Annoncé en rupture de banc avec le clan Gbagbo par une persistante rumeur et malgré les tirs sur son domicile, le Général Mangou est réapparu dans la presse, hier matin. Tout en reconnaissant l’attaque près de chez lui, Mangou a tenu, selon ces quotidiens à mettre fin à toute rumeur de fuite ou de ralliement. Mais ce qui ressort de cette interview, c’est la volonté manifeste du Général quatre étoiles, de vouloir faire la guerre pour un régime, disons pour un homme qui tente pourtant d’usurper le pouvoir. Mangou veut mener un combat dénudé de tout sens. Surtout après que le panel des chefs et la réunion de l’Union Africaine eurent reconnu la victoire d’Alassane Ouattara. Mais vraisemblablement, Mangou n’en a cure si on en croit aux écrits des confrères. Pourtant c’était une excellente porte de sortie pour ce soldat pour qui les Ivoiriens avaient de l’estime. Se tromper une fois ou même deux fois peut se comprendre mais, se tromper tout le temps, c’est persister dans l’erreur. C’est commettre une faute. Mangou s’est trompé après la proclamation des résultats du deuxième tour en allant faire allégeance au candidat battu, il s’est encore trompé en cautionnant les tueries des braves populations sorties pour revendiquer leur choix. Mais il avait, cette fois, une excellente occasion pour rectifier le tir et rentrer dans l’histoire. Mais hélas, mille fois hélas, le Général a une nouvelle fois pris le mauvais virage. Il parle de faire la guerre pour défendre la République. Comment un chef d’Etat- major peut-il faire la guerre à un président élu par le peuple et prétendre dans le même temps, défendre la République. Avec le fallacieux prétexte que c’est le conseil constitutionnel qui, de façon définitive, a déclaré Gbagbo vainqueur. La certification de l’Onu demandée et obtenue par les parties ivoiriennes, il n’en fait pas cas. Ignorance ou mauvaise fois du soldat Mangou ? La deuxième hypothèse est certainement la plus plausible. Si ce que les journaux ont rapporté est vrai, c’est que le Général fait preuve de mauvaise foi dans l’appréciation des résultats de l’élection du 28 novembre dernier. Une fois encore Mangou se trompe de combat et est hors de la République. Ce qu’il défend, ce ne sont pas les institutions mais bien un individu entouré de quelques illuminés. Mangou fait semblant d’appeler à un dialogue entre les politiques ivoiriens pour mettre fin à la crise. Mais le Cema s’y prend tellement mal qu’on doute de sa bonne foi. Si le Général veut vraiment mettre fin au calvaire des Ivoiriens, il ne devrait rien à attendre des politiciens. Il n’a qu’à suivre les exemples tunisien et égyptien où l’armée a pris le parti du peuple et obligé les dirigeants à rendre le tablier. C’est cette sortie qui aurait honoré notre général et non sa farouche volonté de tuer pour la gloire d’un individu, fut-il on bienfaiteur.
Koné Lassiné
Koné Lassiné
