Alors que les Ivoiriens peinent à renouer avec la sécurité totale, certaines officines politiques ont choisi d’engager un débat malsain sur la formation du gouvernement.
Les Forces républicaines n’ont pas encore fini de pacifier l’ensemble du territoire du district d’Abidjan. Les Ivoiriens commencent juste à vaincre la peur pour se hasarder dans les rues de la capitale économique. Les ordures et les cadavres jonchent encore les rues.
Mais, les politiciens n’attendent pas. Ils sont préoccupés par la formation du nouveau gouvernement, et surtout par l’attribution des autres postes ministériels en plus des 10 déjà pourvus. Certains ont même lancé une campagne sournoise pour obliger le Premier ministre à rendre le tablier, au motif que son poste a été promis au Parti démocratique de Côte d’ivoire (Pdci) par le candidat Alassane Ouattara.
Ceux qui piaffent d’impatience devront prendre leur mal en patience. Car, selon nos sources, il ne sera question du nouveau gouvernement qu’après l’investiture du président de la République, Alassane Ouattara. Pour le moment, l’architecture finale de l’équipe n’a même pas été arrêtée.
En fait, le moment venu, trois personnes formeront ce gouvernement d’union nationale : Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Guillaume Soro. Cela, conformément à l’Accord politique de Ouagadougou (Apo). Il est vrai que cet accord signé en 2007 dans la capitale burkinabé ne donne pas les détails techniques de la formation du gouvernement.
Mais, cette question a été résolue par le Cadre permanent de concertation (Cpc), en septembre 2010. Il faut rappeler que cette instance créée par l’Apo regroupe autour du facilitateur de l’accord, Blaise Compaoré, les présidents Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo et le Premier ministre Guillaume Soro.
Le dernier Cpc d’avant le scrutin présidentiel a abouti en un accord qui se décline en quatre points. Les membres ivoiriens du Cpc ont décidé d’octroyer un statut spécial à chacun d’eux. Ensuite, une immunité générale est accordée à tous les acteurs politiques. Troisième point d’accord, la mise sur pied d’un gouvernement d’union nationale par le gagnant de la présidentielle. Enfin, il a été convenu de procéder à un toilettage de la Constitution par voie référendaire. Tel est l’accord qui lie ceux qu’on appelait les quatre grands de la scène politique.
Le statut spécial pouvait être un statut d’ancien chef d’Etat ou de chef d’institution. C’est sans doute dans cette perspective que le candidat Alassane Ouattara a promis la primature à son allié du Pdci. Mais, l’inévitable grain de sable sera le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite comme il s’y était engagé avec les deux autres candidats.
L’épreuve de force devenant inévitable, le président Alassane Ouattara, après concertation avec Henri Konan Bédié, proposera la primature à Guillaume Soro, secrétaire général des Forces nouvelles (Ex-rébellion).
Bien entendu, la question du gouvernement d’union reste d’actualité. Elle est une des recommandations du panel de chefs d’Etat mis en place par l’Union africaine pour résoudre pacifiquement la crise post-électorale.
Mais, la crise ne semble pas totalement derrière nous.
C’est sans doute dans cette logique que, dans son discours à la nation du 8 avril, le président a renouvelé sa confiance en son Premier ministre.
Toujours est-il que dans la mise en œuvre des recommandations du panel, il n’est pas exclu que ce qui reste du Cpc se réunisse, tout en tenant compte des réalités actuelles. De source sûre, les trois membres restant du Cpc se mettent au-dessus des débats actuels qui relèvent plus des guerres de positionnement qui agitent leurs entourages respectifs.
Certains observateurs estiment toutefois que la question de l’impunité est un défi important pour eux. Comment en effet régler le cas du Fpi tout en jetant les bases d’une société de droit qui n’accepte pas l’impunité ? Des cadres semblent pressés de passer à table, y compris en passant par perte et profit les méfaits de l’ancien parti au pouvoir. D’autres souhaitent plutôt que le problème soit traité en profondeur afin de donner une vraie chance au nouveau départ qui se dessine pour le pays. Les tenants de cette ligne croient donnent la priorité à la promesse du chef de l’Etat qui prône la vérité et la réconciliation ; un processus qui s’appuie sur une repentance sincère. C’est seulement alors que les interminables débats autour d’un gouvernement pourront avoir un sens pour les Ivoiriens.
