Lors de sa récente conférence de presse, un journaliste a posé au Président de la République (PR), SEM Alassane Ouattara, une question un peu malicieuse, relative au respect de sa promesse de campagne de nommer son Premier Ministre (PM) parmi les hauts cadres militants du PDCI-RDA. Le PR a répondu. Ce journaliste croyait prendre à défaut le PR qui dès la démission du PM SORO, a reconduit celui-ci dans ses fonctions. A travers cette question, le journaliste se faisait l’écho des cris injustifiés à la trahison, entendus çà et là et souvent amplifiés par l’adversaire cherchant à affaiblir le PR et fragiliser le camp RHDP. Tout observateur bien averti sait qu’il n’en est rien, puisque le souci des responsables politiques était prioritairement de sortir des magnans, c`est-à-dire de la crise postélectorale. Il faut reconnaître qu’une telle crise n’avait pas été envisagée avant sa survenue inattendue et injustifiée. Puisque la bonne foi suffit à interdire à l’homme politique sensé, le refus du verdict des urnes dans une élection ouverte, à participation aussi massive, claire, transparente et juste. Election, dont le processus et les opérations de vote ont été supervisés par les observateurs de tous les horizons et certifiés par les instances onusiennes. Au demeurant, tout comme le Président Bédié, nombre d’Ivoiriens lucides, ont soutenu la reconduction du PM SORO, et surtout sa nomination très souhaitée au poste de ministre de la défense pour mieux faire face à la situation. Cette décision du PR a parfaitement répondu à l’attente majeure des Ivoiriens et renforcé la confiance placée en lui. C’est en effet le choix de SORO, l’homme des situations difficiles, dont on connaît la compétence, la combativité et les nombreuses qualités humaines, qui a permis au PR d’organiser et de réussir la sortie de la crise et la libération du pays. Cette première décision heureuse, au regard du résultat obtenu, nous permet, en tant qu’observateur, d’une part de dire que notre président n’est pas un aventurier à la tête du pays, et d’autre part de partager notre réflexion et analyse relative à l’actualité politique et au choix futur du PM dans les rangs du PDCI-RDA.
ANALYSE DE LA SITUATION, ENJEU ET CHOIX
Depuis, l’élection évidente du Président ADO, les candidats déclarés, suscités ou suggérés sont légion dans les salons ou assemblées politiques proches du parti, pour les postes, notamment de PM. On peut se demander toutefois, si le PM actuel ne répond pas aux critères du principe d’appartenance. Les nombreux ballets des courtisans au Golf Hôtel attestent bien le niveau d’effervescence au sein des cercles et le choc des ambitions personnelles. De nombreux noms sont avancés, ça et là. Toutes les personnalités concernées sont aussi compétentes les unes que les autres et ne manquent pas d’intérêt. Certaines propositions sont très pertinentes, même si d’autres relèvent plus de l’ambition personnelle que de l’intérêt général. Evitons d’influencer défavorablement le PR ou d’embarrasser les présidents Bédié et ADO, garants de l’unité et de la solidité du RHDP.
Le PR a esquissé à grands traits, lors de la conférence de presse, son programme d’urgence en 3 points, à savoir, dans un ordre quelconque : (i) la reconstruction et la relance économique, (ii) la sécurité, (iii) la réconciliation. Au regard du programme d’urgence énoncé et des objectifs y afférents, le choix du PM, chef du gouvernement, appelé à jouer un rôle de premier plan dans la coordination de l’action gouvernementale pour créer les conditions et moyens d’atteindre les objectifs fixés dans le temps imparti, peut répondre ou obéir à trois exigences distinctes :
1°- Géopolitique
Le PM est choisi selon des considérations politiques avec un lien à son espace géographique d’origine et à la participation électorale décisive à la victoire du RHDP. La région d’origine du PR est à prendre en compte.
Force principale : - le PM a un rôle politique intense, affirmé, favorable à l’élargissement de la base politique et l’assise ou l’ancrage populaire du pouvoir à partir d’une région.
Faiblesse principale : - le PM peut se trouver éloigné de l’exécution du programme d’urgence pour assurer la relance économique. Il lui faut plus de temps.
Effet dominant : - le PR, chef de l’état, peut être sollicité et confiné dans un rôle d’exécution du programme d’urgence pour assurer la relance économique et la reconstruction par lui-même.
2°- Politique
Le PM est choisi selon des considérations politiques avec un lien à la capacité de mobilisation et d’animation politique de celui-ci. La majorité à l’Assemblée Nationale est visée pour les réformes dans le cadre de la reconstruction et la relance économique.
Force principale : - Le PM a un rôle politique intense, affirmé, favorable à l’assise ou l’ancrage populaire du pouvoir.
