koné lit l’arrêt de la proclamation officielle des résultats de l’élection présidentielle du 22 octobre 2000: «
Laurent GBAGBO : 1.065.597 voix ; soit 59,36°/°
Robert GUEÏ : 567.267 voix ; soit 32 ,72°/°
Francis WODIE : 102.253 voix ; soit 5,70 °/° »
Notre Voie N° 736 des 28&29/10/00 P6.
NB : le 4 octobre 2000, la liste électorale définitive est remise à M. Honoré GUIE, Président de la Commission Electorale Indépendante (CNE), par M. BA Ibrahima, DG de l’INS. Elle comporte 5. 475. 143 électeurs.
Il y a donc 1.986.698 électeurs de plus par rapport à la population électorale de 1995 qui s’élevait à 3.488.445 électeurs et qui n’avaient pas pris en compte les 18,19 et 20 ans. Notre Voie N°719 du 05/10/00 P2
26 OCTOBRE 2000
Les militants du RDR qui sont descendus dans les rues pour exiger de nouvelles élections, croisent le fer avec les forces de l’ordre. Le bilan officiel fait cent soixante onze (171) morts. Trois cents (300) selon le Mouvement Ivoirien des Droits de l’Homme (MIDH).
M. Alassane Ouattara, Président du RDR se réfugie à la résidence de l’Ambassadeur d’Allemagne, sa voisine, face à la furia des forces de l’ordre et des militants du FPI venus en découdre avec lui. Son domicile est pillé et incendié.
Les enquêtes en cours connaissent une brusque accélération avec l’annonce, par le Procureur Yua koffi, de l’inculpation de six gendarmes le 11 avril 2001, accusés de « meurtres et d’assassinats ».
Parmi eux, le Chef d’escadron d’Abobo, le Commandant BeKpan, alias ‘’commando fatchê’’. Vu la mutinerie qui pointait à l’horizon, le Colonel Touvoly Bi Zogbo, Commandant Supérieur de la gendarmerie se rend dans cette unité le 19 avril 2001 pour calmer les gendarmes.
Après l’inculpation du commandant BeKpan, le Lieutenant-colonel Baillet qui, lui, coiffait l’escadron d’Abobo dirigé par BeKpan, est nommé à la tête de l’école de gendarmerie de Toroguhé à Daloa (hors d’Abidjan).
L’Aurore N°159 du 30/10/00 P5
Soir Info N° 2442 du 14/10/02 P7
Le Patriote N°525 du 24/04/01 P2
27 OCTOBRE 2000
Découverte d’un charnier de cinquante sept (57) corps en état de putréfaction et entassés sur un terrain dégagé en pleine broussaille à Yopougon aux environ de la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA).
Notre Voie N°737 du 30/10/00 P2.
L’Aurore N°369 du 09/10/01 P3.
28 OCTOBRE 2000
Le Général Mathias DOUE, ex-membre du CNSP, est nommé Chef d’Etat Major de l’Armée (CEMA).
Notre Voie N°790 du 10/01/01 P5
SYLVAIN NAMOYA
JOURNALISTE-CONSULTANT
snamoya@gmail.com
20 OCTOBRE 2000
En meeting à Yopougon (quartier populaire d’Abidjan), le candidat Laurent GBAGBO lance à ses militants surchauffés : « si quelqu’un triche, vous occupez tout, en Côte d’Ivoire. Vous occupez la télévision, la radio, la Présidence. »
L’Inter N°748 du 24/10/00 P6.
23 OCTOBRE 2000
Le candidat Laurent GBAGBO présente à la presse, ses propres résultats de la présidentielle portant sur plus de la moitié des inscrits et qui le créditent de 61,67% des suffrages contre 25,59% au Général GUEÏ, avec un taux de participation de 35%.
Répondant à Laurent GBAGBO qui a annoncé sur RFI à 1h30 du matin sa victoire, Henri césar DAMALAN, Ministre de la Communication, membre et porte-parole du CNSP et Balla KEITA, Conseiller du Général GUEÏ dans une conférence de presse, annoncent la victoire du Général GUEÏ aux élections présidentielles.
M. Damalan critique longuement les déclarations du candidat Laurent GBAGBO qui s’est dit ‘’sûr de sa victoire sur la base des résultats que son parti le FPI, a collectés. Les seuls résultats qui font foi, sont ceux de la Commission Nationale Electorale (CNE)’’ a répété à plusieurs reprises le porte-parole de la junte, ajoutant : « rira bien, qui rira le dernier.»
Jusque là, la CNE n’a donné que des résultats très partiels de quarante (40) résultats portant sur 7,8% de l’électorat, qui donnent Laurent GBAGBO : 51, 35°/° des suffrages contre 40,40°/° au Général GUEÏ, avec une participation de 34,44°/°.
La CNE a annoncé le report à mardi 11h, la suite de la proclamation des résultats du 1er tour de la présidentielle du 22 octobre ; annonce faite sur les écrans de la télévision ivoirienne.
Les résultats qui arrivaient au compte-goutte depuis lundi, ont été brutalement arrêtés lundi en fin de matinée.
Le président de la CNE, M. Honore GUIE, avait annoncé vers 17h,’’ une pause’’, promettant de nouveaux résultats pour 19h. Mais dans le même temps ‘’une trentaine de militaires investissaient les locaux de la CNE à Abidjan, en interdisent l’accès aux journalistes et sèment la pagaille et la crainte au sein du personnel. Le Président de la Commission Nationale Electorale (CNE) est molesté par des militaires à la solde du candidat Robert GUEÏ. ‘’
Des manifestations éclatent dans la plupart des quartiers d’Abidjan pour réclamer les vrais résultats du scrutin.
L’Inter N°748 du 24/10/00 P2. — L’Aurore N°159 du 30/10/00 P5.
