L’Alliance pour le Changement a tenu sa première Assemblée générale extraordinaire samedi dernier à l’UEMOA au Plateau. Après cette assemblée générale, nous avons rencontré son président Alphonse Soro qui nous parle dans cette interview de la réconciliation nationale et des attentes de la jeunesse. Interview.
Le Patriote : Vous venez de tenir une assemblée générale extraordinaire le 7 mai dernier. Nous voudrons savoir à quoi répondait à cette assise?
Alphonse Soro : Nous avons été de l’ensemble des organisations qui se sont battues pour la démocratie et le changement. Nous avons été de ce combat et nous avons apporté notre modique contribution pour l’évènement d’une élection ouverte, libre et transparente. Pour cette élection, nous avons travaillé à faire en sorte qu’il y ait une forte mobilisation. Parce que l’enjeu était de taille. Surtout pour la jeunesse ivoirienne qui pendant dix ans, a vu son confisqué. Ce travail de mobilisation s’est traduit dans les faits. Puisque le taux de participation a été des plus historiques sur le continent et dans le monde entier. Au sortir de ces élections qui ont permis aux Ivoiriens de désigner leur président, nous avons malheureusement connu une crise postélectorale qui a engendré toute sorte de désordre qui provoque la décrépitude et la déliquescence de la société. Il faut surtout noter qu’il y a eu beaucoup de morts, de blessés et de dégât matériel. Nous sommes en train de manifester notre joie pour avoir réussite à mettre en déroute les imposteurs, c’est-à-dire l’ancien président et son camp, il était important qu’on puise consacrer un temps à la réflexion. Cette assemblée générale nous a permis donc de faire le bilan de notre participation au combat.
Nous avons réfléchi à l’ensemble des perspectives qui peuvent être dégagées pour la jeunesse.
Le Patriote : Maintenant que le changement s’est opéré que compte faire l’Alliance pour la jeunesse de Côte d’Ivoire ?
AS : Il est clair que le changement que nous avons appelé depuis plusieurs est aujourd’hui une réalité. Et nous devons en tant qu’organisation de la société civile, faire en sorte que tout ce que nous avons reproché à l’ancien régime ne refasse pas surface. Mais il faut que chacun sache que l’appel au changement que nous lançons est certes à l’endroit des nouvelles autorités, mais aux habitants de ce pays qui doivent opérer un changement de mentalité et de comportement dans la vie de tous les jours. Les autorités devront baliser un environnement aseptisé nécessaire pour qu’en Côte d’Ivoire on sente qu’il y a eu un changement du point de vue de la sécurité, de la santé, de l’éducation et surtout de l’emploi en ce qui concerne la jeunesse. La jeunesse également doit pouvoir opérer un changement dans son attitude. Désormais, nous n’avons besoin de jeunesse qui passe son temps dans les agoras et parlements. Ce n’est plus le temps des micros, mégaphones, le temps des pupitres où on passe tout son temps à bavarder. L’occasion nous est donnée pour qu’on montre un autre visage de la jeunesse. L’image qu’on a de la jeunesse ivoirienne est une jeunesse manipulée, politisée, xénophobe et violente. Aujourd’hui, il est bon qu’on tire en les conséquences et qu’on renvoie à l’opinion l’image d’une jeunesse responsable qui veut travailler et se former pour prendre son destin en main.
LP : Au cours de cette assemblée générale, vous étiez aux côtés d’Eugène Djué, un des membres influents de la galaxie patriotique. Dites-nous pourquoi et si vous avez des actions à entreprendre sur le terrain ?
AS : Yao Paul N’Dré avait déclaré M. Laurent Gbagbo gagnant de l’élection présidentielle.
