A la question de savoir ce qu'il dit de la mort de Blé Goudé annoncée par un site internet, le chef de l'Etat a répondu qu'il n'en était pas informé, mais que d'ici là il allait s'informer sur la question, parce que pour lui la vie d'un homme est sacrée. Sur la cruciale question de la conduite de la réconciliation nationale, le Président Ouattara a fait savoir qu'une commission a été déjà mise en place pour piloter la réconciliation. Cette commission est dirigée par l'ex-Premier ministre Charles Konan Banny à qui il fait confiance et qui est habilité à mettre son équipe en place pour la bonne conduite de la mission. "Je vais faire des recommandations pour que l'objectif de la réconciliation soit atteint", a dit en substance le Président ivoirien. Toutefois, soutient-il, la réconciliation ne saurait empêcher la justice. Elle ne peut donc pas arrêter les procédures judiciaires en cours et à venir. Il a décrété un deuil national et il voyage, n'est-ce pas là une négligence de ce deuil de sa part ? Le Président ivoirien a répondu non. Rappelant que c'est lui qui a décrété le deuil national. Il était au lancement avant de prendre son vol. Mieux, son épouse est restée au pays pour suivre ce deuil. Pour ce qui est du choix du gouverneur de la BCEAO, ADO a expliqué à son auditoire qu'il a déjà fait son choix et que cette proposition est faite à tous les chefs d'Etat de l'UEMOA et qu'en principe au sommet de Lomé qui se tient le 30 mai prochain, le nouveau gouverneur de la BCEAO devait être connu. La question de la mort d'IB a été aussi posée. En réponse, le président de la République a déploré cette mort, car pour lui, la vie humaine est sacrée et toutes les morts se valent. C'est pourquoi, il entend que l'enquête qui a été ouverte pour faire la lumière sur la mort 'IB aboutisse et que la vérité éclate. Il a rappelé que IB est de sa cour, IB a été son garde corps, il connait la femme et la famille d'IB. Pourquoi Guillaume Soro est le Premier ministre alors qu'il était convenu que la Primature revienne au PDCI-RDA de Henri Konan Bédié ? Sur la question, assure le président, le Président Bédié et moi sommes d'accord que Soro y soit pour l'instant et nous convenons qu'il fait bien le travail qui est le sien. Le Président Ouattara pourra-t-il amnistier Laurent Gbagbo au nom de la réconciliation ? "Il y a déjà beaucoup de loi d'amnistie en Côte d'Ivoire", a-t-il dit, tout en rappelant que des enquêtes sont engagées et suivent leur cours. Si des gens doivent être jugés en Côte 'Ivoire, ils le seront. Mais pour les crimes qui relèvent de la CPI, ils iront se défendre devant la CPI. Le ministre de la Justice ne pouvait-il pas être un indépendant ? Non, a répondu le président. Mon ministre de la Justice est un avocat, il est imprégné de la justice et il saura faire son travail. Dans tous les cas, le président rassure que la justice sera équitablement appliquée en Côte d'Ivoire. A ceux qui s'inquiètent que son élection à la présidence de la République ne soit une occasion de revanche sur l'Ivoirité, il a cité le Président Houphouët-Boigny qui disait : "Mon cœur est si plein d'amour qu'il n'y a pas de place pour la haine ou la revanche". Il a dit qu'il n'est pas un revanchard. Quant à l'armée, il a insisté sur le fait que l'armée est déjà unifiée et que les principaux généraux se sont tous mis dans les rangs en vue de la consolidation de la nouvelle armée républicaine. Son avis sur les massacres de Duékoué, de Bloléquin et de Toulépleu dans lesquels ses forces sont mises en cause par certaines organisations humanitaires, est que les enquêtes nationales et internationales qu'il a demandées suivent leur cours comme il se doit et que si ses partisans sont impliqués dans ces exactions, qu'ils soient condamnés. Il a aussi rappelé que les FRCI ont été mises en place seulement le 16 mars 2011, alors que les exactions avaient cours depuis des semaines, voire des mois dans ces régions.
E.P.
E.P.
