Le Chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara a mis fin vendredi 13 mai dernier aux fonctions des Présidents du Conseil Economique et social, de la Cour Suprême et la Grande Chancellerie. Ainsi, Tia Koné (Cour Suprême), Issouf Koné (Grand Chancelier) et Laurent Dona Fologo (Conseil Economique et Social) ont cédé respectivement leur fauteuil à Mamadou Koné, Magistrat hors hiérarchie et ancien ministre de la Justice, Henriette Dagri Diabaté, Professeur d’Histoire, Zady Kessé Marcel, Président du Conseil d’Administration du Groupe CIE- Sodeci. Ces grands changements au sommet de l’Etat interviennent à une semaine de l’investiture du Président de la République. Ces bouleversements dans ces Institutions ne sont pas sans raisons. Les changements peuvent aisément s’expliquer. En effet, l’on est sans ignoré que les trois Présidents d’Institution que sont Tia Koné, Issou Koné et Laurent Dona Fologo, étaient de très proches collaborateurs de l’ex-Président Laurent Gbagbo. Pris individuellement chaque Président d’Institution a une part de responsabilité dans cette crise post- électorale grave que la Côte d’Ivoire vient de connaître. Même si, ces hauts fonctionnaires de l’Etat n’ont pas hésité à faire allégeance au Président Alassane Ouattara après la chute du régime Gbagbo. Mais cela n’enlève les reproches que la Nation leur fait. Tia Koné, Président de la Cour suprême de Côte d'Ivoire dirige l'instance la plus élevée de l'appareil de judiciaire du pays. Cette Instance connaît des recours exercés contre les arrêts rendus par les Cours d'appels, ou encore contre les jugements rendus, en dernier ressort, par les Tribunaux de Première Instance ou leurs sections. En tant qu’un ‘’érudit’’ du droit, Tia Koné n’a pas eu le courage nécessaire et même le discernement de se prononcer sur la légalité qui était bafouée après les élections présidentielle 28 novembre 2010. Bien que Paul Yao Ndré Président du Conseil Constitutionnel, n’ait pas dit le Droit, cela n’a nullement ébranlé le Président de la Cour Suprême. L’homme a plutôt fait prévaloir s’est liens d’amitié avec l’ex-Président au détriment de la légalité constitutionnelle dont il est sensé être l’un des gardiens. Il n’a pas osé dénoncer l’entorse faite au droit avec l’usurpation des résultats des urnes par l’ami Gbagbo. Issouf Koné Président de la Grande Chancellerie, fut l’un des acteurs passifs de la grave crise que les Ivoiriens ont vécu et pourtant, il a un rôle prépondérant au sommet de l’Etat comme en témoignent ces quelques attributions : « Le Grand Chancelier préside le Conseil de l'ordre. Il prépare les rapports, projets de décrets, règlements et décisions relatifs à l'Ordre et les soumet directement au Président de la République. Il vise tous décrets et règlements relatifs à l'Ordre .Il présente au Président de la République les candidats proposés par les ministres, par d'autres personnes ou par lui même pour les nominations ou promotions. Il réunit le Conseil de l'Ordre chaque fois qu'il le juge nécessaire et au moins deux fois par an, à l'approche des époques de nominations et promotions. Le Grand chancelier dirige et surveille toutes les parties de l'Administration de l'Ordre. Il prépare le budget annuel et le soumet à l'approbation du Président de la République pour être annexé au budget de la Présidence de la République et des services rattachés. Il dispose du Secrétariat administratif de la Grande Chancellerie pour l'administration de l'Ordre et la gestion des recettes et des dépenses de son budget ». Vu ce rôle, le Grand Chancelier, Issouf Koné devrait s’inscrire dans la légalité. Mais malheureusement ce ne fut pas le cas. C’est plutôt un collaborateur de Gbagbo qu’il a été donné aux Ivoiriens de voir et non un Grand Chancelier. Pis ? C’est Issouf Koné qui fait porté à l’ex-Président Laurent Gbagbo ? la Grand-croix lors de sa prestation de serment factice le 4 décembre 2010. Voici autant de raisons qui militeraient en faveur du débarquement du Grand Chancelier. Quant au Président du Conseil Economique et Social les Ivoiriens ont une Kyrielle de griefs contre lui. Laurent Dona Fologo a troqué l’habit de Président d’Institution à celui de militant de la Majorité Présidentielle. Ses prise de positions et ses sorties hasardeuses lors de la crise post électorale n’ont pas manqué d’écœurer les Ivoiriens. L’on a encore en mémoire cette intervention faite au mois de mars dernier, en pleine crise postélectorale. M. Fologo avait notamment déclaré: "On ne négocie pas les résultats d'une élection, il n'y a rien à négocier (...) Quel type de compromis peut-on trouver après des élections entre quelqu'un qui été élu, c'est-à-dire le Président Laurent Gbagbo et l'autre, M. Alassane Ouattara qui n'a pas été élu?". Avec ces nominations, c’est un signal fort que le Chef de l’Etat lance aux Ivoiriens désormais en Côte d’Ivoire, il faut placer les hommes qu’il fat à la place qu’il faut selon leur intégrité.
JERÔME N’DRI
JERÔME N’DRI