Kesy B. Jacob
Les Forces républicaines n’ont pas encore fini de pacifier l’ensemble du territoire du district d’Abidjan. Les Ivoiriens commencent juste à vaincre la peur pour se hasarder dans les rues de la capitale économique. Les ordures et les cadavres jonchent encore les rues.
Mais, les politiciens n’attendent pas. Ils sont préoccupés par la formation du nouveau gouvernement, et surtout par l’attribution des autres postes ministériels en plus des 10 déjà pourvus. Certains ont même lancé une campagne sournoise pour obliger le Premier ministre à rendre le tablier, au motif que son poste a été promis au Parti démocratique de Côte d’ivoire (Pdci) par le candidat Alassane Ouattara.
Ceux qui piaffent d’impatience devront prendre leur mal en patience. Car, selon nos sources, il ne sera question du nouveau gouvernement qu’après l’investiture du président de la République, Alassane Ouattara. Pour le moment, l’architecture finale de l’équipe n’a même pas été arrêtée.
En fait, le moment venu, trois personnes formeront ce gouvernement d’union nationale : Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Guillaume Soro. Cela, conformément à l’Accord politique de Ouagadougou (Apo). Il est vrai que cet accord signé en 2007 dans la capitale burkinabé ne donne pas les détails techniques de la formation du gouvernement.
Mais, cette question a été résolue par le Cadre permanent de concertation (Cpc), en septembre 2010. Il faut rappeler que cette instance créée par l’Apo regroupe autour du facilitateur de l’accord, Blaise Compaoré, les présidents Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo et le Premier ministre Guillaume Soro.
Le dernier Cpc d’avant le scrutin présidentiel a abouti en un accord qui se décline en quatre points. Les membres ivoiriens du Cpc ont décidé d’octroyer un statut spécial à chacun d’eux. Ensuite, une immunité générale est accordée à tous les acteurs politiques. Troisième point d’accord, la mise sur pied d’un gouvernement d’union nationale par le gagnant de la présidentielle. Enfin, il a été convenu de procéder à un toilettage de la Constitution par voie référendaire. Tel est l’accord qui lie ceux qu’on appelait les quatre grands de la scène politique.
Le statut spécial pouvait être un statut d’ancien chef d’Etat ou de chef d’institution. C’est sans doute dans cette perspective que le candidat Alassane Ouattara a promis la primature à son allié du Pdci. Mais, l’inévitable grain de sable sera le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite comme il s’y était engagé avec les deux autres candidats.
L’épreuve de force devenant inévitable, le président Alassane Ouattara, après concertation avec Henri Konan Bédié, proposera la primature à Guillaume Soro, secrétaire général des Forces nouvelles (Ex-rébellion).
Bien entendu, la question du gouvernement d’union reste d’actualité. Elle est une des recommandations du panel de chefs d’Etat mis en place par l’Union africaine pour résoudre pacifiquement la crise post-électorale.
Mais, la crise ne semble pas totalement derrière nous.
C’est sans doute dans cette logique que, dans son discours à la nation du 8 avril, le président a renouvelé sa confiance en son Premier ministre.
Toujours est-il que dans la mise en œuvre des recommandations du panel, il n’est pas exclu que ce qui reste du Cpc se réunisse, tout en tenant compte des réalités actuelles. De source sûre, les trois membres restant du Cpc se mettent au-dessus des débats actuels qui relèvent plus des guerres de positionnement qui agitent leurs entourages respectifs.
Certains observateurs estiment toutefois que la question de l’impunité est un défi important pour eux. Comment en effet régler le cas du Fpi tout en jetant les bases d’une société de droit qui n’accepte pas l’impunité ? Des cadres semblent pressés de passer à table, y compris en passant par perte et profit les méfaits de l’ancien parti au pouvoir. D’autres souhaitent plutôt que le problème soit traité en profondeur afin de donner une vraie chance au nouveau départ qui se dessine pour le pays. Les tenants de cette ligne croient donnent la priorité à la promesse du chef de l’Etat qui prône la vérité et la réconciliation ; un processus qui s’appuie sur une repentance sincère. C’est seulement alors que les interminables débats autour d’un gouvernement pourront avoir un sens pour les Ivoiriens.
Kesy B. Jacob