Vous avez vu Yao Paul N’Dré, revenir à la demande du chef de l’Etat pour être reçu en grandes pompes. Vous avez vu Mamadou Coulibaly revenir dans un avion spécial affrété par le président de la République. Vous avez vu, à la prestation de serment, le même Paul Yao N’Dré, se concrétisant en disant la vérité et le droit. Vous avez vu à cette prestation de serment, Miaka Oureto, secrétaire général du FPI. Ce sont des signaux forts que le président de la République lance à l’opinion, à la base. Mais depuis que ces signaux ont été donnés quel est le répondant à la base ? Il faut que les messages du chef de l’Etat aient un écho jusqu’à la base. Nous avons en tant que leader des jeunes que nous devons participer à briser la glace entre nous et les jeunes patriotes. Nous nous sommes opposés politiquement, nous avons été adversaires. On n’a même été dans l’animosité. Mais aujourd’hui, la citadelle de méfiance qu’il y a entre les jeunes patriotes et nous, nous devons travailler à la faire tomber. Nous devons donner du répondant aux messages du chef de l’Etat. C’est pour cela que nous avons dit qu’il fallait qu’un message fort vienne de la jeunesse. C’est pour cela qu’on a été cherché Eugène Djué qui a été notre doyen à la FESCI. C’est vrai qu’il y a eu beaucoup de morts et de blessés, mais il faut qu’on avance. Même nous au sein de l’ACP, nous n’avons pas été épargnés. Jusqu’aujourd’hui, nous sommes sans nouvelles de notre secrétaire permanent Ouattara Hegel et Abdoulaye Coulibaly, notre secrétaire à la communication, enlevés le 18 décembre 2010 des éléments de la garde républicaine. Nous avons parcouru toutes les prisons et les endroits susceptibles d’abriter des prisonniers politiques et d’opinion. Mais en vain. Comme il y avait plusieurs endroits qui n’étaient pas portés à la connaissance de l’opinion, nous avons espéré qu’avec l’arrivée des Forces républicaines à Abidjan et la libération de l’ensemble des prisonniers, On allait retrouver nos camarades. Hélas ! Mille fois hélas ! Nous avons fait le tour d’Abidjan, même des endroits qui servaient de caches-hommes à l’ancien régime. Mais nous n’avons aucune trace de nos camarades. Mais je voudrais dire qu’ils ne sont pas les seuls. Abdoulaye et Hegel étaient plus que des camarades. C’étaient des frères. Mais au-delà de Hegel et d’Abdoulaye, il y a eu des centaines et des centaines de personnes qui ont été enlevées chez elles et qui jusqu’à présent n’oint pas été retrouvées. Nous sommes solidaires de la situation que vit l’ensemble des familles concernées. Nous sommes en discussion avec les autorités pour que cette affaire soit traitée dans le cadre global de la gestion des victimes de cette crise. Mais si nous vous continuer à pleurnicher sur nos morts, nous allons perdre le temps et nous n’allons pas continuer à aider le président de la République à commencer à faire son travail. C’est important de donner ce genre de signaux. C’est pourquoi nous avons donné le ton.
LP : L’investiture du président de la République c’est pour le 21 mai prochain. Elle se prépare en grandes pompes. Qu’elle sera la place de l’Alliance pour le changement dans cette fête qui s’annonce historique ?
AS : Nous attendons de pouvoir rencontrer très prochainement le comité d’organisation pour l’investiture. Nous avons un certain nombre de propositions à faire au comité d’organisation qui a été mis en place par le président de la République. Ces propositions concernent l’ensemble des associations de la société civile qui souhaiteraient participer à cette investiture. Le temps est certes venu de festoyer un peu par rapport à la victoire de la démocratie sur l’imposture. Mais devons avoir le triomphe modeste par rapport tout ce qu’il y a eu comme dégâts au niveau des hommes et des biens pour l’aboutissement de ce combat.
Toujours est-il que nous avons des propositions concrètes à apporter dans l’organisation de cette cérémonie. Nous sommes en discussion avec les artistes de Côte d’Ivoire, un certain de chef de communauté à Yamoussoukro. Nous travaillons apporter nos propositions pour la réussite de cette fête. A ce sujet, l’APC qui représente la jeunesse ivoirienne sur le continent, a invité des leaders d’organisations de jeunesse du continent pour y prendre part. Ce sont des jeunes leaders qui sont déjà venus en Côte d’Ivoire sur invitation pour prendre part aux conférences sur la crise ivoirienne. Ils ont contribué à la réflexion sur cette crise. Il serait intéressant que maintenant que la crise a pris fin qu’ils soient associés à la fête. Nous avons une vingtaine de jeunes leaders que nous avons invités. Ils seront à Abidjan bientôt et ensemble nous irons à Yamoussoukro avec eux par convoi.
