La chute de Ben Ali en Tunisie intéresse des partis politiques ivoiriens notamment le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). La Radio Côte d’Ivoire, la voix du rassemblement’’ a servi de cadre à un débat sur le sujet le samedi 16 janvier 2011 avec comme principaux invités le deputé de Tanda Kouassi Adjoumani et le président du Rjr Karamoko Yayoro. Le député de Tanda a salué le courage et la détermination du peuple tunisien qui en 24 heures a opéré un changement de régime dans son pays. Les tunisiens doivent, selon lui, cette révolution également au président Zine Abiddine Ben Ali qui s’est retiré du pouvoir après avoir constaté qu’il n’était pas aimé par son peuple. « Je souhaite que Laurent Gbagbo soit un dictateur éclairé comme Ben Ali et non un dictateur fermé. Sinon, ce qui va arriver ne sera pas bien pour lui. Quand on est un dictateur éclairé, on sort par la grande porte. Je demande à Laurent Gbagbo de remettre le pouvoir au peuple », a recommandé le président du Conseil général de Tanda. Il a indiqué que Laurent Gbagbo quittera le pouvoir de gré ou de force. En plus de l’asphyxie économique et financière, le Rhdp mènera, a-t-il expliqué, des actions de rue pour faire plier le président proclamé vainqueur par le Conseil constitutionnel. D’ailleurs, il a annoncé pour le mardi 18 janvier une ‘‘opération ville morte’’. Tout en se félicitant de la détermination des jeunes d’Abobo et d’Anyama au retour de la démocratie en Côte d’Ivoire, il a invité les ivoiriens à leur emboîter le pas. « Le peuple ivoirien doit mener ce combat. Toute l’armée de Côte d’Ivoire est concentrée dans ces deux communes. On ne parvient même pas à atteindre ces populations qui ont désormais pris l’engagement de se défendre jusqu’au bout. Tous les quartiers d’Abidjan, toutes les villes de Côte d’Ivoire doivent pouvoir se conformer à cet exemple d’Abobo pour que Gbagbo quitte le pouvoir », a martelé Kouassi Kobenan Adjoumani. Tout en précisant que cette opération va s’étendre sur l’ensemble du territoire. Le président du Rjr a pour sa part abondé dans le même sens en exhortant les militants du Rhdp et les ivoiriens à prendre leur destin en main à partir du mardi. S’agissant de l’Ecomog, il a laissé entendre que l’arrivée de cette force sous-régionale en Côte d’Ivoire est loin d’être une invasion du territoire ivoirien. « Pour l’intervention légitime des Forces de la Cedeao en Côte d’Ivoire, Gbagbo dit qu’un bon patriote ne peut pas appeler des armées étrangères à envahir son pays. . Ils oublient que ce n’est pas une invasion d’Etat. C’est donc à l’appel du président élu que ces armées interviennent. Dans l’histoire du monde cela s’est produit. Quand Hailé Selasié a été chassé du pouvoir, il a appelé l’armée de la Société des Nations à venir le secourir. Quand la France avait été envahie, c’est ce qui s’est passé. Il se trouve qu’un monsieur est en train de confisquer le pouvoir, il est tout à fait normal que les Forces démocratiques appellent à leur secours les peuples voisins », a-t-il souligné. Pour Karamoko Yayoro, seule la venue des mercenaires en Côte d’Ivoire est à déplorer.
Touré Abdoulaye
Touré Abdoulaye