Faiblesse principale : - le PM, peut être éloigné de l’exécution du programme de reconstruction pour assurer la relance économique. Il peut subir les pesanteurs sociopolitiques. Il lui faut plus de temps.
Effet dominant : - le PR, chef de l’état, peut être sollicité et confiné dans un rôle d’exécution du programme d’urgence pour assurer la relance économique et la reconstruction par lui-même
3°- Technocratique
Le PM est choisi selon des considérations technocratiques avec un lien à la capacité intrinsèque de mobilisation des ressources et d’animation économique de celui-ci. Son expérience ou son équation personnelle, son aptitude à la connaissance technique et à la maitrise des dossiers économiques, financiers et bancaires sont des atouts pour réussir le plan de reconstruction du programme d’urgence et la relance économique.
Force principale : - le PM, chef du gouvernement, joue un rôle économique affirmé, favorable à la reconstruction et à la relance économique. Technocrate, il est opérationnel et œuvre à l’exécution du programme d’urgence avec obligation de résultats.
Faiblesse principale : - le PM se trouve moins impliqué dans l’action politique réservée au PR et à son cabinet, en liaison avec les instances du RHDP.
Effet dominant : - le PR, chef de l’état, est plus disponible pour la conduite des affaires de l’Etat, plus attentif et à l’écoute des populations. Il peut réfléchir, diriger, anticiper, orienter, évaluer et corriger. Il peut prendre de la hauteur et gouverner plus aisément avec tous les leviers en mains, dans l’intérêt de tous.
CE QU’IL NE FAUT PAS FAIRE ET CE QU’IL FAUT FAIRE :
Au regard de ce qui précède, nous pouvons proposer :
a- Ce qu’il ne faut pas faire :
- Choisir un PM répondant à des exigences exclusivement politiques ou géopolitiques en guise d’une récompense quelconque. Un PM sans étoffe ou charisme, n’ayant pas les capacités d’assurer la succession et poursuivre l’œuvre du charismatique PM sortant.
- Choisir un PM sur la base ou le critère de l’appartenance à une famille, une « école » de sagesse ancienne ou ésotérique, ou toute autre considération du genre, par instinct grégaire.
- Composer un gouvernement limité à des personnalités sans envergure, sans expérience suffisante et valeur intrinsèque, dont le mérite est d’être des militants politiques ou membres d’un cercle proche.
- Confiner le PR dans des tâches quotidiennes d’exécution, aussi passionnantes soient-elles, pour finalement en faire un super PM.
b- Ce qu’il faut faire
- Ne pas se précipiter pour changer un PM performant qui gagne.
- Choisir, au bon moment, un PM répondant aux exigences géo technocratiques
: Les considérations technocratiques priment. Un PM non parachuté, ayant déjà une expérience gouvernementale ou dans la même fonction.
- Composer un gouvernement essentiellement ouvert aux compétences tenant compte certes de la géopolitique, mais avec des personnalités expérimentées ayant la culture d’entreprise et de la bonne gouvernance.
- Miser sur les capacités et performances intrinsèques pour constituer une équipe homogène de haut niveau, avec « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ». Par exemple, le ministre actuel des mines et de l’énergie est un homme d’expérience avérée, considéré comme l’un des pères et l’une des consciences de ce secteur clé en Côte d’Ivoire.
- Décharger le PR des tâches quotidiennes d’exécution, avec un gouvernement homogène, compétent et efficient, dynamique, capable de rendement, pour lui permettre de mener des réflexions et des actions de haut niveau en vue de conduire le pays avec lucidité pour relever tous les défis. Permettre au PR de déployer son action tant à l’intérieur qu’à l’extérieur pour rétablir l’image de marque de la Côte d’Ivoire.
LAISSONS OUATTARA DECIDER ET TRAVAILLER.
Le président est déjà au travail et œuvre à la composition d’un gouvernement de mission, pour redresser rapidement la Côte d’Ivoire. Il en a l’expérience et les atouts. Ce n’est pas un président parachuté. Il a le profil du poste, ayant été président d’un comité interministériel, puis premier ministre cumulativement, d’ailleurs, avec un poste de ministre. C’est un véritable homme d’Etat, accompli et digne de confiance. Les premières décisions qu’il a prises jusque là renforcent la confiance du peuple, placée en lui. Laissons le travailler, il va étonner le monde, par la justesse et la pertinence de son action. Débarrassée de tout esprit politicien, son action est guidée par l’efficacité, le pragmatisme et la justice. Il n’oubliera personne. Il saura agir, sans précipitation, à temps et à contretemps, dans l’intérêt supérieur du pays. Tous ses actes sont porteurs d’un sens très élevé de l’Etat et concourent à la grandeur de la nation. Une nation unie, forte et prospère. Faisons lui confiance! Voici à cet égard ce que rapporte la presse :
«Ils seront probablement trente deux, ceux qui auront la chance d’appartenir au futur gouvernement d’ouverture du Président Ouattara. L’homme fortd’Abidjan multiplierait en ce moment les séances de travail en vue de composer un gouvernement avec des hommes rompus à la tâche qu’il entend mettre très rapidement au travail, à côté des douze ministres déjà en fonction.