24 OCTOBRE 2000
A l’appel de Laurent GBAGBO, l’un des candidats « que le Général GUEI tentait de délester de sa victoire », des milliers de manifestants descendent dans les rues. Il y a eu des morts. Des blessés. Un couvre-feu est décrété à partir de 21h.
Au bataillon blindé d’Akouédo, le commandant DOGBO Blé Bruno réunit les ‘’bérets noirs’’ pour préparer la riposte.
Notre Voie N°737 du 30/10/00 P3
25 OCTOBRE 2000
Dès deux heures du matin, le Commandant DOGBO Blé Bruno et son groupe qui ont reçu l’appui des Dassé et du Commandant Remarck, font irruption à l’ancien camp d’Akouédo, où se trouve la poudrière et gardé par les hommes du Lieutenant Boka Yapi, proche du Général GUEI. Le combat qu’y a lieu à coup de roquettes, de canons, d’armes lourdes…, fait des victimes : le Commandant Remarck et l’Adjudant-chef Soro Mamadou sont mortellement atteints. D’autres sont blessés. Le sang coule partout.
A six heures du matin, un engin blindé gare devant le siège de ‘’la refondation’’, société éditrice des journaux ‘’Notre Voie’’ et ‘’Actuel’’ (…) les militaires lancent : « demandez à la population de descendre massivement dans la rue pour nous permettre de parachever le travail que nous avons commencé. » Au quartier général de campagne de Laurent Gbagbo où ils arrivent quelques instants après, les éléments du bataillon blindé sont accueillis avec enthousiasme. « Nous sommes des hommes morts si vous n’occupez pas la ville. Depuis deux heures du matin, nous avons engagé le combat pour libérer le pays, alors, appelez vos militants et jouez votre partition, expliquent les militaires. »
Notre Voie N°737 du 30/10/00 P3
25 OCTOBRE 2000
Suite à la chute de Robert GUEI, Chef de la junte, les forces loyalistes procèdent à plusieurs arrestations tant dans le milieu militaire que dans l’entourage civil de GUEI.
Au nombre des personnes civiles interpellées, figurent Dr Balla KEITA, Conseiller Spécial du Général GUEI chargé des Affaires Religieuses et des Cultes et Ahipeaud Martial, ancien Secrétaire Général de la FESCI.
Dr Balla Kéita sera ensuite admis à la PISAM dans un état inquiétant : ‘’son crâne avait été enfoncé’’.
Soir Info N°1860 des 28 &29/10/00 P6
25 OCTOBRE 2000
Avant l’investiture de Laurent GBAGBO, le président de la Cour Constitutionnelle, TIA Koné lit l’arrêt de la proclamation officielle des résultats de l’élection présidentielle du 22 octobre 2000: «
Laurent GBAGBO : 1.065.597 voix ; soit 59,36°/°
Robert GUEÏ : 567.267 voix ; soit 32 ,72°/°
Francis WODIE : 102.253 voix ; soit 5,70 °/° »
Notre Voie N° 736 des 28&29/10/00 P6.
NB : le 4 octobre 2000, la liste électorale définitive est remise à M. Honoré GUIE, Président de la Commission Electorale Indépendante (CNE), par M. BA Ibrahima, DG de l’INS. Elle comporte 5. 475. 143 électeurs.
Il y a donc 1.986.698 électeurs de plus par rapport à la population électorale de 1995 qui s’élevait à 3.488.445 électeurs et qui n’avaient pas pris en compte les 18,19 et 20 ans. Notre Voie N°719 du 05/10/00 P2
26 OCTOBRE 2000
Les militants du RDR qui sont descendus dans les rues pour exiger de nouvelles élections, croisent le fer avec les forces de l’ordre. Le bilan officiel fait cent soixante onze (171) morts. Trois cents (300) selon le Mouvement Ivoirien des Droits de l’Homme (MIDH).
M. Alassane Ouattara, Président du RDR se réfugie à la résidence de l’Ambassadeur d’Allemagne, sa voisine, face à la furia des forces de l’ordre et des militants du FPI venus en découdre avec lui. Son domicile est pillé et incendié.
Les enquêtes en cours connaissent une brusque accélération avec l’annonce, par le Procureur Yua koffi, de l’inculpation de six gendarmes le 11 avril 2001, accusés de « meurtres et d’assassinats ».
Parmi eux, le Chef d’escadron d’Abobo, le Commandant BeKpan, alias ‘’commando fatchê’’. Vu la mutinerie qui pointait à l’horizon, le Colonel Touvoly Bi Zogbo, Commandant Supérieur de la gendarmerie se rend dans cette unité le 19 avril 2001 pour calmer les gendarmes.
Après l’inculpation du commandant BeKpan, le Lieutenant-colonel Baillet qui, lui, coiffait l’escadron d’Abobo dirigé par BeKpan, est nommé à la tête de l’école de gendarmerie de Toroguhé à Daloa (hors d’Abidjan).
L’Aurore N°159 du 30/10/00 P5
Soir Info N° 2442 du 14/10/02 P7
Le Patriote N°525 du 24/04/01 P2
27 OCTOBRE 2000
Découverte d’un charnier de cinquante sept (57) corps en état de putréfaction et entassés sur un terrain dégagé en pleine broussaille à Yopougon aux environ de la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA).
Notre Voie N°737 du 30/10/00 P2.
L’Aurore N°369 du 09/10/01 P3.
28 OCTOBRE 2000
Le Général Mathias DOUE, ex-membre du CNSP, est nommé Chef d’Etat Major de l’Armée (CEMA).
Notre Voie N°790 du 10/01/01 P5
SYLVAIN NAMOYA
JOURNALISTE-CONSULTANT
snamoya@gmail.com