Laurent Gbagbo vit de plus en plus dans la solitude. Cette situation d’abandon dans laquelle se trouve le président sortant, se complique davantage chaque jour. En effet, la Banque mondiale a décidé, hier, de la fermeture de son bureau d’Abidjan pour rompre définitivement tout contact avec l’ex-chef d’Etat, «installé dans une logique de confiscation de pouvoir» depuis la fin du scrutin du 28 novembre qui a vu l’élection d’Alassane Ouattara. Dans l’idée de faire plier le locataire illégitime du palais présidentiel du Plateau, l’institution de Bretton Woods a suspendu depuis samedi, tout versement aux dix projets de l’Association internationale de développement en Côte d’Ivoire. Il reste 245 millions de dollars à verser soit plus de 122 milliards de Fcfa. Les autres activités de la Banque mondiale (les fonds qu’elle gère, la Société financière internationale et l’Agence multilatérale de garantie des investissements) ont également été arrêtées. En clair, les financements alloués à Abidjan sont stoppés. «Les financements de la Côte d’Ivoire par la Banque mondiale ont été gelés», avait justement affirmé le président de la banque, Robert B. Zoellick, devant la presse, à l’issue d’un entretien avec le président français Nicolas Sarkozy à l’Elysée. La banque a, par ailleurs, rappelé que la crise politique risque de retarder le processus d’allègement de la dette engagé dans le cadre de l’initiative en faveur des Pays pauvres très endettés (Ppte). «Il était prévu que la Côte d’Ivoire atteindrait le point d’achèvement de l’initiative Ppte au troisième trimestre 2011», a-t-elle indiqué. La Côte d’Ivoire, faut-il l’indiquer, emprunte également à l’institution sœur de la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (Fmi). Elle a reçu en juillet la troisième tranche d’un prêt de 560 millions de dollars (280 milliards de Fcfa) sur trois ans, mais, les versements ne devraient pas reprendre tant que dure le conflit post-électoral. Le 4 décembre dernier, Dominique Strauss-Kahn, directeur général du Fmi, déclarait qu’il souhaitait ne travailler qu’«avec les gouvernements reconnus par l’Onu».
Cissé Cheick Ely
Cissé Cheick Ely