Selon une source bien introduite, le Président Ouattara et son principal allié, le Président Henri Konan Bédié, ont déjà défini les caractéristiques de cette nouvelle équipe qui va conduire la gestion de la Côte d’Ivoire pour les années à venir. Les choix seront basés pour ce qui nous revient sur la compétence»
Laissons donc Ouattara décider et travailler; il va étonner le monde par la justesse et la pertinence de son action à la tête de la Côte d’Ivoire. Que Dieu l’assiste !
Abidjan, le 05 Mai 2011.
Alain COCAUTHREY,
(Ancien ministre)
Ingénieur pétrolier
Expert judiciaire
PCA de OPU*
(*) : OPU : Organisation des Peuples Unis, ONG
ANALYSE DE LA SITUATION, ENJEU ET CHOIX
Depuis, l’élection évidente du Président ADO, les candidats déclarés, suscités ou suggérés sont légion dans les salons ou assemblées politiques proches du parti, pour les postes, notamment de PM. On peut se demander toutefois, si le PM actuel ne répond pas aux critères du principe d’appartenance. Les nombreux ballets des courtisans au Golf Hôtel attestent bien le niveau d’effervescence au sein des cercles et le choc des ambitions personnelles. De nombreux noms sont avancés, ça et là. Toutes les personnalités concernées sont aussi compétentes les unes que les autres et ne manquent pas d’intérêt. Certaines propositions sont très pertinentes, même si d’autres relèvent plus de l’ambition personnelle que de l’intérêt général. Evitons d’influencer défavorablement le PR ou d’embarrasser les présidents Bédié et ADO, garants de l’unité et de la solidité du RHDP.
Le PR a esquissé à grands traits, lors de la conférence de presse, son programme d’urgence en 3 points, à savoir, dans un ordre quelconque : (i) la reconstruction et la relance économique, (ii) la sécurité, (iii) la réconciliation. Au regard du programme d’urgence énoncé et des objectifs y afférents, le choix du PM, chef du gouvernement, appelé à jouer un rôle de premier plan dans la coordination de l’action gouvernementale pour créer les conditions et moyens d’atteindre les objectifs fixés dans le temps imparti, peut répondre ou obéir à trois exigences distinctes :
1°- Géopolitique
Le PM est choisi selon des considérations politiques avec un lien à son espace géographique d’origine et à la participation électorale décisive à la victoire du RHDP. La région d’origine du PR est à prendre en compte.
Force principale : - le PM a un rôle politique intense, affirmé, favorable à l’élargissement de la base politique et l’assise ou l’ancrage populaire du pouvoir à partir d’une région.
Faiblesse principale : - le PM peut se trouver éloigné de l’exécution du programme d’urgence pour assurer la relance économique. Il lui faut plus de temps.
Effet dominant : - le PR, chef de l’état, peut être sollicité et confiné dans un rôle d’exécution du programme d’urgence pour assurer la relance économique et la reconstruction par lui-même.
2°- Politique
Le PM est choisi selon des considérations politiques avec un lien à la capacité de mobilisation et d’animation politique de celui-ci. La majorité à l’Assemblée Nationale est visée pour les réformes dans le cadre de la reconstruction et la relance économique.
Force principale : - Le PM a un rôle politique intense, affirmé, favorable à l’assise ou l’ancrage populaire du pouvoir.
Faiblesse principale : - le PM, peut être éloigné de l’exécution du programme de reconstruction pour assurer la relance économique. Il peut subir les pesanteurs sociopolitiques. Il lui faut plus de temps.
Effet dominant : - le PR, chef de l’état, peut être sollicité et confiné dans un rôle d’exécution du programme d’urgence pour assurer la relance économique et la reconstruction par lui-même
3°- Technocratique
Le PM est choisi selon des considérations technocratiques avec un lien à la capacité intrinsèque de mobilisation des ressources et d’animation économique de celui-ci. Son expérience ou son équation personnelle, son aptitude à la connaissance technique et à la maitrise des dossiers économiques, financiers et bancaires sont des atouts pour réussir le plan de reconstruction du programme d’urgence et la relance économique.
Force principale : - le PM, chef du gouvernement, joue un rôle économique affirmé, favorable à la reconstruction et à la relance économique. Technocrate, il est opérationnel et œuvre à l’exécution du programme d’urgence avec obligation de résultats.
Faiblesse principale : - le PM se trouve moins impliqué dans l’action politique réservée au PR et à son cabinet, en liaison avec les instances du RHDP.