Par Jean-Claude Coulibaly
Le Patriote : Vous venez de tenir une assemblée générale extraordinaire le 7 mai dernier. Nous voudrons savoir à quoi répondait à cette assise?
Alphonse Soro : Nous avons été de l’ensemble des organisations qui se sont battues pour la démocratie et le changement. Nous avons été de ce combat et nous avons apporté notre modique contribution pour l’évènement d’une élection ouverte, libre et transparente. Pour cette élection, nous avons travaillé à faire en sorte qu’il y ait une forte mobilisation. Parce que l’enjeu était de taille. Surtout pour la jeunesse ivoirienne qui pendant dix ans, a vu son confisqué. Ce travail de mobilisation s’est traduit dans les faits. Puisque le taux de participation a été des plus historiques sur le continent et dans le monde entier. Au sortir de ces élections qui ont permis aux Ivoiriens de désigner leur président, nous avons malheureusement connu une crise postélectorale qui a engendré toute sorte de désordre qui provoque la décrépitude et la déliquescence de la société. Il faut surtout noter qu’il y a eu beaucoup de morts, de blessés et de dégât matériel. Nous sommes en train de manifester notre joie pour avoir réussite à mettre en déroute les imposteurs, c’est-à-dire l’ancien président et son camp, il était important qu’on puise consacrer un temps à la réflexion. Cette assemblée générale nous a permis donc de faire le bilan de notre participation au combat.
Nous avons réfléchi à l’ensemble des perspectives qui peuvent être dégagées pour la jeunesse.
Le Patriote : Maintenant que le changement s’est opéré que compte faire l’Alliance pour la jeunesse de Côte d’Ivoire ?
AS : Il est clair que le changement que nous avons appelé depuis plusieurs est aujourd’hui une réalité. Et nous devons en tant qu’organisation de la société civile, faire en sorte que tout ce que nous avons reproché à l’ancien régime ne refasse pas surface. Mais il faut que chacun sache que l’appel au changement que nous lançons est certes à l’endroit des nouvelles autorités, mais aux habitants de ce pays qui doivent opérer un changement de mentalité et de comportement dans la vie de tous les jours. Les autorités devront baliser un environnement aseptisé nécessaire pour qu’en Côte d’Ivoire on sente qu’il y a eu un changement du point de vue de la sécurité, de la santé, de l’éducation et surtout de l’emploi en ce qui concerne la jeunesse. La jeunesse également doit pouvoir opérer un changement dans son attitude. Désormais, nous n’avons besoin de jeunesse qui passe son temps dans les agoras et parlements. Ce n’est plus le temps des micros, mégaphones, le temps des pupitres où on passe tout son temps à bavarder. L’occasion nous est donnée pour qu’on montre un autre visage de la jeunesse. L’image qu’on a de la jeunesse ivoirienne est une jeunesse manipulée, politisée, xénophobe et violente. Aujourd’hui, il est bon qu’on tire en les conséquences et qu’on renvoie à l’opinion l’image d’une jeunesse responsable qui veut travailler et se former pour prendre son destin en main.
LP : Au cours de cette assemblée générale, vous étiez aux côtés d’Eugène Djué, un des membres influents de la galaxie patriotique. Dites-nous pourquoi et si vous avez des actions à entreprendre sur le terrain ?
AS : Yao Paul N’Dré avait déclaré M. Laurent Gbagbo gagnant de l’élection présidentielle.