Effet dominant : - le PR, chef de l’état, est plus disponible pour la conduite des affaires de l’Etat, plus attentif et à l’écoute des populations. Il peut réfléchir, diriger, anticiper, orienter, évaluer et corriger. Il peut prendre de la hauteur et gouverner plus aisément avec tous les leviers en mains, dans l’intérêt de tous.
CE QU’IL NE FAUT PAS FAIRE ET CE QU’IL FAUT FAIRE :
Au regard de ce qui précède, nous pouvons proposer :
a- Ce qu’il ne faut pas faire :
- Choisir un PM répondant à des exigences exclusivement politiques ou géopolitiques en guise d’une récompense quelconque. Un PM sans étoffe ou charisme, n’ayant pas les capacités d’assurer la succession et poursuivre l’œuvre du charismatique PM sortant.
- Choisir un PM sur la base ou le critère de l’appartenance à une famille, une « école » de sagesse ancienne ou ésotérique, ou toute autre considération du genre, par instinct grégaire.
- Composer un gouvernement limité à des personnalités sans envergure, sans expérience suffisante et valeur intrinsèque, dont le mérite est d’être des militants politiques ou membres d’un cercle proche.
- Confiner le PR dans des tâches quotidiennes d’exécution, aussi passionnantes soient-elles, pour finalement en faire un super PM.
b- Ce qu’il faut faire
- Ne pas se précipiter pour changer un PM performant qui gagne.
- Choisir, au bon moment, un PM répondant aux exigences géo technocratiques
: Les considérations technocratiques priment. Un PM non parachuté, ayant déjà une expérience gouvernementale ou dans la même fonction.
- Composer un gouvernement essentiellement ouvert aux compétences tenant compte certes de la géopolitique, mais avec des personnalités expérimentées ayant la culture d’entreprise et de la bonne gouvernance.
- Miser sur les capacités et performances intrinsèques pour constituer une équipe homogène de haut niveau, avec « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ». Par exemple, le ministre actuel des mines et de l’énergie est un homme d’expérience avérée, considéré comme l’un des pères et l’une des consciences de ce secteur clé en Côte d’Ivoire.
- Décharger le PR des tâches quotidiennes d’exécution, avec un gouvernement homogène, compétent et efficient, dynamique, capable de rendement, pour lui permettre de mener des réflexions et des actions de haut niveau en vue de conduire le pays avec lucidité pour relever tous les défis. Permettre au PR de déployer son action tant à l’intérieur qu’à l’extérieur pour rétablir l’image de marque de la Côte d’Ivoire.
LAISSONS OUATTARA DECIDER ET TRAVAILLER.
Le président est déjà au travail et œuvre à la composition d’un gouvernement de mission, pour redresser rapidement la Côte d’Ivoire. Il en a l’expérience et les atouts. Ce n’est pas un président parachuté. Il a le profil du poste, ayant été président d’un comité interministériel, puis premier ministre cumulativement, d’ailleurs, avec un poste de ministre. C’est un véritable homme d’Etat, accompli et digne de confiance. Les premières décisions qu’il a prises jusque là renforcent la confiance du peuple, placée en lui. Laissons le travailler, il va étonner le monde, par la justesse et la pertinence de son action. Débarrassée de tout esprit politicien, son action est guidée par l’efficacité, le pragmatisme et la justice. Il n’oubliera personne. Il saura agir, sans précipitation, à temps et à contretemps, dans l’intérêt supérieur du pays. Tous ses actes sont porteurs d’un sens très élevé de l’Etat et concourent à la grandeur de la nation. Une nation unie, forte et prospère. Faisons lui confiance! Voici à cet égard ce que rapporte la presse :
«Ils seront probablement trente deux, ceux qui auront la chance d’appartenir au futur gouvernement d’ouverture du Président Ouattara. L’homme fortd’Abidjan multiplierait en ce moment les séances de travail en vue de composer un gouvernement avec des hommes rompus à la tâche qu’il entend mettre très rapidement au travail, à côté des douze ministres déjà en fonction.
Selon une source bien introduite, le Président Ouattara et son principal allié, le Président Henri Konan Bédié, ont déjà défini les caractéristiques de cette nouvelle équipe qui va conduire la gestion de la Côte d’Ivoire pour les années à venir. Les choix seront basés pour ce qui nous revient sur la compétence»
Laissons donc Ouattara décider et travailler; il va étonner le monde par la justesse et la pertinence de son action à la tête de la Côte d’Ivoire. Que Dieu l’assiste !
Abidjan, le 05 Mai 2011.
Alain COCAUTHREY,
(Ancien ministre)
Ingénieur pétrolier
Expert judiciaire
PCA de OPU*
(*) : OPU : Organisation des Peuples Unis, ONG