Vous avez vu Yao Paul N’Dré, revenir à la demande du chef de l’Etat pour être reçu en grandes pompes. Vous avez vu Mamadou Coulibaly revenir dans un avion spécial affrété par le président de la République. Vous avez vu, à la prestation de serment, le même Paul Yao N’Dré, se concrétisant en disant la vérité et le droit. Vous avez vu à cette prestation de serment, Miaka Oureto, secrétaire général du FPI. Ce sont des signaux forts que le président de la République lance à l’opinion, à la base. Mais depuis que ces signaux ont été donnés quel est le répondant à la base ? Il faut que les messages du chef de l’Etat aient un écho jusqu’à la base. Nous avons en tant que leader des jeunes que nous devons participer à briser la glace entre nous et les jeunes patriotes. Nous nous sommes opposés politiquement, nous avons été adversaires. On n’a même été dans l’animosité. Mais aujourd’hui, la citadelle de méfiance qu’il y a entre les jeunes patriotes et nous, nous devons travailler à la faire tomber. Nous devons donner du répondant aux messages du chef de l’Etat. C’est pour cela que nous avons dit qu’il fallait qu’un message fort vienne de la jeunesse. C’est pour cela qu’on a été cherché Eugène Djué qui a été notre doyen à la FESCI. C’est vrai qu’il y a eu beaucoup de morts et de blessés, mais il faut qu’on avance. Même nous au sein de l’ACP, nous n’avons pas été épargnés. Jusqu’aujourd’hui, nous sommes sans nouvelles de notre secrétaire permanent Ouattara Hegel et Abdoulaye Coulibaly, notre secrétaire à la communication, enlevés le 18 décembre 2010 des éléments de la garde républicaine. Nous avons parcouru toutes les prisons et les endroits susceptibles d’abriter des prisonniers politiques et d’opinion. Mais en vain. Comme il y avait plusieurs endroits qui n’étaient pas portés à la connaissance de l’opinion, nous avons espéré qu’avec l’arrivée des Forces républicaines à Abidjan et la libération de l’ensemble des prisonniers, On allait retrouver nos camarades. Hélas ! Mille fois hélas ! Nous avons fait le tour d’Abidjan, même des endroits qui servaient de caches-hommes à l’ancien régime. Mais nous n’avons aucune trace de nos camarades. Mais je voudrais dire qu’ils ne sont pas les seuls. Abdoulaye et Hegel étaient plus que des camarades. C’étaient des frères. Mais au-delà de Hegel et d’Abdoulaye, il y a eu des centaines et des centaines de personnes qui ont été enlevées chez elles et qui jusqu’à présent n’oint pas été retrouvées. Nous sommes solidaires de la situation que vit l’ensemble des familles concernées. Nous sommes en discussion avec les autorités pour que cette affaire soit traitée dans le cadre global de la gestion des victimes de cette crise. Mais si nous vous continuer à pleurnicher sur nos morts, nous allons perdre le temps et nous n’allons pas continuer à aider le président de la République à commencer à faire son travail. C’est important de donner ce genre de signaux. C’est pourquoi nous avons donné le ton.
LP : L’investiture du président de la République c’est pour le 21 mai prochain. Elle se prépare en grandes pompes. Qu’elle sera la place de l’Alliance pour le changement dans cette fête qui s’annonce historique ?
AS : Nous attendons de pouvoir rencontrer très prochainement le comité d’organisation pour l’investiture. Nous avons un certain nombre de propositions à faire au comité d’organisation qui a été mis en place par le président de la République. Ces propositions concernent l’ensemble des associations de la société civile qui souhaiteraient participer à cette investiture. Le temps est certes venu de festoyer un peu par rapport à la victoire de la démocratie sur l’imposture. Mais devons avoir le triomphe modeste par rapport tout ce qu’il y a eu comme dégâts au niveau des hommes et des biens pour l’aboutissement de ce combat.
Toujours est-il que nous avons des propositions concrètes à apporter dans l’organisation de cette cérémonie. Nous sommes en discussion avec les artistes de Côte d’Ivoire, un certain de chef de communauté à Yamoussoukro. Nous travaillons apporter nos propositions pour la réussite de cette fête. A ce sujet, l’APC qui représente la jeunesse ivoirienne sur le continent, a invité des leaders d’organisations de jeunesse du continent pour y prendre part. Ce sont des jeunes leaders qui sont déjà venus en Côte d’Ivoire sur invitation pour prendre part aux conférences sur la crise ivoirienne. Ils ont contribué à la réflexion sur cette crise. Il serait intéressant que maintenant que la crise a pris fin qu’ils soient associés à la fête. Nous avons une vingtaine de jeunes leaders que nous avons invités. Ils seront à Abidjan bientôt et ensemble nous irons à Yamoussoukro avec eux par convoi.
Par Jean-Claude Coulibaly